PDV de Tom.
Je me suis réveillé il y a quelques heures, peut-être deux, peut-être sept ; j'ai perdu la notion de temps. Je n'ai rien dit depuis mon réveil, je n'ai pas envie de parler, ni de quoique ce soit. Ma mère était là tout à l'heure, il me semble. Je n'ai pas osé la réconforter lorsqu'elle pleurait, ni même la regarder. Je n'ai pas réagi à sa présence, tout comme je n'ai pas réagi à la présence de Kaya et Harrison. Je me sens trop honteux. Les heures passent, je reste immobile dans mon lit, regardant droit devant moi – fermer les yeux me fait peur, trop d'images terrifiantes me hantent.
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Aujourd'hui, après ma troisième nuit à l'hôpital, j'accepte enfin de tourner la tête et regarder en face les gens qui me sont cher. L'effet est immédiat, leurs yeux rouges et fatigués me regardent avec inquiétude, je me sens plus que coupable. Soudain, je me rends compte. Kaya et Harrison sont sans aucun doute convaincus que je ne suis qu'un lâche, un pauvre suicidaire, quelqu'un qui ne se bat pas mais abandonne. Mais au fond, n'est-ce pas ce que je suis ? Je n'en sais rien. J'étais saoul, et je tente de me convaincre tant bien que mal que c'est la seule raison qui m'a poussé à commettre un tel acte. Décidé à abandonner une fois de plus toute épreuve, ne serait-ce que celle de parler à qui que ce soit, je contemple à nouveau le plafond blanc de la chambre d'hôpital et attends patiemment que le temps passe.
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Trois mois sont passés, je vais beaucoup mieux. Kaya a prolongé son séjour à Londres pour rester à mes côtés, et elle me soutient tous les jours, me rappelle que je suis capable de me battre et de gagner, que je ne suis pas seul. Harrison fait de même. Je ne saurais comment les remercier. Au fur et à mesure du temps, j'ai appris à accepter les choses telles qu'elles sont. J'ai été malheureux, très malheureux, j'ai eu du mal à m'en sortir, et je suis tombé très bas, mais en acceptant tout cela, en n'ayant pas honte de mon acte, en m'assumant, j'ai réussi à me relever – c'était dur – et aujourd'hui j'ai retrouvé le sourire et l'envie de vivre. Aujourd'hui, je suis fier de ce que j'ai fait, et je sais que mes proches le sont aussi, ce qui me rend plus fort encore. Aussi, je me rends compte aujourd'hui de l'importance des choses, et je ressens le besoin et l'envie d'agir ; je sens que j'ai retrouvé suffisamment de confiance en moi pour cela.
Alors je me lève de mon lit, respire un grand coup, et m'en vais d'un pas déterminé vers la chambre de ma correspondante. Je ne toque pas, j'entre immédiatement. Kaya est debout, elle range son bureau. Elle porte un pyjama avec des pizzas dessus, ses cheveux sont remontés en un chignon au-dessus de sa tête, et pourtant, je la trouve plus belle que jamais. En m'entendant rentrer, Kaya se retourne vers moi en sursautant ; je continue d'avancer. J'arrive devant elle, prends son visage entre mes mains et écrase subitement mes lèvres sur les siennes avec force – mais aucune délicatesse. Kaya émet un petit cri de surprise, je tente de me radoucir malgré l'envie de me sentir au plus proche d'elle. Kaya passe ses bras autour de ma nuque et je descends l'une de mes mains au creux de sa taille, la rapprochant ainsi de moi.
Ses lèvres douces contre les miennes me rendent fou, ses bras autour de ma nuque, ses doigts dans mes cheveux, j'aimerais que ça ne s'arrête jamais. Malheureusement, l'air nous manque et nous force à nous séparer. Kaya me regarde, elle semble embarrassée, ses joues prennent une teinte rosée magnifique. Elle me sourit finalement, d'un sourire chaleureux, et me prend dans ses bras.
Nous restons un long moment comme cela, sans dire un mot, et je me rends alors compte que le silence en dit parfois beaucoup plus que des mots, il transmet des émotions que les paroles ne sauraient décrire et permet d'apprécier les choses encore plus – comme le corps de Kaya contre le mien, sur lequel toute la concentration est portée.
Un petit rire cristallin me sort de mes pensées, celui de Kaya. Je me décolle d'elle et la regarde, attendant une explication. Elle plante ses yeux bleus dans mes yeux bruns, m'hypnotise, transperce presque mon âme, et annonce finalement :
« Il était temps. J'attendais que m'embrasse depuis longtemps. »
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Tom Holland, mon ami d'enfance
FanfictionKaya se rend chez son correspondant Tom Holland, et se rappelle soudain qu'elle a connu cet homme, un jour... Mais a quel point a-t-il changé ?