PDV de Tom.
Kaya et moi nous sommes beaucoup rapprochés. Nous sommes allés faire du bowling – elle m'a battu ; nous sommes allés deux fois au cinéma, voir Spiderman parce que j'en avait envie, et la Belle et la Bête parce qu'elle en avait envie. Souvent, le soir, nous passons du temps ensemble, à discuter ou faire des jeux de sociétés ; et, souvent, elle s'endort dans mon lit. Quand ça arrive, j'aime la regarder dormir, son visage paraît encore plus doux dans ces moments-là.
Depuis la soirée de bienvenue, il y a deux semaines, et les nombreuses activités et nuits passées ensembles, je me rends de plus en plus compte que je ne peux plus me passer d'elle. Elle fait de moi quelqu'un de meilleur, quelqu'un qui se sent bien. Personne ne m'avait jamais fait ressentir ce que je ressens pour elle, chaque regard qu'elle m'accorde affole mon cœur, chaque sourire se dessinant sur ses lèvres engendre automatiquement un sourire sur les miennes, sa voix douce répare instantanément tout ce qui était brisé en moi. Je suis plus que fou amoureux d'elle.
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Je marche, seul, dans les couloirs de ma faculté, en direction de la salle de classe. Certains regards se posent sur moi, je les ignore, baissant les yeux. Je pense à mon père, cela faisait longtemps que je n'avais plus pensé à lui. Il me manque terriblement.
Après les cours, Kaya et moi nous sommes préparés pour aller à la fête d'Halloween, dans la grande salle de l'étage en dessous. Cette fois, je n'ai pas mis de costume mais un simple t-shirt blanc et un jean. Kaya n'en a pas fait trop non plus, se sentant fainéante, elle a opté pour un chemisier noir avec des manches en dentelles et un jean.
Arrivés à la fête, j'en suis vite dégoûté : il y a bien trop de monde, je n'aime pas ça. Je ne suis pas d'humeur à parler à qui que ce soit aujourd'hui, car c'est un jour particulier pour moi. Il y a un mois, jour pour jour, j'ai vécu pire chose qui aurait pu m'arriver. Ce jour a détruit tout ce que j'avais construit pendant toute ma vie, tout s'est effondré en quelques minutes seulement.
Je m'assoie près de Kaya et reste silencieux. Elle me regarde, un air déçu, mais ça m'importe peu. Je me sens dévasté aujourd'hui. Harrison et son stupide correspondant nous rejoignent, je sais pourquoi Harrison vient me voir. Il était là, avec moi, il y a un mois, il sait comment je me sens et me surveille. Ils discutent, je ne dis rien, je préfère enchaîner les verres d'alcool. Je bois à grandes gorgées le contenu du verre, et une fois de plus, il est vide. Je ne vais pas me resservir cette fois, je préfère regarder le fond du verre, empli de petites gouttes du liquide alcoolisé. Ces petites gouttes me font penser à moi, elles sont seules et silencieuses. Qui sait ce qu'elles pensent, ou si elles sont heureuses ? Peut-être sont-elles tristes, désespérées au point d'avoir abandonné tout espoir de connaître un jour le bonheur, ou au moins la fin de leurs terribles souffrances. Elles se tiennent là, immobiles au fond d'un verre, et subissent silencieusement le calvaire du temps qui passe lentement, trop lentement.
Soudain, sans réfléchir, je me lève et me dirige vers les toilettes vides et sales du bâtiment – non sans prévenir Harrison, qui s'inquiète en me voyant me lever. Le miroir est cassé depuis des mois, et il n'y a plus de savon – je ne sais pas s'il y en a eu un jour. J'ai trop bu, je suis saoul. Je m'assoie par terre, à côté des débris du miroir, relève mes jambes et enfouis ma tête entre mes bras. Je me sens terriblement mal, ma tête tourne.
« C'est de ta faute ! » me crie une voix dans ma tête. Je ferme les yeux, comme pour devenir invisible, me cacher de cet enfer qui me traque depuis un mois. Ça ne marche pas. J'entends toujours des hurlements, ils prennent possession de mon esprit, ils veulent m'achever. Ils veulent me détruire plus que je ne le suis déjà, ils veulent m'anéantir, me torturer, m'infliger plus de souffrances encore. Je ne les laisserai pas faire.
J'ouvre mes yeux lentement, des larmes coulent sur mes joues et rendent ma vision floue. J'arrête de penser, ça fait trop mal, et dirige l'une de mes mains vers un débris de miroir que j'apporte devant mes yeux. Je le regarde et décide finalement que ce sera lui qui me sauvera, lui qui chassera tous mes malheurs, tout mon désespoir, qui mettra fin à cet interminable enfer. Il me fera connaître la paix, le calme. J'ai besoin qu'il le fasse vite. Je referme mes yeux, je pleure à nouveau. Je baisse mon bras, muni de mon sauveur.
La douleur est insupportable mais nécessaire. Je cesse de pleurer et laisse enfin le noir me dévorer, me délivrer.
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Chapitre tristounet je sais ! Pardon :-( Il vous plaît quand même ? Dites-moi ! La suite arrive très bientôt.
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Tom Holland, mon ami d'enfance
Fiksi PenggemarKaya se rend chez son correspondant Tom Holland, et se rappelle soudain qu'elle a connu cet homme, un jour... Mais a quel point a-t-il changé ?