Papa, voici Blaine

Tu es sûr que ça va aller?

Burt avait insisté pour raccompagner Blaine chez lui, car il ne voulait pas que son fils conduise seul si tard. Bien sûr, Kurt les accompagnait quand même. Les deux garçons étaient assis à l'arrière et Kurt s'était volontairement assis sur le siège du milieu pour pouvoir tenir discrètement la main de Blaine. En réalité, c'était plutôt Blaine qui tenait la main de Kurt entre les siennes sur ses genoux. Le sourire de Blaine s'était un peu altéré quand on lui avait dit qu'il était temps de rentrer chez lui, mais il avait complètement disparu à présent. Il serrait la main de Kurt avec de plus en plus de vigueur et s'était définitivement tu.

Kurt était désespéré de ne pas pouvoir montrer son soutien à son petit-ami, car il ne voulait pas parler de son père devant Burt. Il savait que cela aurait mis Blaine man à l'aise. Pourtant, il savait également que parler à un adulte lui aurait fait du bien. Le jour où il se déciderait à le faire arriverait forcément, mais ce n'était certainement pas ce soir. N'y tenant plus, Kurt se blottit contre Blaine et posa la tête sur son épaule. Le garçon sursauta et jeta un coup d'œil inquiet à Burt, mais celui-ci était concentré sur la route.

" Papa, laisse-nous au coin de la rue, s'il te plaît.

- Pourquoi? Tu ne veux pas que je dépose Blaine devant chez lui?

- Nous aimerions nous dire au revoir avec un minimum d'intimité, grimaça Kurt. Oui, ici, c'est bon. Je reviens dans cinq minutes. "

Il sortit de la voiture en entraînant Blaine derrière lui et tourna à l'angle de la rue de manière à ne plus être dans le champ de vision de son père. Ils étaient à deux pas de chez les Anderson, mais ils étaient dissimulés par l'obscurité.

" Ça va aller? demanda Kurt, un peu inquiet. "

Il n'aimait pas voir Blaine abattu. Cela ne lui ressemblait tellement pas...

" Oui, ça va. Je leur ai dit que j'étais chez Rachel. Tu... tu ne peux pas savoir comme mon père était content quand je lui ai parlé d'elle. "

Ses yeux se mirent à briller malgré l'obscurité.

" Écoute, Blaine, ce n'est pas le moment. Tu es fatigué, il est tard et tes parents dorment sans doute déjà. Tu n'as qu'à rentrer te coucher et quand demain ils te demanderont comment s'est passée la soirée, tu n'entreras pas dans les détails. Je t'appellerai demain soir.

" J'ai passé une super soirée. Vraiment.

- Tu as entendu Carole: tu seras toujours le bienvenu à la maison. "

Blaine sourit enfin et embrassa Kurt sans ajouter un mot. Ce baiser rappela à Kurt leur premier à Dalton et il ne put s'empêcher de protester quand Blaine y mit fin.

" Tu devrais... y aller, Kurt, dit-il en déposant un baiser sur les lèvres de son petit-ami. Ton père va croire qu'on t'a enlevé.

- Le temps va être long jusqu'à lundi.

- Profite bien de ta famille, tu mérites d'avoir des gens comme eux autour de toi.

- Toi aussi, Blaine.

- À demain au téléphone et à lundi à Dalton. "

Il déposa un dernier rapide baiser sur ses lèvres et disparut. Kurt retrouva rapidement la présence rassurante de son père.

" Bon, la soirée s'est plutôt bien passée, non? demanda Kurt, à peine installé sur le siège passager. "

Il avait l'intention de parler pour éviter que son père ne lui pose des questions à propos du silence de Blaine sur le chemin du retour.

" Ouais. Merci d'avoir proposé cette rencontre, Kurt.

- De rien, merci d'avoir accepté. Je tiens à ce qu'il n'y a pas d'ambiguïté entre nous.

- Il n'y a pas quelque chose dont tu voulais me parler? "

Kurt lui lança un regard perplexe.

" Maintenant que tu as un petit-ami avec lequel tu te sens bien, tu ne veux pas que nous parlions... de ce dont nous avons parlé il y a quelques semaines?

- Les prospectus? " Son père hocha brièvement la tête. Kurt pris un air indigné. " Papa! Nous sortons ensemble depuis à peine deux semaines!

- Je sais, Kurt, mais je veux que tu sois prêt si...

- Je veux sortir de cette voiture! coupa Kurt. "

Burt soupira et laissa tomber. Il savait que son fils pouvait être particulièrement borné et il n'avait pas envie de créer un scandale maintenant. Ils changèrent de sujet de conversation pour en aborder de plus légers.