Chapitre 1

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Ca faisait à présent un mois que je travaillais sur l'ex Jackson Five et le syndrome de la page blanche se développait en moi. Prince m'avait bel et bien posé une colle. De plus, à artiste prodige, article splendide. Mais les seuls arguments que je trouvais étaient inintéréssants et surtout ne changeaient pas de ce qu'on nous bassinait jour après jour. A croire que quelqu'un avait déjà fait le boulot. Mais cela n'avait jamais affecté sa carrière. Ce mec devait être un dieu, tout cela était impossible. J'essayais, j'essayais et essayais encore, mais je n'y arrivais pas, et pourtant, le Badboy à la voix de crécelle qui chialait à chaque fois qu'il chantait sur scène, clairement, c'était pas mon trip. Et j'étais bien la seule de l'Agence. Alors oui, ça faisait la troisième nuit cette semaine que je passais à me creuser le ciboulot. Pourtant, entre temps j'avais délâbré Timmy T et détruit Bad English. Nos partenaires de presses avaient publié les deux articles et l'effet avait été immédiat. Malheureusement pour eux, on ne risquait pas de les revoir avant un bon bout de temps !

Voyant que je grattais dans le bureau sans réussir quoi que ce soit, Warren posa sa main gauche sur mon épaule.

"J'y arrive pas, soupirai-je. Il est indestructible ! Il ne quitte jamais le Billboard, il est toujours au top, il fait les tournées au meilleures recettes ! Il est irréprochable.

- Mon amour, souffla mon mari, viens te coucher, la nuit porte conseil, te tracasse pas pour ça." 

Je tournai la tête pour voir son visage fatigué, normal à deux heures du matin, mais toujours souriant. Je me dégageai de ma chaise et éteignis la lumière avant de quitter le bureau pour rejoindre mon lit avec mon homme.


Le Lendemain, je réveillais vers dix heures du matin et j'étais déjà très en retard. Warren était au boulot et était parti il y a trois heures. Je me dépêchi de m'habiller et je courus à la cuisine. Pendant que le café coulait je vis un morceau de papier sur la table.


Je pars à l'agence, reste ici et repose toi bien, tu en as bien besoin. 

Je t'aime et à ce soir.

Warren


Rassurée par son message je me détendis avant de boire doucement mon café en faisant cuire des pancakes. Dehors, la neige tombait violemment. Un des avantages, ma foi, de vivre à New York. Je finissais donc de petit-déjeûner dans notre appartement du dernier étage pour aller prendre un bain. Alors que l'eau chaude coulait, je me déshabillai et me mis à songer à mon cher et tendre. Nous voulions fonder une famille. Mais avec cet article, nous n'avions pas eu de moments intimes depuis très longtemps. Bien dommage ça m'aurait détendue. La baignoire était pleine. Je rentrai un bout d'orteil en guise de thermomètre et entrai dans l'eau bouillante. J'avais à la main un des trois tomes de la New York Trilogy et commençai à lire. J'aimais bien bouquiner dans mon bain, et j'avais aquis une certaine technique pour ne pas abîmer mes ouvrages. 

L'eau était brûlante, je dus balancer mon ouvrage à travers la salle de bain pour faire couler de l'eau froide. C'était donc ça ma technique spectaculaire ! Et en plus, je n'avais plus de lecture... Je dus écourter mon bain quand le téléphone sonna. Merde ! Je prenais le temps pour moi pour la première fois depuis un mois et quand enfin je me reposais, le téléphone sonnais ! J'étais dégoûtée. Je sortis en hâte du bain, et pris ma serviette de toilette pour seul vêtement. Je décrochai enfin le combiné pour entendre une voix grave et grasse. Sûrement un fumeur, vu les pauses qu'il prenait entre les phrases.


"Oui allô, suis-je bien chez madame Zale ? demanda-t-il.

- C'est bien moi, qui est à l'appareil ?

- Votre probable nouvel employeur, commença-t-il, vous avez bien réalisé la biographie de Madonna, n'est-ce pas ?

- En effet, répondis-je, mais je travaille déjà pour quelqu'un.

- Oui un boîte privée, si je ne me trompe pas. L'important n'est pas où vous êtes employée maintenant, continua-t-il avant de prendre une respiration, mais où vous le serez demain. 

- Merci monsieur, c'est très gentil mais je me sens très -

- Laissez-moi au moins faire ma proposition, soupira-t-il. Je suis responsable du management d'un grand artiste, il est au sommet aujourd'hui et, pour son propre buisness, je lui cherche un biographe. En lisant votre oeuvre sur Madonna, je me suis dit que vous étiez taillée pour la sienne.

- Ecoutez, je ne fais plus de biographie, rétorquai-je excédée,  je travaille pour les médias.

- Alors, s'empressa-t-il d'ajouter, acceptez au moins d'en discuter entre quatre yeux. Disons... Demain, 17h. Vous vivez à New York, c'est bien ça ?

- Oui mais -

- Alors faisons ça au McSorley's Old Ale House, dans East Village, vous voyez où c'est ? Que dis-je tout le monde à New York sait où c'est ! s'exclama-t-il avant de raccrocher. "


Je me sentais un peu désarmée. Qui était ce manager complétement survitaminé et sa star ? Même si il était clair que je resterai à l'Agence, il fallait que j'y aille, juste pour satisfaire ma curiosité !


Dangerous One [EN FRANCAIS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant