Jour 1 - 11h32

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Le bip constant des machines me tirèrent doucement du sommeil de plomb dans lequel j'étais plongée

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Le bip constant des machines me tirèrent doucement du sommeil de plomb dans lequel j'étais plongée. Un mal de tête insoutenable me cognait aux tempes, ainsi qu'un fâcheux bourdonnement aux oreilles. J'étais sur un brancard en plein couloir d'un hôpital en ce qui me semblait être une période de rush, l'animation était folle et les infirmiers courraient partout. Un jour banal aux urgences, sans aucun doute. J'ai tenté de m'asseoir, mais je semblais ne plus avoir la moindre forces et mes bras ne parvenaient à me porter. J'étais d'ailleurs perfusée à la main droite et la douleur lancinante de l'aiguille était plutôt désagréable. Alors que je tournais la tête dans tous les sens, une vague nausée me saisit et je me souvins alors ce qu'il s'était passé avant que je ne m'évanouisse. On m'avait changé d'une blouse en flanelle trop courtes et je pouvais voir des hématomes bleuâtres tout le long de mes jambes. Soudain un infirmier s'aperçu que j'étais réveillée et vain à ma rencontre ;

"Madame Nelson, vous pouvez être fière de votre fille, c'est elle qui a composé le 18"

"Oh... ma petite perle." Murmurais-je la gorge serrée et les larmes aux yeux. Composer le 18 et sauver sa maman à même pas trois ans, c'était du domaine du miracle. "Que s'est-il passé ?" Repris-je.

"Vous avez fait une sévère commotion cérébrale sans doute en tombant sur la tête. Madame Nelson... vous avez été battue n'est-ce pas ?" Attaqua-t-il avec le plus grand tact du monde.

Mes yeux se brouillèrent instantanément et je sentais que les larmes n'étaient plus très loin de couler.

"C'était un accident, il ne voulait pas me battre je vous assure, mon mari m'aime, mais on s'est disputé et dans un élan de colère il m'a prise par les bras pour me secouer et d'un mouvement de recul j'ai glissé et je suis tombée contre la table basse." Débitais-je rapidement le cœur lourd.

"Madame... vous pouvez vous faire aider, nous sommes en collaboration avec des assistantes sociales et des foyer pour femmes battues."

"Je ne suis pas une femme battue. Juste une femme qui a des hauts et des bas tout ce qu'il y a de plus commun dans son couple" 

"Et si votre petite fille n'avait pas appelé au secours, où seriez-vous actuellement madame ? Il faut que vous compreniez que c'est très grave."

"Je le comprends. C'est un bien fâcheux événement pour une si petite dispute, une si petite broutille, mais je vous assure que ça va s'arranger."

"Ecoutez..."

"Non." Le coupais-je froidement. "Dites-moi juste quand est-ce que je pourrais sortir pour retourner m'occuper de ma fille"

"Elle est actuellement aux mains d'une assistante sociale qui vous la rendra dès demain si votre scanner est positif, mais je ne me fais pas trop de soucis, vous avez été pris à temps. Certains symptômes de la commotion cérébrale risque de persister, tels que des céphalées, des bourdonnements d'oreille ou encore des vertiges et des nausées, mais c'est tout à fait normal"

"D'accord...merci."

"Faites attention à vous madame Nelson. Je repasse vous voir dans quelques heures avec le médecin. Tâchez de vous reposer un peu, vous en avez besoin."

Puis il s'en alla. Et malgré le bruit ambiant et les douleurs qui m'assaillaient de partout dans le corps, je me rendormis aussitôt. Et pourtant la peur s'était transformée en une grosse boule dans mon ventre.

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