Je suis réveillée par un coup brusque dans mon brancard, je suis toujours dans un couloir avec toujours ce si gros et insupportable mal de tête. Je me relève prudemment en position assise. J'ai envie d'aller aux toilettes, mais je suis coincée avec cette perfusion et ces machines inconnues. Alors que dix bonnes minutes s'écoulent, une dame en tailleur s'approche de moi et me tends sa main pour que je la serre, ce que je fais tel un robot. Elle s'approche de mon lit et se présente ;
- Bonjour, je suis Madame Louison. Assistante sociale. Il faut que nous parlions. Votre situation inquiète nos services. Le médecin nous a rapporté de violentes blessures, des scarifications et des troubles psychiatriques.
De la scarification ?! Comment sont-ils au courant ? Alors que je tire sur mes manches d'un geste instinctif je réalise que je n'ai pas de manches sur cette blouse d'hôpital. Au secours.
- Je vous demande pardon ? Quels troubles psychiatriques ? Je m'insurge.
- Nous savons que vous avez fait une tentative de suicide il y a trois ans, alors que vous étiez enceinte. Et une autre à 15 ans. Aujourd'hui vous revenez avec de nombreuses contusions, des cicatrices récentes et profondes. Un mari absent, une enfant abandonnée seule avec une mère dans les vapes... Madame Nelson, ça ne peut pas durer. Les services sociaux ont été contactés.
- Quoi ? Non, non, tout, mais pas ça. Je suis une bonne mère, j'ai fait des erreurs par le passé, mais je suis une bonne mère.
- Une bonne mère qui se scarifie c'est ça ?
- Je fais de mal à personne en faisant ça ! Je m'énerve.
- A part à vous même, n'est-ce pas ? Et indirectement à votre fille.
- Je suis quelqu'un de bien. Quelqu'un de fiable.
- Vous êtes surtout en pleine détresse. Je connais un centre d'accueil psychiatrique qui peut vous accueillir dans la journée.
- Non. Non...je ne veux pas être internée.
- Ce n'était pas une proposition, mais une information. Une enquête est ouverte par les services sociaux en ce moment même. Faire preuve de bon sens en vous faisant aider aidera l'enquête.
- NON. Qui s'occupera de Samantha si je me fais hospitaliser ?
- Et bien votre mari, il est avec votre fille à l'heure où je vous parle.
- Logan ? Logan est avec Sam ? Mais...mais... ?
Ma voix se brise, les larmes me montent aux yeux.
- Il a été appelé par l'assistante sociale qui s'occupait d'elle et a tout de suite rappliqué.
- Il m'a FRAPPE c'est à lui de se faire interner ! Je crache avec rage.
- Ah oui maintenant vous dites qu'il vous a frappé ? Ce n'est pas ce que vous aviez expliqué.
- Je veux voir Sam. Je vous en supplie.
- Une ambulance passera vous chercher dans une vingtaine de minutes. Votre mari a signé les papiers pour votre admission sous contraintes à la clinique des Sauges.
- Quoi ? Mais il ne peut pas !!
- Il a ce droit sur vous, c'est ce que l'on appelle une hospitalisation à la demande d'un tiers. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer et vous reverrez très vite votre princesse.
Sans pouvoir émettre le moindre son, je fonds brutalement en larmes, accablée.
"JOUR 1."
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Petite perle
General FictionAlors que Holly tente de survivre en hôpital psychiatrique, celle-ci se remémore sa rencontre avec Logan, l'enfant qu'ils ont eu ensemble et comment tout a basculé entre eux.