ADN

Chapitre 1

2 septembre 2147

« Le centre de lutte contre le virus chr a le plaisir de vous annoncer que votre profil a été retenu afin de faire partie de la première génération d'humains non retouchés. Pour plus d'informations et pour confirmer votre participation merci de contacter le numéro ci dessous. »

Dimanche 3 septembre 2147

Je n'ai jamais postulé pour une telle escroquerie. Telle était la première pensée d'Oana en se réveillant. « Est ce que c'est Neil qui a envoyé ma candidature ? Mais pourquoi ? Il a toujours émis le souhait de me voir avec des yeux capables de se passer de lunettes ou avec une peau un ton plus foncée. » Contrairement à Neil, son père s'était toujours opposé aux manipulations ADN. Rien d'étonnant quand on sait que c'est la cause de la mort de sa femme. Oana avait toujours suivi les recommandations de son père et n'avais jamais corrigé sa vue ou amélioré son physique. Suite au scandale des premiers virus s'attaquant aux chromosomes les manipulations génétiques s'étaient arrêtées. Mais un nouvel organisme était apparu, affirmant qu'ils avaient mis au point de nouvelles opérations sans risques. Depuis les opérations étaient reparties de plus belles. Pour l'instant rien n'affirmait que l'opération était sans risque mais à contrario rien n'affirmait qu'elle était mortelle. Oana décida de rendre visite à son père dans l'après midi pour lui montrer la lettre.

La jeune femme arriva à la maison de son père en début d'après midi. Elle était toujours ravie de voir que Marc avait une santé de fer et ne perdait pas de son charme en vieillissant. Malgré tout il n'avait jamais voulu se remarier.

Quelques minutes plus tard son père fronçait ses sourcils en découvrant le contenu de la lettre.

« Pourquoi tu as voulu t'inscrire la dedans ? Ça sent l'arnaque à pleins nez.

- Papa il est la le problème.. Je n'ai jamais envoyé ma candidature.

- C'est Neil ?

- Non non ce n'est pas cohérent.

- C'est vrai que cet imbécile soutient les manipulations génétiques...

- Ce n'est pas le sujet papa. »

Son père n'appréciait pas énormément son petit ami mais il restait toujours poli et souriant quand il le croisait.

« Tu as appelé le numéro inscrit ici ? Demanda Marc en pointant le bas de la lettre.

-Non je n'y est même pas pensé...

-Appelle le. On verra bien. »

Oana se saisit de son téléphone portable et composa la suite de chiffres.

Une voix chaleureuse et masculine lui répondit au bout de trois sonneries :

« Mademoiselle Oana Clarc je présume ?

Heu oui c'est moi mais...

Nous voyons la provenance de votre appel et vous êtes la seule française retenue alors oui je savais que c'était vous. Simple déduction nous n'espionnons personne rassurez vous ! »

Oana était prise de court et ne sut pas quoi répondre à part un petit rire nerveux. L'homme au bout du fil continua :

« Si vous permettez je vais vous donner quelque informations sur votre rôle chez nous, à condition que vous acceptiez bien sur. Notre agence est basée à Malte et nous regroupons plusieurs personnes de l'Union Européenne dans notre centre afin de leur inculquer certaines... notions. Puis ces personnes parcourront le monde entier afin de se battre, de manière totalement diplomatique bien sur, contre les manipulations génétiques et recréer un monde sans retouches mortelles. Car vous n'êtes certainement pas naïve au point de croire que les manipulations génétiques n'ont aucun effets néfastes pour la santé n'est ce pas ? Et bien nous vous offrons la possibilité d'agir pour le bien de l'humanité. Puis je compter sur votre participation ? ».

La jeune femme comprit qu'elle tenait une chance de faire quelque chose qui sortait de son quotidien, en rapport avec la médecine, en rapport avec la mort de sa mère et surtout quelque chose que son père approuverait. Elle tenait cependant à poser les questions qui la tiraillaient :

« Qui a envoyé ma candidature ? Pourquoi moi ? Pourquoi nous envoyer à Malte et pourquoi le recrutement ne s'élargit pas au monde entier ? »

Un grand éclat de rire lui répondit puis la réponse qui suivit ne lui plut pas du tout :

« Je ne suis pas autorisé à répondre à ces questions pour le moment. Je vous le demande une dernière fois, puis je compter sur votre participation ?

- Ce sera non. »