Chapitre 4

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Dimanche 17 septembre 2147

Le réveil éclaira doucement la chambre et diffusa une odeur de café pour convaincre Oana de se réveiller. En réalité Oana ne tenait pas en place et était réveillée depuis 15 bonnes minutes. Elle allait enfin être formée et avoir droit à un peu de considération et d'action. Elle ne supportait plus la timidité qui s'était installée en elle depuis qu'elle s'était faites engloutir par l'anonymat qu'imposait l'amphithéâtre de la Faculté de Médecine. Elle voulait oser à nouveau, comme quand elle était petite , et pouvoir ressentir la même assurance qu'Alissia. Et depuis son arrivée au centre elle s'en sortait plutôt bien.

Elle arriva à la grande salle pour 9h, prit son déjeuner aussi seule que hier mais aujourd'hui cela ne l'atteignait plus car elle savait que ce n'était que temporaire. Elle essayait de s'en persuader du moins. Elle resta jusqu'à ce que la salle se vide progressivement ne sachant pas si elle devait attendre ici ou retourner dans sa chambre. Après tout elle ne connaissait que ces deux endroits. Elle était seule depuis un moment quand une petite tape sur son épaule la fit sursauter. Une jeune femme qui devait avoir le même age qu'elle se tenait dans son dos. Elle avait des cheveux bruns, très courts, et une peau matte. Mais son uniforme était des plus inhabituel ; il était entièrement noir. La jeune femme sembla murmurer quelque chose qu'Oana ne comprit pas. La jeune femme prononça alors un peu plus fortement :

« Il est 10h10 mademoiselle... Nous devons nettoyer la grande salle.. Pourriez vous finir votre petit déjeuner nous avons beaucoup à faire et nous ne sommes pas autorisé à nettoyer devant vous... Mais nous ne devons pas attendre plus longtemps sinon nous serons en retard... Je ne suis pas autorisée à vous parlez, s'il vous plaît ne dites à personne que nous nous sommes croisées... ». Tout en disant cela la jeune femme regardait partout autour d'elle, visiblement inquiète. Oana se remit de sa surprise et ramassa ses affaires en s'excusant. Mais elle devait en savoir plus sur ces employés interdit de tout contact physique. Elle se retourna à nouveau pour lui demander son nom mais la jeune femme avait disparue. Et pourtant Oana aurait juré n'avoir vu personne emprunter les couloirs qui desservaient la grande salle . Elle n'avait pas non plus entendu le son caractéristique de l'ascenseur. L'employée s'était volatilisée.

Oana arriva devant sa chambre confuse. « Encore un mystère bien gardé par le centre. » pensa la jeune femme. Elle sapprêtait à rentrer quand une vois forte résonna au bout du couloir.

« Ah ! Mademoiselle Clarc je présume ! Je vous ai cherché absolument partout ! Vous êtes en retard ! Ou avez vous traîné ? Vous avez plusieurs jours de retard et vous vous permettez de rêvasser ? Corrigez immédiatement ce comportement ou je serais obligé de donner un avis négatif à votre intégration dans le groupe de nouvelles recrues. » Oana était abasourdie par le flot de parole que prononçait l'homme en face d'elle. Sa bouche ne semblait pas être faites pour se taire, ses sourcils s'agitaient sans cesse et ses yeux bleus semblait regarder partout à la fois. Mais le plus ridicule était sa touffe de cheveux blonds qui tressautait sur le sommet de son crâne, comme animée par une vie propre. Il était assez petit et pourtant plutôt musclé. « Si c'est lui mon instructeur je vais avoir du mal à m'y faire... » songea Oana. Elle repris soudain conscience que son interlocuteur n'avait cessé de lui parler pendant tout ce temps et qu'il lui demandait si elle savait compter. Prise au dépourvue Oana balbutia un petit oui et dans un sursaut de cheveux blonds l'homme bomba le torse et lui demanda de compter le nombre de liserés qui ornaient ses manches.

« Il y en a cinq monsieur.

- Bien vous savez compter ! Et moi aussi donc je peux affirmer qu'il y a 0 liseré chez vous. Donc vous avez tout intérêt à m'écouter si vous voulez progresser. En avant suivez moi ! » cria l'homme en s'élançant au pas de course pour suivre le tracé lumineux inscrit au sol.

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