Anges et Démons #2 : Princesse des Anges

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Ses cheveux dorés captaient parfaitement la lumière, tel un halo de feu scintillant, changeant, ondulant au gré de ses mouvements. Sa peau était d'une blancheur rappelant une perle de nacre, aussi douce et lisse que la soie, ses yeux bleus, aussi pâles et durs que des aigues-marines, mais l'on pouvait tomber dans leurs profondeurs à chaque regard échangé.

Parfois, la colère y faisait briller une lueur meurtrière, et la tristesse y faisait apparaître des larmes aussi claires que le cristal le plus pur. Son corps de déesse, élancé et mince, recelait tant de beauté qu'elle venait à se demander si sa mère n'était pas Aphrodite en personne. Elle contemplait son reflet, assise sur une pierre plate, dans la rivière.

Un mouvement dans l'eau attira son attention. Une perle de nacre blanche parfaitement ronde se déplaçait en suivant les courants du modeste ruisseau qui serpentait. En observant les minuscules gravures qui y figuraient, elle découvrit un magnifique papillon aux traits finement réalisés.

La personne qui l'a faite doit être une prodigieuse artiste, se dit-elle.

Dans les sillons microscopiques, l'encre prenait une divine couleur dorée. Elle savait au fond d'elle où venait une telle perle, et où elle devait se rendre.

Célestis, la Cité des Anges, bâtie sur une île flottante au-dessus des nuages, dont la pierre est étonnamment légère, d'après les notes du livre que lui avait laissé sa grand-mère, une Ange innocente bannie pour un crime qu'elle n'avait pas commis.

Elle devait donc aller au-dessus des nuages qui obscurcissaient le ciel d'été. En chemin, elle la vit au loin.

Elle atteignit Célestis trois jours plus tard, un périple difficile : voler autant était fatiguant, d'autant plus qu'il fallait traverser les nuages orageux chargés d'électricité sans se faire toucher par un éclair inopiné. Ensuite, il fallait repérer la cité au loin... Elle était rompue de fatigue à son arrivée.

Célestis ressemblait à un village éparpillé dans la campagne alentour, avec au centre, le Palais Suprême, le plus beau palais quelle n'avait jamais vu : tout en blancheur, extrêmement imposant ; il était composé de quatre portes, les quatre Arches ; une au Nord, une au Sud, une à l'Est et une à l'Ouest, entourées par des tours, et la forteresse elle-même.

Tout était bâti de marbre blanc, pur, lisse, et d'or, brillant.

D'après le livre, au cœur du Palais se trouvait une salle avec un bassin d'où une cascade d'eau cristalline, la plus pure qui soit, coulait d'une roche flottante au-dessus de Célestis.

Sa grand-mère disait que l'eau venait des larmes de toutes les personnes qui pleuraient sur la Terre, et que c'était elle, qui en tombant formait les nuages.

Cette eau avait aussi des vertus guérisseuses, purifiantes, apaisantes, et aurait été à l'origine des perles : l'eau devient une perle en se refroidissant, grâce à la cristallisation.

Les gens l'acclamaient ; elle ne comprenait pas. Était-ce à cause de ses ailes ? En effet, la plupart des habitants n'avaient pas d'ailes, encore moins les enfants. Était-elle la seule ? Avait-elle fait ce voyage pour rien ?

On la conduisit au Palais, et elle rencontra... la famille royale.

-Isis ! Oh, Isis, ma petite fille adorée !

Un homme brun, ayant la quarantaine mais très beau, se précipita sur elle et la serra dans ses bras.

Isis ? Ce nom sonnait étrange et familier à la fois, comme un écho de son enfance oubliée. Et puis elle s'appelait Perséphone, d'après sa grand-mère. Elle ne savait pas ce qui la frappait le plus : ses ailes blanches, ses mêmes yeux d'aigue-marine, ou ce qu'il avait dit.

Se pouvait-elle qu'elle soit la fille du Roi des Anges ?

Sa grand mère lui avait-elle menti sur ses origines ?

L'avait-elle... enlevée à sa famille ?


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