Chapitre bonus : harcèlement

133 7 0
                                    

Déjà deux ans. Deux ans que je subis tout ca. Deux ans que ma vie est un cauchemar. Deux ans que je me lève le matin avec la boule au ventre.

Je suis en classe de 5ième.

C'est la fin de l'année scolaire. Il fait beau. Comme beaucoup de filles durant l'adolescence, je n'aime pas mon corps. De plus, je me fais du mal, des marques au couteau, avec des lames, avec tout se qui peut marquer la peau. Alors, pour cacher ça à ma grand-mère, et au collège, je mets des pulls, même quand il fait 25°.

Ma grand-mère ne sait pas se que je subis, mais je ne veux pas l'inquiéter. Surtout je ne veux pas retourner chez ma mère. Elle habite pas trop loin mais suffisamment pour ne plus voir ma grand-mère tout les jours.

Il est 8h quand j'arrive au collège. Comme d'habitude j'évite les regards des gens et part m'isoler dans la salle de classe. En passant je vais à mon casier récupérer le livre de maths, mais sans grande surprise je retrouve mon casier ouvert, encore. Mon cadena a été couper, mon livre aussi apparemment. Il etait en lambeau, inutilisable. En meme temps c'est de ma faute, j'aurais pas du laisser des affaires la dedans. D'un coup j'entend des rires au loin, certainement les auteurs de ce massacre. Je les ignore et pars dans la salle de classe.

En arrivant il y avait déjà quelqu'un, comme d'habitude. C'est Jade. Une fille plutôt réserver mais qui a quand même des amis, elle. Faudrait qu'ellem me donne son secret un jour. Mais c'est la seule qui me sourit, la seule à me dire "bonjour" quand j'arrive en classe. J'aimerais être son amie, mais je m'interdit de lui parler plus, j'ai peur qu'elle finisse par vivre le même enfer que moi, à cause de moi.

La sonnerie retenti et les élèves commencent à arriver en cours. J'ai évidement le droit à des coups de coude dans la tête, à mes affaires bousculer, et même à un "pauvre conne", ca pourrait être pire.

Je suis au fond de la classe. Comme à chaque fois. Cela m'évite le regard des autres dans mon dos, les crasses que l'on pourrait me faire comme l'année dernière ou j'ai eu le bonheur d'avoir de la glue dans les cheveux. J'ai du tout couper, mais bon, ca aurait pu être pire je me dis.

Le prof arrive et fait l'appel. À l'annonce de mon nom je lève la main, mais j'entends des murmures de moqueries, des insultes même mais j'ai appris à passer outre. Le prof pendant le cours remarque que je n'ai pas de livre, normal il sert de confetie maintenant, mais si je lui dis il croira que c'est moi qui l'ai déchiré. Donc je dis que je l'ai oublié, se qui me vaut un mot dans le cahier et à une nouvelle vague de moqueries.

Quand la fin du cours arrive, je suis la première à sortir, pour ne pas montrer ou je me cache à mes bourreaux. Parfois je ne suis pas assez rapide et j'ai le droit à d'autres insultes, rien d'original. Parfois on prend mon sac et on deverse son contenue sur le sol, quand je ramasse sous leur yeux mes affaires on me bouscule ou on fait du foot avec mes cahiers. Le top. Mais ce matin rien de tout ca, j'ai reussi à aller dans cette salle ou personne ne va. Et je chante. Pendant quelques minutes j'oublie tout ca, et je suis bien. Mais le retour à la réalité fait mal. Mais c'est comme ca.

En revenant en cours rien de bien nouveau. Arriver à l'heure du midi c'est la que ca en devient stressant. J'ai toujours un change dans mon sac, devinez pourquoi..

Et oui, les surveillants ne servent vraiment à rien, et il arrive, trop souvent d'ailleurs, que de la bouffe m'arrive dans les cheveux, sur mon haut, avec des insultes comme "Clocharde", normal. Une fois on m'a même fait tomber avec mon plateau, autant vous dire qu'il y en avait partout, et qu'on s'est bien moqué de moi.

Je n'ai jamais craqué devant eux. Je ne leur ferais pas se plaisir. Jamais. J'ai deja pleuré au collège oui, mais au toilette, caché de tous. Ce midi j'ai du y aller, pour me changer. Et cette fois j'ai été suivi.

Fille 1 : "Tiens tiens mais voila la clocarde."
Fille 2 : "Des pulls en été mais ca doit puer la dessous, degueulasse."
Fille 1 : "Alors ca fait quoi d'être rejeté de tous? Même tes parents ne veulent pas de toi. Tu ferais mieux de crever je te le dis moi."
Fille 3 : "Ahahah c'est clair, ca fera des vacances à tout le monde."
Fille 4 : "Tiens au fait, tu as oublié ton dessert."

Je venais de recevoir une crème au chocolat, sur mon pull de rechange. Et elles se mirent à rire comme des petasses, comme d'habitude. Apres m'avoir bousculé elles sont parties. Enfin. Et moi j'ai pleuré, comme d'habitude.

La s'en était trop, je ne pouvais pas aller en cours comme ca, cela aurait attiser les critiques et moqueries de plus belle et je n'ai pas besoin de ca. J'ai appelé ma grand-mère, lui disant que je me sentais pas bien. Elle m'a cru. En rentrant à la maison j'ai fais croire, comme tout les jours, que la matinée c'était bien passé mais que ce midi je commençais à avoir mal au ventre. Je suis partie alors directement dans ma chambre pour "me reposer". Mais j'étais effondré. Comment on peut m'en vouloir à ce point? J'aimerais tellement comprendre.. Pourquoi personne ne veut de moi? Même mes parents ne font pas attention à moi. C'est tellement triste.

J'ai déjà pensé au suicide. Une sorte de porte de sortie qui stop net tout tes soucis. Mais c'est trop facile. Je ne leur ferais jamais ce cadeau. Et puis.. ma grand-mère.. elle serait dévastée si il m'arrivait quelque chose et je ne veux en aucun cas la rendre triste. Je veux qu'elle soit fière de moi, qu'elle soit heureuse. C'est pour cela que je me tais et encaisse jour après jour.

C'est pour elle.

La voix de l'amour {Castiel AS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant