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"J'aime l'odeur du pain qu'on prépare, ma veste et mes chaussures, la limonade, Mommy, mon père, toi et Heroes de David Bowie.
-C'est cool, est-ce que parfois ça t'arrive de te sentir seule ? Genre t'as l'impression de n'avoir jamais vraiment rien fait?!
-Ouais...en fait je pensais que cet été allait changer ma vie. Me changer. Je suis si...si seule...si réservée d'habitude que je loupe plein de moments de vie.
Je crois que je me sens mal face à toutes ces choses dont je te parle.
-Je comprends... »
Léa me serra la main en signe de reconnaissance.
J'étais bien avec elle. Je me retrouvais dans notre petit monde.
La vue qu'on avait était magnifique.
J'entendais résonner une voix qui chantait dans ma tête.
Les paroles de la chanson fredonnée, étaient celles de Heroes.
J'avais envie de décoller, de m'envoler.
De découvrir la vie et d'en connaître tous ses secrets.
Pourquoi m'en priver?!
J'emportais soudainement Léa avec moi. Je fus surprise de mon action.
Nous descendimes en courant dans les champs jusqu'à l'endroit où nous avions posés nos vélos. On monta dessus et roulèrent de plus belle jusqu'aux village.
Je pédalais le plus vite de manière à rattraper mon amie.
Je guidais maintenant le chemin et décidais de faire un détour. J'avais emprunté une petite route de campagne qui menait je ne sais où.
Le chemin devenait un sentier caillouteux et qui risquait de nous freiner dans notre grande course. 
Mais je ne faisais pas attention à ça car mes yeux étaient attirés par quelque chose, un bâtiment au loin que j'arrivais a percevoir.
"On va ou?!
-Ne t'en fais pas suis moi.
-Je ne m'en fais pas.."
Sur ce, nous arrivions sur un terrain en terre cuite. Il y avait là des barrières métalliques qui fermait un bâtiment. Un vieil immeuble.
Je déposai mon vélo sur le côté.
Tirai sur le grillage et réussit à l'ouvrir. J'enjambai le grillage et me stoppa net lorsqu'elle je le vit.
Léa qui faisait comme moi était passée de cet autre côté et se positionnait maintenant derrière moi.
"Qu'y-a-t-il Skye?
Je me retournai.
-Je...il faut qu'on parle.."
Je remarquai que Léa était perplexe et ne savait où je voulais en venir. Celle-ci me suivi de très près.
On s'installa sur un vieux canapé sur lequel on venait de tomber. Il semblait être encore en bon état. Nous nous sommes assises dessus et je me décidai enfin de raconter à Léa l'histoire de Jane C.
Je lui montra un bout de papier sur lequel était inscrit des initiales,suivit d'un carnet.
J.P et J.C
"Il semble avoir eu un incendie ici,non?
Demanda Skye curieuse.
-Oui c'était un appartement dans les années 40-50?!
-Ah..
-Tu disais donc que Jane C. Avait un secret et qu'on l'avait vu traîner la nuit avec une fille?
-Oui mais tu sais tu peux l'appeler Jane tout court ce sera beaucoup plus facile.
-Oui c'est vrai.
-Donc je pense que ce carnet appartenait à James Pennick et à Jane C.
-Mais tu ne sais pas a quoi correspond le C dans le nom de Jane?
-Non..non je ne sais pas.
-Et pourquoi a eux? Je sais pas...un carnet c'est censé être intime?
-Oui c'est ça que je ne comprends pas..
-Il devait bien avoir quelqu'un parmi leur bande qui habitait ici?
-Euhh...oui! Mais oui!!!!
Je crois qu'il y avait une fille qui se nommait Emma, elle habitait dans une bergerie.
Skye et Léa regardèrent autour d'elles.
-Oui cette sorte de vieil enclos devait être une bergerie...
-Donc on sait déjà que James habitait ici.
-Il faudrait aller voir dans les archives à la bibliothèque demain.
Si on veut savoir plus de choses sur la bande d'amis.
-Oui pas bête comme idée.
-Allez viens! Faut qu'on rentre maintenant!
-J'arrive!"

Le bombers de Léa reflétait dans la nuit.
Je me demandais bien la cause de cet incendie qui avait mît fin à la vie de cet immeuble.
J'avais en effet besoin de renseignement.
Je voulais savoir ce qu'il s'était passé et surtout quel était le lien avec mon père.
Je récupérais le vélo et m'entraînait sur la longue et large route qui menait au centre ville.
Là,les lumières étaient encore allumées.
Nous déposâmmes les vélos à l'endroit où on les avait empruntés.
"Eh!! Mais c'est vous les voleuses!!
Un vieux gringalet se précipita en courant vers nous. Je ne laissa pas le temps à Léa de dire quoique ce soit je l'emportais avec moi et fuyait avec elle regardant au loin le vieillard.
Nous étions à bout de souffle lorsqu'on arriva chez Mommy.
Les lumières étaient toujours allumées. La musique en fond était du David Bowie, je reconnus la voix de l'homme.
La porte qui était grande ouverte nous invita à entrer. Nous montâmmes en quatrième vitesse jusqu'à ma chambre.
Je me laissai tomber sur le lit aussi dur que du béton, ce qui pour moi était confortable.
Léa fit de même.
Pour nous la nuit avait duré une éternité mais en voyant que Franck et Mommy n'avaient pas bougé d'un poil, je remettais ma notion du temps en question. Comme si l'on était parties pendant l'instant d'une simple seconde.
A ce moment-là je me fis la remarque que cet endroit dans lequel je me trouvais semblait être un coin paumé. Un endroit qui aurait échappé aux lois du temps et de l'espace. Tout est si simple ici. Tout est moins compliqué, ça change de New York.

 MommyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant