lettre 12

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Gaia,
C'est sûrement la dernière lettre. Plus j'écris et plus je me sens pathétique. L'amour est un sentiment pitoyable. Son ridicule et sa cruauté n'épargne personne, même pas moi.
Je me demande ce que je vais faire de ces mots. Peut être vais je les brûler. Si je te les envois, s'il te plaît, ne me réponds pas. Je n'ai pas envie de savoir que tu vas  bien, que tu  fais ta vie et que tu as rencontré quelqu'un. J'aime t'imaginer seule, pleurant à côté d'un énorme pot de glace, aussi dévastée que moi.
Tu vois, je n'ai pas changé. Même dans la séparation, je reste égoïste. J'aimerais t'aimer assez pour te souhaiter d'aller bien et trouver un garçon mieux que moi, qui te méritera. Mais vois-tu, c'est trop dur, bien au dessus de mes forces. Ça me fait trop mal. Putain d'amour, si dévastateur !  C'est lui qu'on devrait blâmer.
J'attends le jour où ton souvenir ne sera pour moi qu'indifference. J'espère qu'il arrivera vite, car pour l'instant, ton image délavée dans mon esprit n'est que ronces et orties. C'est un souvenir piquant. Ce n'est pas une douleur intense, mais plutôt une discrète piqûre, incessante. Oui, la douleur est incessante. Je vais mettre fin à cette lettre avant d'étaler mes cicatrices sur le papier.
Adieu, Gaia.

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