007

156 8 6
                                    

Jour 5 : Lundi 26 Novembre.

Ce matin, après mon petit-déjeuner, je n'avais pas franchement envie de bosser sur mon projet. Je crois que je ferai ça ce soir, pendant mon "heure de colle" avec la chauve-souris. Non, ce matin, j'avais envie de bouger, pire qu'une pile électrique, je n'arrivais pas à tenir en place. La nuit horrible que j'ai passée, n'y est pas pour rien. J'ai eu un mal fou à dormir, je crois m'être réveillée au moins à trois reprises et à chaque fois, je mettais beaucoup de temps à replonger dans les songes, car je n'étais plus fatiguée. Connaissant la marmotte qui sommeille en moi, ce fut étonnant. Si un jour je réussis à faire apparaître mon Patronus, à n'en pas douter il aura la forme de cet animal !

Je finissais de dévorer mon troisième croissant, quand je vis les nombreux élèves se disperser pour finalement disparaître de la grande salle, l'heure du début des cours avait sonnée. C'est donc nonchalamment que je me suis dirigée vers l'entrée de l'école. Que faire ?

Me rappelant ma curiosité de l'avant-veille, je me suis engloutie dans les profondeurs de l'école, bien décidée à trouver l'entrée de la maison des Serpentards.

Ma carte bien calée dans ma poche, et ma baguette coincée dans mes cheveux (à défaut d'élastique, on fait avec ce qu'on a pour s'attacher la tignasse), j'étais aux aguets. Loin de moi l'envie de croiser Rogue, voire Malefoy qui devient de plus en plus agaçant à me fixer tout le temps. J'ai salué deux tableaux (la honte), qui m'ont mise en garde sur les lieux peu accueillants pour les élèves des autres maisons. Je rasais les murs, littéralement, le dos collé aux briques humides. Aux changements de couloirs, je jetais un coup d'œil au suivant, sans être vue d'un quelconque visiteur.

Si quelqu'un m'avait croisée à cet instant, il aurait cru, à cause de mon accoutrement, que j'étais Voldychou en personne. Tapie dans l'ombre des couloirs, cachée sous ma longue cape noire, je glissais sur le carrelage tel un spectre entre les murs. Non, à dire vrai, j'avais l'air ridicule, je grinçais des dents d'appréhension, je respirais comme un bœuf - tant j'avais chaud sous ma capuche - et je ne voyais quasiment rien à cause de cette dernière. À plusieurs reprises, je faillis trébucher, car je marchais sur le bord de ma cape à cause de mes mouvements se voulant furtifs. Une belle représentation de la discrétion en soit.

Finalement, je suis arrivée devant un immense tableau. Il faisait au moins deux fois ma taille et était large de bien deux mètres. J'ai tout de suite su que c'était l'antre aux serpents. Les ornements argentés qui entouraient le cadre, étincelaient dans cette presque obscurité ambiante, une énorme torche de chaque côté de l'entrée donnait un air lugubre à l'homme qui avait la tâche de vérifier le mot de passe, avant de laisser entrer qui que ce soit. D'ailleurs, quand j'y pense, je ne sais même pas si un élève d'une maison, peut entrer dans celle d'un autre, en supposant qu'il ait le mot de passe ... Question bête et existentielle à la fois.

L'homme que je ne reconnus pas sur la toile, me toisa de toute sa hauteur, il portait un uniforme d'aristocrate qui me rappela vaguement celui du Baron Sanglant. Ses longs cheveux attachés en catogan, renforçaient mon impression que cette personne faisait partie de la haute société. Une canne à la main, et un livre dans l'autre, il me snobait en beauté, trouvant sa lecture plus intéressante que ma pauvre petite personne. Maintenant que j'étais là, je ne savais pas quoi faire. Pourquoi avais-je voulu venir ? Par curiosité certes, mais sans réel but. Du coup, je me trouvai idiote d'avoir fait tout ce cinéma pour arriver à bon port pour, au final, repartir la queue entre les jambes. Un "Vous allez déguerpir d'ici oui ?!" me fit sursauter, et c'est après avoir, avec élégance, tiré la langue au rabat-joie, que je fis demi-tour pour retourner au rez-de-chaussée.

Malheureusement, mon but se révéla plus difficile que prévu.

Dans le couloir qui me mena, presque, à l'entrée de la salle de cours de Severus, je me fis crier dessus, sans sommation, par Peeves, l'esprit frappeur de Poudlard. Connaissant le personnage, ne perdant pas de temps, je commençai à courir à grandes enjambées pour le distancer, mais ce ne fut pas aisé. Il était rapide, beaucoup trop pour ma maigre endurance. Je tournai et arpentai les couloirs les uns après les autres, de temps à autres, je me permettais un regard en arrière, mais le "fantôme" riait de son énorme bouche et restait toujours sur mes talons. Par moments, il me fallu éviter les craies qu'il me lança dans le dos, à d'autres une chute douloureuse, alors qu'il faisait voler les tapis qui décoraient le sol glissant.

WTF ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant