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Jour 33 : Lundi 24 décembre.

Mon Cher Journal, je ne te cache pas que j'ai eu un mal fou à patienter jusqu'à aujourd'hui. Je n'arrêtais pas de réfléchir et de me demander ce que Severus avait en tête. Toutes les hypothèses les plus loufoques m'avaient traversées l'esprit, cours en matinée plutôt qu'en soirée (ce qui me paraissait le plus probable), une séance de torture mentale durant laquelle il tenterait de percer tous mes secrets (ce qui n'était pas à exclure), un duel sorcier pendant lequel il se défoulerait sur moi pour toutes les bêtises que j'ai pu lui dire jusqu'à présent et ... c'est tout. Oui bon la liste est plus courte que prévue ! Mais j'avais beau y méditer je ne voyais pas quoi rajouter de plus.

Hier j'ai tenté (en vain) de le trouver pour lui tirer les vers du nez. Je crois qu'il devait s'en douter car je ne l'ai pas vu de toute la journée, ni au repas du soir d'ailleurs.
C'est donc ennuyée (un peu frustrée surtout) que j'ai passé la journée à tourner en rond. Je suis bien évidemment allée prévenir Minerva que bientôt je n'aurais plus le plaisir de la croiser dans les couloirs. Elle accueillit cette annonce avec une peine non dissimulée, ce qui me fit énormément plaisir ( pas que j'aime voir souffrir les autres hein, mais cela m'a touché). Je passais deux heures avec elle à parler de banalités quand elle me prévint qu'elle devait s'absenter. Je la quittais donc le coeur plus léger, elle a un don certain pour remonter le moral cette bonne femme.
Je faisais ensuite la même chose avec Pompom, cette femme m'avait soignée tant de fois qu'il m'était inconcevable de partir sans lui dire au revoir. Elle souffla en me voyant arriver ce qui me fit partir dans un rire franc. Je la rassurais rapidement et lui expliquais les raisons de ma venue. Elle garda une certaine retenue durant notre échange, mais je vis tout de même que ma démarche lui fit plaisir. Elle me fit promettre de rester prudente dehors et d'éviter au maximum le danger. Je le fis et la quittais avec un sourire.

Après-midi j'allais dans ma chambre rédiger un mot à l'attention de Fred, je ne pouvais pas partir sans changer son futur, tout du moins essayer. J'étais persuadée qu'empêcher sa mort n'allait rien changer au déroulement de la bataille finale, j'avais beau retourner ça encore et encore dans ma tête, je ne voyais pas ce que sa survie changerait. Après tout il n'était à aucun moment en première ligne et ne parlait même pas à Harry ce jour-là, à Voldy encore moins ...
C'est avec un certain remord vis-à-vis du directeur et de ses directives que j'écrivais simplement : "Porte ça aujourd'hui et ne l'enlève sous aucun prétexte tant que rien n'est terminé." Je glissais ensuite le mot dans une enveloppe que je datais au 02 mai 1998. Je l'ensorcelais ensuite pour empêcher quiconque de l'ouvrir avant cette date, ainsi que le paquet qu'elle recouvrirait dans un instant.
L'emballage en question contenait désormais mon ancienne cape que j'avais ensorcelée pour la rendre aussi résistante qu'une armure tout en gardant son apparence habituelle. Ceci empêcherait peut-être mon ami de mourir à cause de l'explosion que provoquera Augustus Rookwood, je l'espérais sincèrement.
J'allais ensuite à sa recherche avant d'éventuellement changer d'avis, le paquet réduit à une petite taille tenait dans ma poche. Il ne fut pas difficile à trouver, quand j'arrivais devant la grande salle je croisais son jumeau qui m'annonça qu'il était dans la salle commune de leur maison. Il me souffla le mot de passe, je le quittais avec un clin d'œil.
Arrivée au bon étage, j'annonçais le mot de passe à la grosse dame avant de me faufiler dans la cage aux lions. La porte à peine franchie, je vis sa tignasse rousse dépasser du grand canapé. Il n'était pas seul et parlait avec son plus jeune frère, de futilités vu les rires que j'entendis rapidement. Je me raclais la gorge et fis rapidement face à deux paires d'yeux très similaires. Je lançais un petit "Bonjour" et accueillais avec douceur le sourire de mon ami. Il salua son cadet et vint vers moi pour me faire un câlin digne de ce nom. Si vous avez des problèmes avec le contact physique, fuyez ce garçon comme la peste !
Ron nous laissa et partit de la salle commune pour aller s'engouffrer dans les escaliers tournants qui menaient au dortoir des garçons. Enfin seuls, je ne perdais pas de temps et avec un rythme cardiaque rapide sortais le petit "cadeau" pour Fred.

WTF ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant