...
Alors d'abord, je doit dire que l'histoire se passe dans le deuxième étage de la maison de mes grands-parents décédés il y a cinq ans, avant qu'elle n'a été rénovée par mes cousins. Imaginez-vous une très grande et haute maison en pierre, qui date de bien avant la première Guerre Mondiale. Jeanne et Tom ont 12 et 14 ans et Georgia à 2 ans. Moi, j'étais encore petite : j'avais 10 ans.
..."Et si on aller jouer aux pirates et aux sirènes en haut ?" Je demande.
"OK ! Le dernier là-bas est une poule mouillée !" Ma cousine nous dit en retour. Aussitôt dit aussitôt fait : on se précipite tous les trois vers le vieil escalier en bois en se poussant et en riant aux éclats. Tom est le premier en bas des marches et commence à les monter quatre à quatre. Jeanne le rattrape très vite et le dépasse sans l'épargner. Moi, avec mes petites jambes, je me retrouve dernière, mais ça ne me ralentit pas. Je cours dans les escaliers après mes cousins, et n'arrive que quelques secondes après eux. Une fois en haut, on s'arrête, essoufflés.
"- Je....j'ai ga...j'ai gagné ! S'exclame Jade.
-Ouais mais...ouais mais t'as triché ! Contredit Tom, toujours plié en deux.
-Même pas vrai !
-Bien sûr que si ! Tu m'as poussé !
- Ouais mais toi aussi en plus !"
Ils continuent comme ça jusqu'à ce qu'une petite voix les interrompe :
"Je peux jouer avec vous ?"
On regarde tous les trois la petite Georgia avec les yeux ronds. Comment a-t-elle fait pour monter les escaliers toute seule ? Et...elle veut jouer avec nous ? Jeanne est la première à prendre la parole :
"Bah en fait, on voulait jouer aux pirates et aux sirènes alors..."
Mais elle n'a pas le temps de finir sa phrase car un vent énorme secoue les fenêtres et entre dans la maison. Tout d'un coup, ce vent emprisonne Georgia qui commence à pleurer et s'apprête à l'enfermer dans la chambre d'amis, lorsqu'il remarque notre présence. Nous sommes pétrifiés, blancs comme des linges et les yeux tels des soucoupes.. Car ce vent a un visage. Et pas n'importe lequel ! Non, ce visage est bien connu : deux petites fentes pour le nez, les veines visibles sur la tête chauve et pale, le manque de sourcils et des lèvres, les yeux comme ceux d'un serpent... C'est Voldemort lui-même qui nous fixe, les yeux reflétant sa faim et un sourire trop grand pour être sincère. Mais ce Voldemort n'a pas de corps. Seul ce vent mystérieux l'entoure et le sert de jambes et de bras.
Il tient toujours Georgia, et avant qu'on puisse faire quoique ce soit, il s'élança vers nous. Tom hurle, et, retrouvant avec justesse l'utilité de nos jambes, nous nous retournons et nous courons le plus vite possible le long du couloir, jusqu'à la grande chambre au bout. Une fois tous le monde a l'intérieur, Jeanne se retourne et claque la porte sans vérifier si le vent maudit nous suit. In extremis. Je me laisse tomber par terre, à moitié morte et le cœur battant la chamade. Soudain, on entend un cri. Georgia ! Mon sang se glace et je retient ma respiration, horrifiée. Mes cousins l'ont aussi entendue, et Jeanne empoigne la poignée de la porte et tire de toutes ses forces dessus, mais c'est impossible : la porte est fermée de l'extérieur. On se regarde, terrifiés. On est pris au piège. On est coincés ici, alors que les cris de notre petite cousine et le rire de Voldemort continuent à côté, sans pouvoir agir.. Et puis de toute façon, qu'aurions nous pu faire ? Contre Voldemort ? Rien. Mais ce n'a pas d'importance, car quand quelqu'un de cher est en danger, on ne réfléchit plus. A trois, on s'attaque à la porte. Mais elle reste impertinemment immobile. Et lorsqu'on croit que ça ne peut pas s'empirer, les murs de la chambre se commencent à bouger. Avec horreur, la porte oubliée pendant un instant, on réalise que ces murs si aimés et entre lesquelles on se sent si en sécurité, ces mêmes murs se renferment sur nous. Doucement, mais sûrement. Et tous les meubles ont disparus ! La bibliothèque : pfuit ! Les deux lits : pfuit ! Les tapis et les tableaux : pfuit ! La tables, les chaises, les quelques cartons, tout s'est volatilisé. Il ne reste plus que nous, le sol, l'air et ces traîtres de murs sales et dont le papier peint se décolle sur les côtés. Puis on reprend conscience de où on est et de se qui se passe : les cris de Georgia ont doublés et il nous reste plus beaucoup de temps. Jeanne et Tom recommencent a s'acharner sur la porte, tandis que je me suis recrevillée sur moi même, la peur me faisant trembler violemment et les larmes inondants mon visage. La sueur perle à grosses gouttes sur les fronts de mes cousins et Tom, n'en pouvant plus, s'écroule par terre. Jeanne est notre seul espoir. Mais elle aussi, morte de peur et d'épuisement, s'apprête à abandonner.
Elle lâche la poignée, à bout de souffle et de force. Puis, les hurlements de Georgia s'arrêtent aussi brusquement qu'ils ont commencé. On relève la tête tous les trois en même temps. Est-ce la fin ? Non, ça ne se peut pas ! Comme pour me rappeler sa présence, je sent le mur derrière mon dos. Il me pousse. Il nous reste plus que 3 mètres carrés d'espace ! Je me lève d'un bond, l'adrénaline surgissant dans mes veines et me redonnant de la force. Les autres doivent être dans le même état que moi car nous avons tous les trois recommencé à tirer sur la porte. J'ai l'impression d'être dans Alice aux Pays des Merveilles ! J'adore ce film, mais pas autant que ça quand même ! Le murs se rapprochent, Georgia reste horriblement silencieuse, Voldemort aussi, et la panique me faire suffoquer. Jusqu'à ....
"Ohé ! Y a quelqu'un ?"
Oui ! Un sauveur ! Comme un seul homme, on se met à taper sur la porte et à crier à l'aide. Il nous reste plus que 1 mètre carré, et on est en train d'être écrasés, lorsque la porte s'ouvre. Dès qu'elle s'ouvra, l'étreinte se desserre, les murs retournent à leur place et les meubles réapparaissent. C'est comme dans un mauvais film. Un policier nous regarde du couloir avec les yeux ronds, ne comprenant sûrement pas pourquoi noué sommes aussi exténués. Il avait ouvert la porte sans le moindre mal. Derrière lui, tout était en ordre. Une autre policière fouillait la salle de bains, perplexe elle aussi. Un troisième sortait de la chambre d'amis, perturbé et inquiet.
" Eh Max, y a une petite fille là...Faudrait peut-être appeler le docteur, parce qu'elle est pas mal ...."
Quand ils nous vit, il se tut. Un long silence gêné suivit, pendant lequel tous les pires scénarios se déroulèrent dans ma tête. Enfin la policière sortit de la salle de bain et brisa l'atmosphère tendue sans s'en apercevoir.
"Bon bah y a rien dans la salle de bain, les gars. Simon, t'as trouvé kekchose, toi ?"
Simon n'a jamais pu répondre car nous nous sommes précipités dans la chambre d'amis, ne supportant plus de ne pas savoir en quel état Voldemort avait mis Georgia après l'avoir laissée à son sort. J'entre en première dans la chambre, et lorsque je la voit, mon cœur loupe un battement. Elle est allongée sur le dos sur le lit, droite comme une allumette, dans une position qui est tout sauf naturelle pour dormir. Son visage est paisible, ses yeux fermés. Sa peau est blanche, trop blanche, ses lèvres bleues. Est-elle...? Non, ce n'est pas possible. Quelque part au fond de mon cœur, je sait qu'elle est encore vivante.
On la regarde longtemps dans un silence confus, le seul bruit étant les battements de nos cœurs et les paroles de Max au téléphone. Nous n'arrivons pas à comprendre ce qui c'est passé, pourquoi elle avait crié, ce que lui avait fait Voldemort. A côté de moi, Tom prend soudainement une grande inspiration. Il tremble de tout son corps. Il a vu quelque chose que nous n'avons pas vu.
"Re...regardez son bras droit !"
Obéissant, mais tout de même en angoissant, Jeanne et moi se penchons pour apercevoir le fameux bras. Qui n'est pas la. Le bras droit de Georgia a été arraché ! Bizarrement, comme si Voldemort n'est pas si sans pitié qu'il veut le faire croire, son bras a été soigné, et un bandage entoure son épaule et ce qui reste de l'avant-bras. Je regarde le deuxième bras de plus près. Il y a des tout petits clous, presque invisibles, enfoncés dans son bras ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?! Les autres s'en aperçurent aussi, mais avant qu'on puisse réagir, Georgia ouvrit ses yeux. Elle posséde les plus beaux yeux de la terre, verts et gris, mélangés avec une touche d'or. Enfin, c'est ce dont je suis persuadée, ça et aussi d'avoir frôlé la possibilité de ne plus pouvoir revoir ses yeux-la.
"Maman?" La voix de Georgia est petite, fragile.
Comme si elle les avaient appelés, tous les parents acourerent, l'angoisse et la peur se lisant sur leur visages. Puis ce fut une vraie cacophonie : les parents pleuraient de soulagement, les policiers donnaient des ordres, le docteur arriva et réclama du silence, même la presse débarqua avec micros et caméras, les questions fusèrent... Que s'est-il passé ? Que faisiez vous ? Qui a fait ça ?
Comment y répondre ? Je laisse ça à mes cousins et je m'échappe discrètement. Je m'enfuis dans le jardin, et j'y reste pendant plusieurs heures. Maman vient me chercher et me conduit à la maison. Le trajet se fait sans un mot. Une fois arrivées la bas, elle me demande si j'ai faim, je répond non, et, comme il est déjà tard, me borde dans le lit, sans rien dire. Elle me fait un baiser sur le front, me dit bonne nuit, éteint la lumière puis ferme la porte derrière elle. Je reste longtemps à regarder le plafond et à écouter les chuchotements inquiets de mes parents.
Finalement, je m'endors.
Puis, je me réveille....
Cette histoire n'a pas été dure à écrire. La preuve ? Cela fait longtemps, plusieurs années que j'ai fait ce cauchemar, et j'en connais toujours les détails. Il m'est vraiment resté en mémoire.
Ne vous inquiétez pas, "Georgia" est devenue une très jolie petite fille de 4 ans, avec de toujours aussi beaux yeux. "Jeanne" et "Tom" sont allés vivre en Nouvelle Calédonie avec leur famille et ont maintenant emménagés dans la vieille maison. Quant à moi, eh bien, j'espère que ceci vous a plu.
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FantasyTout le monde rêve. Moi aussi. C'est pourquoi je vais vous raconter tous mes rêves les plus fous. Accrochez-vous bien, car ce qui vous attend et rempli de fantastique et d' horreur...