Comme si de rien était

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La couleur rose.

Une couleur symbolisant bonheur et féminisme.

N'est-ce pas écoeurant ?

Amélia grimace un peu plus. 

Elle est debout face à la vitrine présentant une ombrelle rose.

Elle ne porte que du noir et des couleurs aussi glaciales que l'hiver.

Amélia se prétend être une statue de glace.

Elle est froide et impassible.

Elle est vide. 

Son coeur est un glaçon et sa cage thoracique, un réfrigérateur.

Mais elle continue de contempler cette ombrelle.

Et, dotée d'une conscience inconsciente, elle entre dans la boutique.

Puis ressort avec une touche de rose entre les doigts.

Aucun sourire, aucune expression, rien n'apparaît sur le visage d'Amélia.

Et comme si elle avait passé son chemin sans voir cette ombrelle, elle s'en va, s'envole, s'emmène.

Quelques regards la sondent, observant ce phénomène étrange.

Mais elle reste fermée au monde extérieur, les yeux rivés devant elle, élégante dans sa robe noire.

Quand elle y pense, elle est comme Louis.

Elle est sombre.

Des cheveux jusqu'au bout des gants.

L'ombre d'un léger sourire amer parcourt ses traits sans que personne ne le remarque.

Elle s'arrête un instant, baisse la tête, se cachant presque derrière le rose de ce qu'elle tient.

Elle inspire, expire.

Et, comme si elle ne s'était jamais arrêtée, elle reprend son chemin.

Sur une autre Terre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant