Chapitre 2. L'espion.

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J'apprécie le balancement de tes seins quand tu marches.

Riley eut bien du mal à retenir un gémissement quand elle prit connaissance du septième mots qui lui avait été envoyé. Cela faisait exactement une semaine qu'elle avait reçu le sixième et le contraste était flagrant. On ne parlait plus d'un admirateur craintif mais d'une personne qui la lorgnait non sans une certaine excitation lorsqu'elle passait devant lui. En pervers en clair. Son cœur battait fort dans sa poitrine, la panique s'insinuait dans ses veines. Elle prit une photographie du papier avec son téléphone portable et l'envoya à Molly. La réponse ne se fit pas attendre :« PERVERS ! ».

Bien qu'il ne soit encore que deux heures de l'après-midi, Riley se leva et se dirigea vers l'ascenseur. Le bureau de son référent se trouvait à l'étage au-dessus et elle comptait bien lui demander de partir. Le miroir présent sur une des parois lui reflétait un visage pâle, ses mains étaient moites. Elle toqua maladroitement à la porte en chêne massif et un faible « Entrez » lui parvint de l'intérieur. Adam McDouglas n'était pas réputé pour être le plus gentil mais il était juste. Si Riley lui indiquait qu'elle ne se sentait pas bien et qu'elle préférait rentrer chez elle pour se reposer, il lui accorderait sans doute.

« Mademoiselle Sawyer, que me vaut l'honneur de votre visite ? »

Il parlait d'une voix chaude mais on percevait une certaine froideur dans ses propos. Adam donnait l'impression de vous écouter en ayant en même temps rien à faire de ce que vous lui racontiez. Ses cheveux clairs partaient dans tous les sens, laissant imaginer qu'il passait ses mains dedans sans arrêts quand il était nerveux. Ses yeux marrons ne s'étaient levés que l'espace de quelques secondes du document qu'il lisait, seulement pour savoir à qui il avait à faire. Visiblement, Riley ne faisaient pas partis des gens important.

« Et bien Monsieur McDouglas, je venais vous voir car je ne me sens pas bien du tout depuis que je suis revenue, elle déglutit avec peine. Je venais solliciter votre approbation afin de rentrer chez moi et me reposer.

Adam convint enfin à la regarder, tout en tirant sur le nœud de cravate qui serrait le col de sa chemise grise. Il passa alors la main dans ses cheveux, les ébouriffants un peu plus. Sa chemise était remontée sur ses avants bras, laissant apparaître une montre que devait sûrement égaler le salaire mensuel de Riley.

- Vous savez que l'on a un gros dossiers à rendre avant la fin du mois ? elle opina. Très bien, rentrez chez vous, mais si vous n'êtes pas dans les temps attendez vous à faire des heures supplémentaires.
- Oui Monsieur, merci. »

Tout en hochant la tête en guise d'au-revoir, il reprit la lecture des documents face à lui. La rouquine ne demanda pas son reste et fila avant qu'il ne change d'avis. Ses affaires rassemblée, sa veste de tailleur sur le bras, elle traversa en grande enjambées le hall du bâtiment et rentra chez elle le plus vite possible. Mais une fois montée les cinq étages et avoir franchit la porte, Riley ne se sentait pas mieux. La vague panique qu'elle avait ressentis assise au milieu de plusieurs personnes se transformait en un grand malaise toute seule dans cet appartement. La sensation d'être épiée lui tordait le ventre, lui donnant l'impression qu'elle pourrait vomir à n'importe quel moment. Elle essayait de respirer calmement en fermant les yeux, histoire de chasser les sentiments qui la torpillaient.

Après avoir pris un long bain pour se détendre, Riley s'allongea sur le canapé encore vêtue de son peignoir et alluma la télévision. Quatre heures de l'après-midi venait de passer, les programmes étaient soit adressés aux enfants, soit aux mères de foyer. En clair, rien de palpitant. C'est pourquoi elle s'endormit devant une émission culinaire.

Riley se réveilla d'un coup, dans le noir complet. Elle mit quelques secondes à se rappeler qu'elle s'était mise à somnoler devant un programme. L'horloge de la boxe indiquait huit heures du soir, la télévision s'était mise en veille automatiquement. Elle se redressa sur son coude, replaçant quelques mèches folles qui tombaient sur son visage. Sa peau était moite, comme si dans son sommeil elle avait eut peur, la faisant transpirer. Elle se redressa complètement, faisant face aux grandes vitres qui perçaient le mur sur sa face ouest. Le sang de Riley se glaça, quelqu'un la regardait par la fenêtre.

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