Obsession.

Chapitre 8. Le fêtard.

Je suis juste derrière la porte.

Le temps s'écoulait vite, l'air de rien le mois de juin venait tout juste de commencer. Riley n'avait pas subis de représailles de la part de son harceleur suite à l'incident avec Peter. Les mots ne s'étaient pas pour autant arrêtés mais ils étaient restés aussi courtois que l'on pouvait l'imaginer. C'est pourquoi, lorsque la jeune femme trouva, glissé à travers l'interstice entre la porte et le sol de l'entrée un mot écrit de la même main, elle ne réagit pas tout de suite. Il n'y avait plus eu d'effractions ou même de présence suspecte à dénotée depuis plusieurs semaines.

La jeune femme ne savait pas depuis combien de temps le papier avait été déposé chez elle, ni si celui qui en était l'auteur était encore présent. Une nouvelle fois, elle se trouvait à ne pas savoir si elle pouvait ouvrir sa propre porte. Rien n'avait de sens. Riley prit tout de même son courage à deux mains et l'ouvrit. La personne qui se trouvait derrière celle-ci n'était pas celle qu'elle imaginait. Elle réprima un sursaut d'effroi.

« Qu'est-ce que vous faite là, glapit-elle.

- Je venais seulement prendre de vos nouvelles Mademoiselle Sawyer, répondit avec douceur Milton.

Il semblait vouloir entrer mais Riley ne savait pas si elle pouvait décemment le laisser faire. Ne lui avait-il pas recommander la plu sgrande prudence ? Ce conseil pouvait aussi s'appliquer à lui. Mais l'officier n'était pas dupe, il comprit rapidement que quelque chose n'allait pas. Il regarda la main de sa plaignante et reconnu immédiatement le papier qu'elle tenait. Il le saisit et lu ce qui était écrit dessus. Un rictus passa sur ses lèvres.

- Ce mot a du être déposé il y a au moins vingt minutes. Je n'ai croisé personne et je peux vous assurer que ce n'est pas moi.

- Qu'est-ce qui me le prouve, cracha-t-elle. Je suis peut être à votre goût à vous aussi !

La jeune femme était trop désemparée pour saisir la sottise et le manque de respect que prenaient ses propos. Cela eut seulement pour effet de faire rire son interlocuteur.

- Je comprends votre désarroi. Vous n'êtes pas mal du tout mais j'ai une femme que j'aime et deux garçons. Ils me comblent bien assez.

- Désolée, maugréa-t-elle.

- C'est moi qui m'excuse. Cela fait deux mois que vous êtes venus me trouver avec un sérieux problème et je n'ai toujours pas pu mettre un terme aux agissements de ce taré.

Il semblait réellement exaspéré par la tournure que prenait l'enquête. S'il y avait bien quelque chose que détestait Roger,c'était de se sentir impuissant. Et au vue des réactions de Riley, il n'avait largement pas été à la hauteur pour la protéger. Le harceleur s'était à nouveau montré au domicile de sa victime sans qu'une patrouille ou lui-même soit là pour l'intercepter. Cet homme était un fantôme.

- J'envoie ça au laboratoire mais je pense que les mêmes résultats vont revenir. Un petit débriefing est prévu, je vais essayer d'accélérer les procédures pour obtenir des mandats. Ne perdez pas espoir s'il vous plaît. »

Riley hocha la tête. Le téléphone sonna, l'officier lui fit signe qu'ils'en allait et elle partit répondre. Le numéro de Molly s'affichait sur le cadran mais elle ne comprit rien à ce que cette dernière lui racontait. La blonde pleurait à chaudes larmes, elle réussit tout de même à dire qu'elle arrivait dans cinq minutes.

Le trench de Molly pendait lamentablement sur le bord du canapé. Sa détentrice était affalée sur celui-ci, son corps agité de sanglots. De ce que Riley était parvenu à saisir des divers mots qu'elle baragouinait, le père de Molly avait appris pour sa relation avec Dan, de dix-neuf ans son aîné. Simon n'était pas forcément quelqu'un de strict. Mais apprendre que votre partenaire de tennis entretenait une relation physique et sentimentale avec votre fille doit sérieusement ébranler votre quotidien. Qui plus est, c'est un de ses collaborateurs qui l'avait mis au parfum. Ni sa fille, ni son ami n'avait encore eu le courage de lui révéler leur relation.