Le Pacte

28 6 12
                                    


Enfin, La Petite Sirène était arrivée

Près de la sordide demeure de la sorcière,

Où elle hésitait encore à mette les pieds...

Mais elle s'arma de détermination :

Entre Terre et Mer,

Elle avait fait sa décision.


Les alentours de la maison sous-marine étaient effrayants ;

L'allée, étroite et foisonnant de coraux au bras longs et gluants.

Ces bestioles semblaient être dotés d'une conscience destructrice :

De cadavres prisonniers entre leurs branches, elles étaient détentrices.


Elle aperçut finalement la sorcière et ses compagnons.

Elle était assise devant chez elle, sur une grosse pierre,

Et jouait avec ses serpents de mers,

"Mes petit poulets" leur donnait-elle comme surnom.


" Je sais ce que tu veux, railla-elle en avisant la princesse. Tes désirs sont stupides mais je m'y prêterai, car ils te porteront malheur. Tu souhaites que ce prince s'amourache de toi..."

À ces mots, elle éclata de rire.

Une exclamation à faire frémir...


"Mais bon, tu as bien fait de venir."

En effet, si la sirène serait venu le jour suivant il aurait été trop tard,

L'instant idéal pour préparer ces potions étant rare.

"Entre à présent, je vais te donner l'élixir."


L'intérieur était sombre, on n'y voyait qu'un chaudron

Où le contenu, magique, se mouvait en tourbillon.


La magicienne prévint la princesse

Que la potion lui donnerait deux membres humains

Mais que cette pratique créé une douleur qui jamais ne cesse...

"Je le supporterai", dis la sirène. "Tout cela ne sera pas vain !"


Qu'elle conserverait sa beauté et sa démarche dansante

Mais que chaque pas seraient comme mille coups de lames tranchantes

"Je le supporterai", dis la sirène, larmoyante.


La sorcière ajouta qu'elle ne pourrait revenir en arrière,

Qu'elle ne reverrait pas le château de son père

Et que si l'objet de ses désirs décidait de ne pas l'épouser,

Elle deviendrai écumes et le resterait à jamais.


La petite sirène accepta l'engagement

Mais son vis-à-vis lui demanda un payement :

Sa voix.

La princesse en resta coi

"Sans voix, qu'est-qu'il me restera..."

"Ta charmante figure", argua la sorcière qui s'impatientait.

"Et ta démarche, ta légèreté"

"- Soit !"


Et ainsi fut conclut le pacte

La sorcière lui coupa la langue, il coula le sang...

Et par ces deux actes,

La sirène accomplit son serment.


...............................

NDA : La sorcière appelle vraiment ses serpents "mes petits poulets" dans la version originale... mdr.

Sirène { Les Contes Mis En Poème - 1 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant