■ Chapitre 7: Absalon ■

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13 avril 1855

M. Ombray prend une voix plus onctueuse presque suave. Il se penche en avant pour murmurer au creux de mon oreille

"- Mais je vous propose un marché en échange de mon silence...

- Quel est-il ?

- Apportez moi le bracelet en tourmaline noire de votre tante."

Ma bouche s'ouvre est se ferme sans émettre le moindre son.
Il me demande de voler ma propre tante?!

L'orchestre s'arrête de même que tout les couples de danseurs. Ombray me salut d'une reverrence et ajoute:

"- Je vous invite à mon bal dans deux semaines. Si je n'ai pas le bracelet, vous savez ce qu'il adviendra..."

Il tourne les talons pour rejoindre ses camarades.
Je reste pétrifié sur la piste. Pourquoi vouloir ce bracelet? Pourquoi me demander de le voler? A quoi rime ce chantage?

J'ai voulu l'interroger, mais quand j'eus repris contenance, il avait disparu du bal me laissant dans l'incompréhension puis dans une colère noire. Je ne comprends pas son objectif. Et je ne sais absolument pas comment m'y prendre pour subtiliser le bracelet de ma tante. Car oui... Je n'ai pas d'autres choix que de le voler...

♧♧♧

15 Avril 1855

"- Je suis heureuse que Mme Hayden ait accepté que tu m'accompagnes au cirque ! C'est grandiose! tu vas adorer!"

Je sourie distraitement à Mellicente. Je regarde tout autour de moi émerveillée. Le chapiteau de rouge et de blanc est immense. Des piquets soutiennent la toile tirée en une forme étrange. Des gradins en U entourent une scène sur-élevée, en hauteur sont suspendus trapèzes et cordes de funambules. Un grand rideau délimite, au fond de la salle, l'entré des coulisses. Rien que la salle est en effet grandiose.

Un homme portant un costume d'arlequin nous indique nos places. Nous nous asseyons sur une banquette remplie de coussins bien en face de la scène. C'est idéal. La semi-penombre rend tout les spectateurs sur-exités. Des enfants crient aux loups pour ce faire peur, les adultes bavardent bruyamment. On entend les " Excusez moi", "pardon Messieurs, Dames", des spectateurs qui rejoignent leurs sièges.
Quand tout le monde fut assis toute lumière disparue de la salle plongeant l'assemblé dans le noir et dans le silence.

Des pas se font entendre sur la scène, soudain un jet de lumière est projetté sur un grand homme. Habillé d'une veste rouge queue-de-pie à boutons dorés surmontés d'épaulettes, d'un pantalon de velours rouge, de grandes bottes de cavalier et d'un grand chapeau haute forme rouge et noir, cet homme à tout d'un orateur de foire.

"- C'est monsieur Zadbocht, le directeur du cirque, m'annonce Mellicente

-Chut mesdemoiselles, réplique sa mère

- Mesdames et Messieurs, Bonsoir ! Je suis Monsieur Zadbocht, le directeur." Se présente celui ci faisant écho à mon amie.

L'homme a un fort accent guttural. Il roule les "r" comme les gens des pays de l'est. Pendant sa présentation, cinq danseurs et danseuses en juste-au-corps flamboyant traversent les allées en effectuant une multitude de pirouettes. Ils s'arrêtent parfois pour faire des gestes amusant aux enfants. Un masque vénitien fige leur visage dans une expression de demi-sourire. Les contours des yeux sont peints de noir, de violet, de vert ainsi que leurs lèvres. Une coiffe de cornes, de plumes et de fleurs multicolores parfait leurs déguisements.

Les danseurs arrivent sur la piste. Des lumières viennent les éclairer de toutes parts. Je me demande comment ils procédent pour créer un tel jeu de lumière...

CIRCUS: The Madness BeginsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant