Chapitre 8 : À faire

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Je ne voulais pas la revoir, mais je me disais qu'il fallait quand même que je le fasse. Parce que même si elle nous avaient abandonnés,elle avait le droit de savoir. Si ce n'était pas Ultear qui jouait le rôle de mère avant, c'était elle : la vieille bique qui nous a abandonnés une deuxième fois. Donc je devais lui dire, c'était important de le faire. C'était comme tracer un trait sur mon passé finalement je lui dirais au revoir à elle et à Gadjeel. Puis je sais qu'il aurait voulu que quelqu'un lui dise. Parce que même si elle l'a abandonné, elle a cru en lui. Elle a cru en chacun de nous.

Je me trouvais devant son bureau, j'avais réussi à me faufiler discrètement. Même pour un orphelinat, ce n'était pas très grand ici. C'était la dernière fois que j'allais venir, la dernière fois que je la verrais. Je toquais à sa porte et était surprises de voir qu'elle l'ouvrait directement, elle avait des lunettes sur le nez et ses cheveux qu'elle tenait toujours attachés tombaient sur ses épaules. C'était la première fois que je la voyais ainsi. Elle avait toujours l'air aussi énervé, certaines choses ne changeraient jamais, mais la fatigue était visible sur ses traits, et autre chose aussi. Un je-ne-sais-quoi de mélancolie.


« Je suis passée pour vous dire que Gadjeel n'est plus de ce monde... et je n'ai pas envie d'en parler plus que ça ».


Je repartais directement, j'avais bien vu qu'elle était surprise de me voir, mais je n'avais pas vraiment envie de lui parler plus longtemps. Ce que j'avais à faire était fait, Gadjeel est content maintenant. Je pouvais y aller.


« Comment ?

-Il s'est suicidé ».


Je repartais, je n'avais même pas pris la peine de me retourner. Je n'avais pas envie de voir son visage peint d'un sentiment que je ne comprendrais pas, je n'avais pas envie de regretter de ne pas être resté. Au revoir Polyussica.


Je l'ai aimée, et je crois que je l'aimerais toute ma vie. Parce qu'elle a été là lorsque j'en avais besoin, elle m'a soignée lorsque j'étais malade, elle m'a réconfortée lorsque j'étais triste. Elle a été une mère lorsque j'en avais besoin. Et aujourd'hui je n'en avais plus besoin, j'étais assez grande pour vivre dans ce monde de brute où les licornes et les arc-en-ciels ne pointent pas le bout de leur nez.


Putain, que je l'aime. Juste pour qu'on ne soit pas déçu si elle ne pouvait rien faire pour nous, elle a préféré se séparer de nous. Elle a toujours été comme ça finalement, gentille. Un mot qui n'allait décidément pas avec sa fermeté. Et il a fallu la mort d'un frère pour que je le vois. Juste un déclic qui m'a fait réaliser que la vie était une véritable connasse, qui me laissait le temps de m'attacher à des personnes pour que je souffre quand elles disparaissent. Moi qui pensait avoir un nouveau départ, une nouvelle opportunité pour notre bande de musiciens, on s'étaient bien fait avoir.


Gadjeel est mort, mais je continuerais de l'aimer pour toujours. Je ne l'oublierais pas, parce que je fêterais chacun de ses anniversaires avec les autres : on se l'est promis, on ne veut vraiment pas l'oublier. Maintenant je vais aller les retrouver parce qu'ils me manquent.


J'ai fait mon deuil, mais nous ne l'avons pas encore fait. Alors à bientôt Gadjeel.


En fait, en écrivant ce chapitre je me suis demandée si la Juvia que j'écrivais n'était pas un peu OOC. (Si je me trompe pas de terme). Personnellement, je ne trouve pas, enfin pas trop. J'ai voulu adapté son personnage à un univers différent et peut-être plus me baser sur la Juvia-Phantom Lord.

Elle a grandit dans un endroit où elle était seule mais a fini par se trouver sa propre famille, cependant, ça n'enlève pas le sentiment de pouvoir être à nouveau abandonné. D'avoir terriblement peur de perdre quelqu'un. Je ne sais pas ce qu'on peut ressentir en étant orphelin, mais de mon expérience personnelle on va dire, je sais ce que ça fait lorsqu'on était pas désiré par ses parents. Et c'est vraiment pas un sentiment agréable, même s'ils nous disent qu'ils nous aiment.


Merci d'avoir lu ce chapitre, il était très court mais « conclu » la mort de Gadjeel qui regarde maintenant ses amis du Paradis. J'espère que je posterai vite la suite, histoire de rendre cette fiction un peu plus gaie. J'aime les happy ending !

Il faut regarder deux fois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant