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Il était sept heures du soir, et la fête avait déjà commencé. Léa venait tout juste de sortir de la douche. Elle était enveloppée de sa serviette blanche, et ses cheveux étaient complètement en bataille. Elle quitta la salle de bain à toute vitesse, comme si le feu y était. Elle se dirigea vers la coiffeuse. Elle jeta un regard évasif dans le miroir, juste pour admirer sa beauté. Elle se courba pour ensuite ouvrir le deuxième tiroir. Elle y trouva sa brosse et la saisit. Elle se redressa et promena ses doigts sur son visage, savourant la douceur de sa peau. Elle passa trois coups de brosse dans ses cheveux et la redéposa sur la commande. Sous ses yeux, se tenait la boite de crème dermatologique. Elle la prit et l'ouvrit. Elle trempa son indexe et son majeur à l'intérieur, et les tourna vigoureusement avant de les ressortir et de les diriger vers sa joue. Elle la pataugea partout de sorte que les rides disparussent, du moins, deviennent moins visibles. Elle glissa sa main dans le pot de maquillage pour en sortir son mascara. Elle l'ouvrit longuement et fit avec la pointe du crayon le tour de ses yeux. Ensuite, elle le referma et, ce fut au tour du rouge à lèvres de la servir. Elle ôta son capuchon d'une main, et de l'autre, elle le tenait fortement. La couleur l'obnubilait. Pour elle, il n'y avait rien de mieux que le vermillon. Elle frotta ses lèvres l'une contre l'autre pour qu'elles soient parfaitement maquillées. Elle les remua tendrement et repensa à son beau Cédric. Elle eut un léger frisson.

Le sourire aux lèvres, les mains posées délicatement sur sa poitrine, Léa tourna sur elle-même, en admirant son svelte corps. Elle s'éloigna quelque peu du miroir pour se diriger vers son lit. Elle récupéra ses robes de soirée et se demanda laquelle elle devait mettre. Elles étaient toutes splendides. La verte lui donnait un air de coquetterie alors que la bleue, pailletée, lui attribuait un coté superficiel. Elle préféra donc la première.

Léa passa près d'un quart d'heures à s'habiller et à se coiffer. Elle fit un très beau chignon étouffé. Ensuite, elle se parfuma légèrement pour attiser la flamme en Cédric. Et après avoir mis des escarpins, elle se regarda une toute dernière fois dans la glace. Puis elle disposa de la chambre. Elle referma la porte après elle. Depuis l'étage, elle entendait la musique jouer. Elle déposa un pied sur la première marge, puis le deuxième, jusqu'à ce qu'elle arrivât dans le salon. Et là, tous les regards se braquèrent sur elle de manière synchronisée, comme si tout était prévu. Léa baissa la tête légèrement, gênée par ces regards ébahis. Elle se dirigea vers Cédric qui, lui, était de dos. Il était le seul à ne pas l'avoir vu. Il s'était peut-être noyé dans sa conversation. Léa n'imaginait pas sa réaction lorsqu'il l'aurait vu...

Elle avançait doucement. Mais ses pas, au bout d'un moment, la trahirent : son époux se retourna machinalement.

Cédric resta bouche bée, sans doute bluffé. Il ne devait pas en croire ses yeux. Il ne l'avait jamais vu ainsi, depuis vingt ans, précisément. Il s'approcha de Léa, de pas lents. Mais étrangement, il reconnût une certaine assurance dans sa démarche. Il tendit sa main vers elle. Et elle la saisit. Léa ferma les yeux lentement. Il encercla sa taille à l'aide de sa main gauche et la tira jusqu'à lui. Son bassin se frotta au sien. Léa appréciait ce contact. Elle sentit la chaleur de son souffle se mêler au sien. Il humait sans doute l'effluve de son parfum. Cela déclencha un mince sourire sur les lèvres de Léa.

Léa crut un instant que le temps s'était arrêté, pour eux. Tout lui semblait figé. Et il n'y avait que lui et elle au milieu de la foule, rien qu'eux deux. La mélodie flottait dans l'air...

La main de son époux parcourut son visage, cherchant à reconnaitre la femme avec qui il avait passé vingt ans. Léa entendit le timbre de sa voix virile prononcer ce mot frissonnant : « Léa ». Il réduisit la distance entre eux en déposant ses lèvres sur les siennes. Il enroula sa langue passionnément. Puis il s'arrêta. Au même moment, Léa ouvrit les yeux, et remarqua que Cédric fit de même. A cet instant, leurs regards, croisés, communiquaient. Inutile de prononcer le moindre mot, leurs yeux se chargeaient de tout.

UNE VIRÉE EN ENFER [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant