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QUELQUES JOURS APRES...


La sonnerie retentit chez Jenny. Elle mit en marche le lave-linge avant de quitter la buanderie. Elle traversa le salon vide pour ouvrir la porte.

Et là, un homme, à l'allure assez robuste, pénétra la maison. Jenny fronça les sourcils, intriguée par sa venue. Aussitôt, il la bouscula pour l'écarter de son passage. Le cœur de Jenny se mit alors à battre très fort. Prise de panique, elle ne savait que faire dans un moment aussi délicat.

— Que faites-vous là ! ? demanda-t-elle d'une voix tremblotante. Monsieur, sortez de chez moi ou sinon j'appelle la police !

Elle se précipitait sur le téléphone quand il s'approcha d'elle et la poussa violemment contre le mur. Sa tête raisonna. Une douleur saisissante s'empara de son cerveau. Elle toucha là où elle s'était cognée.

— Vous n'avez pas le droit, Monsieur ! rétorqua-t-elle, le cœur serré, avec une pointe de soumission dans la voix, craignant qu'il la touche de nouveau.

— Personne n'appellera la police, ici.

— Vous... Monsieur...

Des larmes s'échappèrent de ses yeux avant qu'elle ne reprenne :

— Monsieur, pitié, ne me faites pas de mal, j'ai une fille de neuf ans...

— Tu sais mieux que quiconque qu'elle en a dix-neuf, et non neuf comme tu essaies de le prétendre...

— Pardon ! ?

— Tu as très bien entendu.

Mais comment le savait-il ?

— Vous...

— Tu te demandes comment je le sais ?

— Monsieur je peux vous donner tout ce que vous voulez mais je vous en prie, laissez-moi !

Elle se dirigeait vers son coffret de bijoux quand il l'interpella :

— Plus un geste !

Elle suspendit ses pas. Ses lèvres se figèrent. Elle n'osait plus rien dire. Elle entendit des pas derrière elle, et un révolver se charger. Sa gorge se noua. Elle était pétrifiée.

— Je ne suis pas venu te voler !

— Alors qu'est-ce que vous me voulez ?

Des larmes coulèrent le long de ses joues pour se rejoindre en bas de son menton. Elle ferma les yeux, morte de peur. Son cœur battait très vite. Elle ne voulait pas mourir.

— Je veux que tu fasses venir jusqu'à moi ce qui m'appartient.

— Je...

Elle fondit en larmes.

— Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas, je ne sais rien de vous... Je... Il doit y avoir une erreur.

— La ferme !

Il lui jeta un coup de pied au derrière. Et elle se cogna sur la table.

Quand elle ouvrit les yeux, elle s'aperçut qu'elle était bâillonnée à son propre lit. Mais que se passait-il ?

— Tu te demandes ce qu'il se passe ? ajouta-t-il en approchant son visage du sien.

Elle sentit la menace peser sur elle. Elle ferla les yeux, et retint sa respiration. Un souffle chaud s'empara de son visage. Puis, brusquement, plus rien. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle aperçut que cet inconnu s'était éloigné d'elle.

— Je veux que tu m'aides à récupérer Léa Vermandois.

— Comment ça, la récupérer ?

— Je veux que tu m'aides à l'attraper. Léa est ma femme, elle est à moi.

Le visage se crispa. Elle vit sa poitrine se relever et se relâcher abruptement. Elle n'en croyait pas ses oreilles. C'était tout bonnement impossible qu'il lui fasse une telle requête.

— Alors ?

— Léa est mon amie, espèce d'enculé !

Il empoigna son cou et le serra, le visage plein de rage, les yeux emplis de colère. Elle ferma les yeux. Elle tentait de se défendre, mais ses deux mains étaient accrochées au lit. Elle ne pouvait plus rien faire, hormis agiter ses jambes. L'oxygène commençait à manquer. Elle ouvrit alors grand la bouche, désespérément en quête d'air. Une larme perla le long de sa joue.

— Je n'aime pas du tout qu'on me traite de la sorte ! Je te conseille de ravaler tes paroles, avant qu'elles ne risquent d'être les dernières à sortir de ta bouche.

Il la relâcha et caressa sa barbe. Il tourna la tête vers la gauche en toussant.

— Dis-donc, tu en as de la gueule.

— Tu ne peux pas me tuer, parce que tu as besoin de moi pour éliminer Léa.

— Oui, j'ai besoin de toi... Mais rien ne m'empêche de te rayer de la carte. Je peux très bien aller voir ailleurs.

— Alors fou moi la paix, Bordel ! Qu'est-ce que tu veux, putain ! ?

— Que tu demandes à Léa de rappliquer.

— Mais c'est ma meilleure amie, je ne ferai jamais ça !

— Tant pis.

Il se retourna et sortit un révolver de son pantalon. Il prit le bout de sa chemise pour faire luire son jouet. Jenny ferla les yeux.

— Que faites-vous ? demanda-t-elle, curieuse.

— C'est dommage que Jenny doive mourir si jeune. C'est vrai, une femme de quarante-neuf ans a toujours la vie devant elle. Elle n'a plus le temps de briller mais... Oups ! Je suis désolé...

Il pointa son arme sur elle et poursuivit :

— Mais, ta vie s'achève ici, et maintenant.

Elle râcla la gorge.

— Triste sort ! Mais c'est dur d'être amie avec une femme qui nous met dans ses problèmes. C'est dur de tomber sur la mauvaise personne. C'est dur de se dire qu'on a fait l'erreur de rencontrer une femme comme Léa, qui a tous les ennuis sur la tête. C'est vrai, en y réfléchissant bien, je ne t'aurais jamais infligé un tel châtiment, si tu ne faisais pas partie des amis de Léa.

Une larme coula sur sa joue.


UNE VIRÉE EN ENFER [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant