Quand la Lune rencontre son Soleil

2- De l'autre côté de la ville

"Mais quand est ce que tu vas t'en rendre compte ?". "Pourquoi tu me parles sur ton ?". "Et toi, pourquoi tu m'emmerdes dès que je rentre du travail".

Tous les soirs c'est la même chose...Je suis fatiguée de les entendre se disputer chaque soir...Je vérifie l'heure sur mon téléphone. 6h57. Je me retourne lentement dans mon lit, pour rencontrer ma fenêtre laissant entrer cette douce atmosphère de ce mois de septembre. Et là, je suis épatée devant ce spectacle magique : le ciel est couvert de petits nuages qui s'effilochent comme du coton et en arrière plan le soleil fait doucement son apparition en embrasant l'horizon de ces rayons. Je ne peux m'empêcher de sourire face à cette scène. Je l'entends me dire qu'aujourd'hui sera une belle et agréable journée. À ces mots, en gardant mon sourire aux lèvres, je me motive pour me préparer. À cette heure la maison est déserte et sans bruit. Je file sous la douche. L'eau chaude coule à flot, sur ma peau. Je me savonne énergiquement, après mes cheveux, mon corps. Tandis que les doux parfums de miel et de pivoines se mélangent sous les vapeurs d'eau et revêtent l'espace de ce moment. Un moment que je ne veux pas quitter, mais je dois le rompre et je me rince. Les gouttes tambourinent ma peau une dernière fois puis finissent par glisser lentement le long de celle-ci. L'eau s'est arrêtée et les senteurs se dissipent peu à peu. Je me sèche rapidement en frottant ma serviette contre moi et mes cheveux puis j'enfile quelques vêtements.

Avant de partir je traverse la cuisine et attrape un paquet de biscuit que je dévorerai sur le chemin. Je prends mes affaires : mon cahier de biologie, celui de mathématiques, mon livre d'anglais et sans oublier mon carnet de dessin; et j'enfile ma veste. Mon sac prêt sur les épaules, une fois dehors, je résiste au souffle léger du vent et je me mets en route pour l'école. Je parcours les différentes rues, en tendant l'oreille pour essayer d'entendre les chants des oiseaux derrière le brouhaha du monde autour de moi. Je suis les rayons du soleil et avance à grands pas. J'apprécie ce trajet du matin, sous ce ciel ensoleillé d'été et d'un futur automne tout en dévorant ces biscuits chocolatés. Arrivée à destination, je me fais discrète en suivant les autres dans ces immeubles décolorés. Je traverse la grande cour. Comme chaque matin, ils reprennent vie grâce aux vacarmes émis par les lycéens, leurs joies, leurs rires. Ils se racontent leurs week-ends ou leurs mécontentements dû à la fin des grandes vacances. Je marche seule au milieu de cette masse d'individus. Je monte les escaliers, marche après marche et je rejoins mes autres camarades devant la salle de mathématiques. Je me mets à l'écart, adossée au mur en train d'attendre en observant les gens autour de moi. En rentrant dans la salle je me trouve une place au fond, je sors mes affaires et le cours commence.