Journal d'une patiente...impatiente.

5- A la maison.

Je savoure le fait de ne plus travailler. Avoir le temps de gérer les petits sans stress est un véritable plaisir.
Philippe travaille dans le secteur proche de la ville ( Alençon) et il rentre tous les soirs.

Notre aînée est entrée à l'école maternelle avant la naissance de son petit frère.
Elle y est très à l'aise.
Nous n'avions rien organisé sur une rentrée possible avant ses trois ans, mais quand la nounou venait récupérer les grands,  notre fille lui échappait et s'installait pour jouer. Mon gros ventre a facilité la décision finale : école maternelle à deux ans et demi.

Je n'aurai jamais cru aimer être à la maison, mais tous ces décès, ces maladies touchants des proches m'ont donnée envie d'être près de ma propre famille et d'en profiter sans stress.

Découvrir le sourire de ma fille à la sortie de l'école. Prendre le temps d'un bain pendant que mon fils dort !

Des petits instants que je n'ai pas vraiment connus en travaillant dans un commerce.

Et puis quand Philippe arrive le soir, bien fatigué de sa journée de travail, il a le plaisir de nous trouver tous les trois détendus !

A la naissance de notre fille, lorsque je travaillais et ne rentrais que vers dix-neuf heures, il avait géré la toilette et le repas de la petite. Ne me restait que les câlins et le rituel du coucher !! Le plus agréable !

C'est à mon tour maintenant !

Nous découvrons un bébé despote ! Il pleure très fort et par peur qu'il ne réveille sa soeur, nous réagissons immédiatement au moindre bruit. 
Je suis épuisée et mon médecin me conseille un séjour chez mes parents pour pouvoir isoler le dictateur !!

Problème résolu en un week-end, il a crié mais nous n'avons pas cédé.

Des boutons que je connais bien ainsi que des plaques rouges qui démangent ont envahies mes mains. Cela faisait longtemps que l'eczéma n'avait pas fait une poussée.

Je la traite avec dédain et je me gratte, au sang parfois. La pharmacie me délivre une pommade qui semble plus aggraver la chose que l'améliorer puisque du pus semble suinter maintenant.

Preparer le biberon m'angoisse de peur de  "contaminer " mon fils. Le changer me fait mal car mes mains sont à vif.
La méthode des gants en latex paraît une bonne idée... jusqu'à ce que je les enlève.

Ma fille est en petite section de maternelle, elle peut manquer une semaine. Ma belle mère n'est pas en état de la prendre en charge actuellement.

C'est décidé. Nous débarquons chez mes parents, avec les deux enfants. Maman est à la retraite et Papa en pré retraite, ils ont déjà gardé la petite et puis je suis là.

Après tout, il ne s'agit que d'une aide ponctuelle sur des tâches biens précises : La préparation du biberon, changer les couches et la toilette.

Rien de bien extraordinaire et puis tout le monde sait bien qu'à quatre mois...un bébé est parfaitement autonome !!!

Je me sens inutile et dépossédée de mes enfants.

Et mes mains ne s'améliorent pas. Une grande partie de ma peau s'en va, il faut même me couper mon alliance afin de libérer mon annulaire.
Je vais même jusqu'à aller visiter une personne qui paraît-il peut faire quelque chose !
Rien ne se passe à part de la chaleur ! Pourtant il m'aurait demandée ce jour-là de courir autour d' un arbre pour soigner mes mains, je lui aurai obéis.

Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre que cette crise d'eczéma était une conséquence et non pas une cause. Un peu d'écoute auprès du médecin homéopathe qui suit mon fils depuis sa naissance, et quelques doses
homéopathiques plus tard, mon eczéma s' en va.