IV

11 1 0
                                    

Les heures passèrent. La lumière déclinante s'imposait aux yeux ensommeillés de l'enfant. Il n'avait pas beaucoup vendu : entre l'avocat séducteur et quelques passants prenant en pitié la pauvre allure du garçon. Ses pensées se dirigeaient toujours vers la jeune fille aux yeux magnifiques. Est-ce que l'homme blanc l'avait punie ? Par quels moyens ? Elliott ne pouvait y songer sans que la tristesse ne l'envahisse.

Ses membres le maintenaient à peine debout, cette bête féroce été revenue lui mordiller férocement le ventre. Sa tête lui tournait et sa démarche devenait de plus en plus titubante.

Les pièces semblaient brûler dans sa poche, comme un appel à les utiliser pour lui, seulement et simplement pour lui. Une voix égoïste vint lui dire de mentir à sa famille, de lui dire qu'il n'avait rien vendu, et qu'il n'avait pas pu avoir de la nourriture. Elliott ne pouvait écouter cette voix. Sa famille comptait sur lui. Sa mère, ses frères, et même son père. Il ne leur ferait jamais ça.

La bête coriace lui déchirait le ventre. La fatigue due à sa faim lui donnait le vertige. Il décida alors de s'adosser à une porte au coin de la rue, dans un minuscule renfoncement. Il mesurait ses inspirations douloureuses, essayant d'oublier l'animal tirailleur au creux de son ventre, qui rugissait, le regard fou.

Il rouvrit les yeux, qu'il ne se souvient pas avoir fermé, et se tourna pour contempler la porte derrière lui. Il eût reconnu cet habitat entre des milliers. C'était l'habitat de la famille la plus riche du village. On voyait la richesse suinter en lave d'or sur le cadran de l'entrée. Elle était close, comme toujours. Elliott aurait voulu une maison comme cela pour sa famille. Maintenant que papa n'était plus là, il devait endosser son rôle d'aîné. Il sourit du fait de leurs différences ; ses habits courts et sales détonnaient en face des reliures dorées.

Soudain, son sourire s'effaça. Ses jambes se dérobèrent sous lui, et il tomba. Sa respiration était faible, la bête enragée avait eu raison de lui. Il puisa dans ses dernières forces afin d'atteindre le heurtoir, et cogna deux coups. Mais personne ne vint lui prêter son aide. La porte restait fermée.

Fin

Voilà voilà, c'est la fin de cette histoire. J'ai travaillé sur une fin heureuse mais je trouvais tous mes essais très nuls, alors j'ai réfléchis et je me suis dis qu'une fin triste c'est pas mal non plus, puisque c'est beaucoup plus réaliste...

J'ai beaucoup travaillé sur cette nouvelle, j'ai eu beaucoup de mal aussi puisque c'est un sujet un peu difficile à aborder, surtout les préjugés et les aversions envers les différences... mais après tout, si nous fermons les yeux et que nous tâtons à l'aveuglette des personnes qui nous sont "différentes", trouverez-vous quelque chose d'anormal ? De différent à vous-même ?

Cette histoire, je le sais, ne va sûrement pas plaire à tout le monde, c'est quand même particulier comme travail. En tout cas j'ai adoré l'écrire 😊

Re voilà voilà, j'espère que ca vous a plu, n'hésitez pas à me poser des questions si certains passages ne sont pas clairs, je serais la pour vous éclairer ! Et si vous voyez des fautes d'orthographe, n'oubliez pas de me prévenir 😉

Passez une bonne journée/soirée et je vous remercie d'être arrivé jusqu'à la fin, à bientôt pour de nouvelles chroniques !! 😉💙💜

Le marchand de violettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant