Chapitre 29

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  Evangelyne tomba à genoux. Une violente douleur lui traversa l'estomac. Le souffle coupé, elle haleta. Inconsciemment, elle porta ses mains à son ventre. D'un coup sec, elle retira la flèche dans un gémissement de douleur. Le sang jaillit alors de la plaie et coula le long de son corps. Sa respiration était saccadée. Les battements de son cœur pulsaient de plus en plus fort dans sa tête. Sa vue se brouillait. Rapidement, elle perdit conscience de ce qui l'entourait. Alors qu'elle tombait en arrière, elle ne sentit pas Amalia la retenir. Ni Yugo, Ruel, Adamaï et Tristepin se ruer vers elle. Ni une silhouette abattre violemment celui qui lui avait tiré dessus avant de courir prés d'elle. Son esprit sombrait dans l'inconscient. Les hurlements de ses amis lui semblaient lointains. Leur voix n'étaient que des murmures inaudibles. Pourtant dans cette cacophonie, l'une d'elle se détacha des autres. Une voix familière. Mais improbable. Tant bien que mal elle ouvrit les yeux qu'elle ne se rappelait pas avoir fermé. Alors son regard plongea dans deux grands yeux verts. Un regard. Un battement de cœur. Un mot. Et elle perdit conscience.

« -Raph... »

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« -Lily ! LILY ! »

  Evangelyne était allongée sur le dos. Le ventre couvert de sang. La tête posait délicatement sur les genoux d'Amalia. Penchées au dessus de la Crâ, Raphaël hurlait son nom dans l'espoir de lui faire reprendre conscience. Mais les yeux de la jeune femme restait désespérément clos.

« -Lily ! »

   Le Sram força son ami à détourner les yeux de la jeune femme et lui administra un coup de poing monumental. Sous le choc, le jeune homme sembla reprendre ses esprits.

« -Raph ! Il faut partir, déclara le Sram alors que des grognements se faisaient entendre dans les galeries comme pour confirmer ses dires. Vite ! »

   Le Crâ hocha la tête dans un remerciement silencieux. Puis il se retourna et se pencha vers la blessée. Délicatement, il passa un bras sous ses genoux, un autre derrière son dos et la souleva du sol. Evangelyne poussa un léger gémissement mais resta inconsciente. La confrérie se leva à la suite des deux autres. Ruel, prenant la place d'Eva au coté de la princesse Sadida, passa son bras autour de la taille d'Amalia pour la soutenir.

« -Il faut atteindre le plus vite possible la sortie, annonça le Sram.

-Je m'occupe de faire un passage si nécessaire, déclara le Iop. »

   Aussitôt, il se rua dans le tunnel qui menait vers la sortie, suivit de près par Raphaël qui portait Evangelyne, puis Ruel qui soutenait Amalia, les jumeaux et enfin, le Sram qui couvrait leur arrière. Ayant déjà tué une bonne partie des bworks en entrant dans la grotte, ils ne rencontrèrent que peu des créatures. Les quelques malheureuses n'eurent pas le temps de faire quoique ce soit qu'elles étaient déjà mortes. Oubliant le coté parade de ses techniques de combat, Tristepin tranchait chaque bwork rencontré en un temps record. Dans chacun de ses coups se reflétait l'angoisse qu'il ressentait pour Evangelyne. Il se foutait de savoir que le jeune homme qui la tenait en ce moment dans ses bras était celui qu'elle aimait à sa place. Tout ce qui comptait pour lui, c'était qu'elle vive.

   Quand enfin ils atteignirent la sortie, Adamaï attendit que tout le monde soit passé puis il fit apparaître un craqueleur. Sous le contrôle du dragonnet, l'homme de pierre vint labourer de coup le sommet de l'entré qui finit par céder et s'effondrer sur le chemin de leur poursuivant.

   Tandis que Ruel fouillait son havre sac à la recherche de quelque chose qui pourrait aider leur amie, Raphaël posa délicatement Evangelyne au sol. Il sortit ensuite un poignard de l'une de ses bottes et entailla la tenue d'Eva afin de mieux voir la plaie. Les membres de la confrérie n'osèrent pas s'approcher trop près de peur de gêner le jeune homme dans son examen. Le Sram, lui, vint se placer juste en face de son compagnon d'arme et observa à son tour la plaie.

Wakfu : Le passé d'EvangelyneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant