Laisse Moi T'aimer !

Chapitre Premier

Léa

- « Nooooon ».

Je me réveille en sursaut, comme presque chaque nuit. Je ne sais pas si j'ai vraiment crié ou si c'était dans mon cauchemars. Je cherche après mon portable pour lire l'heure. 5H03, comme d'habitude...

Je me lève et me traîne jusqu'à mon placard. J'enfile ma tenue de sport, prends mes écouteurs et sort de mon appartement pour aller courir. Je cours tous les jours, au moins une heure et demi. J'ai besoin de me dépenser le plus possible. Je fais aussi du krav-maga depuis 3 ans maintenant. Mon coach dit que je me débrouille pas mal mais que je devrais laisser de côté ma rage. Facile à dire, il n'a pas vécu tout ce que j'ai vécu.

J'ai 22 ans, presque 23 ans et j'ai déjà eu mon lot de malheurs. Assez pour toute une vie ! 

Si seulement...

Aujourd'hui, comme presque tous les samedis, je me consacre à ma cousine et meilleure amie, Sandra. Elle veut qu'on aille faire du shopping alors qu'il fait une chaleur torride, je sens déjà poindre le malaise. Je rentre après 2 heures de course, saute dans ma douche, enfile le premier short et t-shirt qui me viennent et peut enfin prendre mon petit dèj'.

Après avoir engouffré une baguette entière avec de la confiture de fraise et un bon café, je me met en route. Direction la grosse villa de ma chère cousine. Elle vit chez son mec depuis plusieurs mois maintenant, on dirait bien que ça va durer. Elle a l'air très amoureuse, même si je ne sais pas vraiment ce qu'on ressent quand on l'est. Hé non, je n'ai jamais rencontré le grand amour. Je n'y crois absolument pas d'ailleurs. Je me contente de coucher avec les mecs qui me plaisent et jamais deux fois avec le même, c'est la règle. Je ne voudrais pas leur donner de faux espoirs.

Le mec de Sandra est assez riche, il est représentant en pharmaceutique ou quelque chose du genre. Il réside donc tous les deux dans sa villa avec piscine.

On pourrait passer la journée à flâner et nager. Mais non, elle veut absolument faire du shopping. J'ai horreur de ça.

Je m'engage dans son allée, j'espère qu'elle est réveillée et que je ne vais pas devoir attendre deux heures pour qu'elle se prépare. Ma cousine est tout mon opposé. Elle aime s'apprêter, se pomponner et en faire des tonnes. J'aime la simplicité et surtout, ne pas attirer les regards.

- « Salut, toi ! » lance Sébastien, le mec de Sandra.

Il a l'air de super bonne humeur, je me demande ce qu'il pense de laisser sa copine tous les samedis. Est-ce qu'il en profite pour voir ses potes ? ou d'autres filles ? Est-ce qu'il pourrait tromper ma cousine ? Je chasse toutes mes questions idiotes et entre.

- « Salut, comment ça va aujourd'hui ? »

- Il me répond avec un énorme sourire « super, une belle journée qui s'annonce ! »

Vraiment ? mais il va la passer loin de la femme qu'il est censé aimer... Je fronce les sourcils en m'interrogeant encore, il arrête de sourire.

- « Et toi ? Quoi de neuf ? » reprend-t-il

- « Heu... rien de spécial ! Elle est prête ? »

- « Pas encore, tu la connais... Tu devrais aller la retrouver. Bon, je vous laisse, à ce soir ! »

Je monte en courant presque pour aller retrouver ma meilleure amie. Elle me manque, même si je l'ai vue il y a 2 jours autour d'un verre en terrasse. Je la retrouve dans sa chambre en train de se maquiller.

- « On va juste se promener, pourquoi tu en fais des tonnes ? »

Elle se retourne d'abord avec un grand sourire puis celui-ci se transforme en grimace lorsque ses yeux détaillent ma tenue. Mon style lui déplait et elle ne le cache pas.

- « Tu ne vas tout de même pas porter ça ? »

- « Quoi ? c'est juste un short en jeans et un t-shirt blanc tout ce qu'il y a de plus simple ! »

- « Justement, hurle-t-elle, simple et hideux si tu veux mon avis »

- « Je ne l'ai pas demandé, non » bougonnais-je

Elle lève les yeux au ciel et s'approche de moi. Elle me prend dans ses bras pour me dire bonjour et me donne une claque sur les fesses pour me faire comprendre que je l'exaspère. Elle se dirige ensuite vers son immense dressing et me rapporte un débardeur noir avec une partie en dentelle. Joli mais clairement pas mon genre.

Après vingt minutes de débats, je fini par me résigner et enfile le débardeur. Elle m'a assuré que cette journée devait être spéciale et vu qu'elle a l'air heureuse, je n'ai pas envie de la décevoir.

On finit par partir, elle fait la moue car je n'ai pas voulu lui emprunter ses escarpins mais c'est hors de question que je marche avec ce genre de chaussures pendant des heures sous 32 degrés ! A la place, je porte des petites baskettes noires ultra confortable.