Chapitre Dix

21 0 0
                                    


Léa

Je rentre chez moi après avoir promené Bella et tombe sur Adrien, juste devant ma porte.

- « Tu cherches quelqu'un ? »

Il me regarde intensément. Je me demande à quoi il peut bien penser.

- Tu es venu jusqu'ici pour me parler de la soirée ? Il y a quelques choses d'autre à régler ? Dis-je

- « ... oh, la soirée... non, je pense que tout est prêt ! En fait, je voulais te parler mais ce n'est peut-être pas le bon moment... Je ne savais pas que tu avais un chien ! »

- « En fait, j'en ai 4 mais que depuis une semaine... Enfin, c'est une longue histoire. »

Je l'invite à entrer dans l'immeuble puis dans mon appartement. Il a l'air vraiment mal à l'aise, c'et la première fois que je le vois comme ça.

Je suis Bella qui va vérifier si ses bébés vont bien. Ils sont réveillés et essayent de sortir du petit enclos. Ils sont tellement adorables. J'ouvre pour qu'elle puisse aller allaiter et laver ses bébés.

Je sens le regard d'Adrien sur moi. Il n'a toujours rien dit. Je ne sais pas pourquoi il est là mais je ressens une drôle d'excitation et ça me fait vraiment peur. J'ai surtout peur de ce que je pourrais faire.

- « Tu veux boire quelque chose ? J'ai du vin, de la bière, de l'eau... ou un café ? Tu as l'air crevé ! » proposais-je

- « Je veux bien une bière, merci. Et oui, je suis vraiment crevé... J'ai beaucoup de travail en ce moment et je dors très peu. Je suis tellement crevé que je n'arrive même plus à réfléchir ! »

- « Ce n'est pas dangereux pour tes patients ? Un médecin qui ne réfléchit pas ça ne doit pas être très rassurant. »

Ça ne peut pas être aussi dangereux que dans un hôpital ou les médecins opèrent mais tout de même. Ils sont médecins et n'ont aucun respect pour les êtres qu'ils sont censés soigner. Il doit quand même diagnostiquer et prescrire des médicaments. Et s'il se trompe ?!

D'un coup je me dirige vers la cuisine sans attendre sa réponse. Je me sens tellement en colère. Ça me rappelle de très mauvais souvenirs et je ne me sens pas bien. Je prends deux bières dans le frigo et essaye de me reprendre. Je n'arrive pas à bien respirer et ma vue se trouble un peu. Pitié, pas de crise d'angoisse ! J'arrive à m'accrocher au plan de travail de la cuisine et me laisse glisser par terre. Je mets la tête entre les jambes, comme on me l'a appris, et commence à compter.

J'ai horreur de ces crises. Je sens des mains sur mes épaules et me souviens soudainement que je ne suis pas seule. J'arrête de compter tout haut mais n'arrive pas à arrêter de sangloter.

- « Ne. Me. Touche. Pas ! »

Je le repousse le plus fort possible, tout en gardant la tête baissée. Je ne veux pas qu'il me voit. J'ai déjà assez honte comme ça.

Je continue de compter dans ma tête. Je bloque ma respiration quelques secondes à chaque inspiration. J'essaye de me concentrer sur quelque chose et ne plus penser.

Je sens la tête de Belle se poser sur mon bras. Elle, je n'ai pas envie de la repousser. Ça fait une semaine que j'ai décidé de la ramener chez moi avec ses bébés. Je n'arrivais plus à les quitter et savoir qu'elle était seule la plupart du temps, sans personne pour s'occuper d'elle me fendait le cœur.

Sa présence m'apaise. J'arrive à me calmer en la caressant un peu. Elle doit avoir un don particulier.

Je sais qu'Adrien est toujours là. Il s'est assis à côté de moi et attend. Si c'est une explication, il peut toujours rêver. Il ne dit rien. Il glisse une boîte de mouchoirs en dessous de mes jambes pliées. Je ne peux m'empêcher de sourire intérieurement. J'en prends deux pour essuyer mes larmes. Je dois être dans un état pitoyable... Mais peu importe. De toute façon, je ne dois pas essayer de lui plaire. Je dois tout faire pour le repousser et qu'il ne vienne plus chez moi. Je me sens vidée et tellement fatiguée. Je finis par lui tendre sa bière sans le regarder et me penche vers Bella. J'aurais vraiment dû prendre un chien plus tôt.

Laisse Moi T'aimer !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant