Partie 1

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Cet ascenseur me rendra folle.
À croire que cet immeuble à autant d'étages que la tour Montparnasse. Les yeux fixés sur La flèche clignotante, je réajuste mon voile d'un geste habituel. Depuis le jour où je me suis aperçue que j'avais passé deux heures a faire les courses avec mon chignon à découvert, c'est devenu une obsession, je vérifie sans arrêt.
Les portes s'ouvrent enfin devant moi mais mon soulagement est immédiatement remplacé par une soudaine crispation. "Punaise...le voisin du 6eme" En moins d'une demi seconde, trois choix germaient dans mon esprit. Prendre les escaliers? La flemme. Attendre le prochain? Je n'y survivrais pas. Le troisième et dernier choix fut le grand vainqueur. Je m'avance rapidement, en acquiesçant légèrement la tête, mes lèvres forçant un sourire de politesse. Je me rappelait la dernière fois que j'avais eu la fâcheuse idée de lui dire "Salam Alaykoum" par habitude, son radar de xenophobe m'avait flashé un air de "Nous sommes en France vous savez?" Avoir une conversation avec cet homme devait être aussi agréable que de marcher avec un caillou dans sa chaussure. Je me retourne et fixe les portes qui se referment devant mes yeux impatients. Je priais pour que le voyage soit aussi bref qu'un soupir. 4,..3...2.

La paresseuse machine s'arrête. Les portes ne s'ouvrent pas. J'appuie frénétiquement sur le bouton du RDC mais l'ascenseur ne bouge pas. J'aperçois une main manucurée qui s'avance sur mon côté gauche et réitère mes gestes comme si l'échec était sûrement du à mon incompétence d'appuyer sur un bouton. Je ferme les yeux et me pose la question que doit se poser toute personne dans ces moments là.

Pourquoi fallait it que ça m'arrive à moi?
Mon voisin, en bon mysogyne, m'avait poliment décalé sur le côté en prenant place devant le tableau de commande. En voilà un homme. Un vrai! Après moultes tentatives, il se décide enfin a appuyer sur le signal d'alarme. Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, le bouton ne fonctionne pas.

Un coup d'œil à ma montre et l'espoir d'arriver à l'heure s'éloigne tel une barque à la dérive..

Derrière les portes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant