Chapitre 15 : Vive la mariée

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James Arthur - Can I Be Him

15. Vive la mariée

Anna

Ils se fichent tous de moi !

Je tourne en rond dans la petite pièce. Chris m'a promis de tout me dire... Steph m'a dit de patienter encore un peu... et ? Et finalement rien ! Ça me rend folle de rester là alors que tout se passe dehors ! Vraiment ! j'en ai marre d'être traitée comme la petite chose fragile, qu'on doit enfermer de peur qu'il lui arrive quelques choses ! Je frappe du poing sur la porte pour que quelqu'un m'entende de l'autre côté, qu'on vienne m'ouvrir et qu'on m'explique !

Je leur ai donné une semaine ! une longue semaine pour se decider sinon je prendrai mes propres décisions. Je tape de plus en plus fort sur la porte, mais personne ne répond. J'en ai marre d'être enfermée comme un animal en cage! Je me met à taper de toutes mes forces sur la porte et en rajoute aussi des coups de pieds, criant toutes les injures de mon répertoire ! S'ils ne veulent pas m'ouvrir, au moins les voisins appelleront les flics pour tapage!

Au bout d'une heure de cris et de coups donnés à la porte, je suis complètement épuisée et la main meurtrie de bleues, je m'effondre par terre et pleure, désespérée. Je frappe du poing sur le sol encore, encore et encore ! Je me sens si impuissante ! Je pose ma tête sur le rebord en bois de mon lit et repense à Haziel. Il n'aurait jamais permis qu'on m'enferme ainsi, même dans le petit appartement du XVIème à Paris, je pouvais aller et venir comme je voulais, je secoue la tête et dans ma maladresse. Mon menton bute contre le montant rigide en bois du lit, me donnant une idée.

Je regarde le lit, puis la porte de ma chambre. C'est ma dernière chance... Je déplace le lit et met la partie la plus courte, la largeur face à la porte. Je respire un bon coup, et prend mon élan pour pousser le lit de toutes mes forces sur la porte qui me retient prisonnière... le choc des deux fait un bruit épouvantable, mais je ne me résigne pas, je recommence, une fois... deux fois... trois fois...

Je suis en sueur, mes muscles me brûlent de n'être pas habitué à faire autant d'effort, mais je sais que ça peut marcher, la porte parait déjà plus branlante. Je reprend mon exercice encore et encore quand soudain la porte cède dans un énorme fracas ! je soupire de soulagement et serait prête à me mettre à pleurer une nouvelle fois... mais de joie ! Tremblante, je m'avance vers le petit séjour... personne, bien sûr ! Je m'avance vers la porte d'entrée et tourne la poignée. Elle s'ouvre facilement, ils n'ont même pas pris la peine de fermer la porte à clé ! je suis maintenant dans le couloir, puis sur le trottoir de l'immeuble. Je respire l'air frais extérieur, Dieu ! Que ça fait du bien !

Il n'y a qu'une seule personne qui sait comment trouver Valentin. C'est mon père. Valentin me veut ? Alors il m'aura si c'est le seul moyen de sauver Haziel. J'espère seulement qu'il n'est pas trop tard... J'essaie de me repérer via le métro et je constate que je suis à peine à quelques stations de mon ancien chez moi.

Je marche d'un pas rapide, il ne faut pas que je perde de temps, Chris se mettra tout de suite à ma recherche dès qu'il se rendra compte de mon évasion. J'accélère le pas et me retrouve bientôt dans une rue peu éclairée et moins fréquentée, absorbée par ma destination, je ne remarque pas la voiture noire qui s'arrête à ma hauteur. Un gars immense, baraqué en sort et se jette sur moi, me baillonnant de sa main, il me balance sur son épaule. J'essaie de le mordre sans succès, je bats des jambes et pousse des gémissements stridents.

Les quelques passants qui sont là se mettent aussitot à l'abri et dégainent leur portable pour prendre des photos ou vidéos. J'ai à peine le temps de leur lancer un regard implorant que je suis entrainée dans la voiture noire.

No-oNE - Tome  2 : Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant