Chapitre 20 : c'est mieux comme ça

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 ♫  Julia Michaels - Uh Huh ♫

20 : c'est mieux comme ça


Je décide d'aller danser.

Le serveur qui commence à me connaître m'a versé un autre shooter avec un petit sourire entendu. Au troisième, je me sens déjà mieux.

Je quitte le bar, une épaisse fumée blanche enveloppe la piste de danse, l'endroit est très peu éclairé et je traverse le brouillard pour atteindre les autres danseurs. Je me retourne vers Damian de façon provocante, il fixe ses yeux noisettes sur moi, je n'arrive jamais à savoir ce qu'il pense, il est tellement... imperturbable ! Mais ce soir, j'ai envie de tout oublier.

Je commence à me déhancher en rythme avec la musique, mes mains remontent le bas de ma jupe noire, je joue avec le bout de tissu, montrant le haut de mes cuisses. Je le sens de plus en plus tendu, le grand journaliste va-t-il enfin perdre son sang-froid ? Je lui lance un regard interrogateur alors que je remonte mes mains le long de mes cuisses, dans une caresse suggestive. Il s'est immobilisé, le regard rivé sur moi. Je lève les bras au dessus de ma tête et commence à rouler des hanches légèrement, les mains dans mes cheveux, je détache une à une les épingles et je sens mes boucles couvrir mes épaules. Je jette à terre les épingles et me laisse aller, grisée par l'alcool que j'ai bu et la musique langoureuse.

Les bras écartés, je jette ma tête en arrière, mon visage dirigé vers le ciel, qui pour l'instant n'est qu'une succession de couleur aveuglante qui zèbre le club. L'effet est hallucinant, je me sens tellement bien, je dois avoir l'air d'une folle, mais ce soir, tout m'est égal  ! une imposante musculature se colle contre mon dos, une main ferme me palpe les hanches, remonte le long de mes côtes, frôle ma poitrine, puis nos doigts s'enlacent. Je commence à me déhancher lentement contre mon inconnu au corps chaud, il doit faire bien une tête de plus que moi. Je jette un coup d'oeil à Aguirre. Il n'est plus là. Tant pis ! Je m'amuse comme une folle et pour une fois, je me sens vivante.

Chauffer un inconnu dans une boite de nuit. Tout ça ne me ressemble pas et pourtant.. Je me sens tellement moi. Son érection se presse contre mes fesses, et je me trémousse toujours plus étroitement contre lui, nos doigts sont toujours entrelacés. Je ne sais pas à quoi je joue, ni où ça va me mener, mais je ne veux pas que ça s'arrête.

Je ferme les yeux et laisse les sensations m'envahir. Je veux continuer à ressentir, voir cet homme gacherait le moment. Pour l'instant il est parfait. Tout est parfait mais mon inconnu a décidé de mettre fin à notre petit jeux. Sa main a quitté la mienne pour se poser sur mon menton, m'obligeant à tourner la tête vers lui.

Sa bouche s'écrase sur le mienne, forçant la barrière de mes lèvres, exigeante, dominatrice. L'odeur de son souffle se mêle au mien. Des emotions oubliées refont surface. Je m'abandonne à ce baiser, à ces lèvres chaudes sur les miennes. J'ai envie de plus. Bordel ! Qu'est-ce-qu'il embrasse bien, je me liquifie dans ses bras répondant à sa bouche avide de la mienne. Un incendie ravageur m'inonde le ventre pour se concentrer entre mes jambes. Je frotte davantage mes fesses sur son érection, je l'entends gémir et même si je suis saoule. Je le reconnais. J'ouvre les yeux et plonge dans ses yeux qui ont viré au marrons foncé, un tourbillons de sensations m'écrasent, me prennent à la gorge. 

Qu'est ce qu'il fout là  ?

Il se sépare de moi aussi soudainement qu'il a pris possession de ma lèvres, j'ai à peine le temps de me retourner pour regarder la silhouette qui s'éloigne à grand pas. Ces épaules, cette façon de marcher, sûr de lui, Haziel est revenu.

Le souffle court, je cours et bouscule les gens pour me frayer un passage et l'atteindre. Pourquoi il est revenu ! mais l'ombre s'éloigne toujours. Désespérée, je joue des coudes, mais la foule s'agglutine autours de moi, m'empêchant d'avancer. Je me mets à crier son prénom. Putain ! il ne peut pas me faire ça ! partir une nouvelle fois, je pleure de désespoir, je pousse sans ménagement les gens autours de moi qui m'insulte au passage, qu'il aille se faire foutre, tous! Une poigne m'attire en arrière, je suis bloquée contre un torse dur, je me débats furieusement. Mais qui est ce con !

No-oNE - Tome  2 : Au nom du PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant