Chapitre 2 - Elsa

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Samedi 5 Juin 2021 : Les deux dernières semaines sont passées très vite, j'ai été très concentré sur mes révisions donc un peu moins sur les loisirs. Enfin bon, je ne regrette pas car ce matin avait lieu mon dernier examen et dans l'ensemble je pense avoir plutôt réussi, je n'ai pas ressenti de grosses difficultés en tout cas et j'espère pouvoir valider toutes mes matières. Eva passe son bac dans une semaine donc la pression est au maximum en ce moment à la maison, maintenant que mes épreuves sont terminées, je vais l'aider à réviser pour cette dernière ligne droite: elle a revu l'essentiel de son programme et on va approfondir un peu sur les matières où elle rencontre des difficultés. Je suis là pour ça après tout, et de toute façon je n'ai rien de mieux à faire. Effectivement je n'ai pas trouvé de travail encore pour cet été, ça m'étonnerait que ça arrive à présent, les entreprises n'embauchent pas leur salariés au dernier moment, saisonniers ou non. Mais bon on ne sait jamais, on verra bien si quelque chose se présente. Ce soir j'ai une soirée de prévue avec toute ma promo pour fêter la fin des examens, comme on dit après l'effort le réconfort et on ne va pas s'en priver après ces longues semaines de révision. Le rendez-vous est fixé à vingt-deux heures en ville, à « Hôtel Dieu », juste à côté de l'hôpital il y a une place sympathique avec des pavés devant un parterre d'herbe, on peut se poser, il y a aussi quelques bars donc pour commencer la soirée c'est très bien.

Vingt-et-une heure trente, je viens de finir de manger, je suis habillé pour l'occasion : il fait chaud en cette période, environ vingt, vingt-cinq degrés ce soir, donc j'ai mis un jean clair avec mes baskets et un polo, un petit peu de gel dans les cheveux et du parfum et me voilà parti sur ma mobylette. Je retrouve Maël et Victor en bas de l'immeuble de ce dernier et on y va tranquillement à pieds. Pour l'occasion on s'est acheté une bouteille d'un litre de whisky que l'on va se partager à trois, on l'a dilué avec du coca et répartit dans deux bouteilles de plastique. En arrivant là-bas on rejoint un petit groupe d'une dizaine de personnes composé d'autres potes et de connaissances à eux. La soirée se déroule normalement, on parle, on rencontre de nouvelles personnes, on boit, on fume. Classique quoi. Vers minuit après avoir été pissé derrière un arbre je me pose tout seul à côté en bas des marches pour fumer une clope et c'est là qu'arrive une jolie fille...

—Salut, je peux te taxer du feu s'il te plait ? J'ai perdu le mien. Vient-elle me demander.
—Salut, oui bien sûr.

Je plonge ma main dans ma poche et en ressors trois briquets, préalablement dérobés "involontairement" dans la soirée.

—Ah d'accord, tu es comme ça toi, tu me laisses le choix au moins.

Elle s'en saisi d'un et allume sa cigarette tout en me regardant. C'est une jolie brune, un mètre soixante-dix environ, de grands yeux noirs, un petit nez et une bouche pulpeuse. Elle est vêtue d'un jean taille basse légèrement déchiré au niveau des genoux et des cuisses, un débardeur blanc sans motifs et une veste de style tailleur avec les manches retroussées, une paire de bottines aux pieds. Ça lui donne un effet classe et négligé à la fois, j'adore. A ses bras une petite montre avec un bracelet en cuir noir ainsi que trois bracelets différents. Elle est maquillée de manière discrète tout en mettant en valeur ses yeux avec des contours appuyés et des cils volumineux, et sa bouche avec un rouge à lèvres couleur pêche clair, à la fois sobre et original. Enfin ses cheveux sont attachés avec une sorte de queue de cheval qui met en valeur ses longues boucles d'oreilles pendantes.

—Ah non pas du tout, je ne savais même pas que j'en avais autant, tu sais comment c'est en soirée, les briquets changent de poches sans arrêt.
—Oui évidemment, dans ce cas ça te convient parfaitement si je garde celui-là ?

« Oui tout ce que tu voudras » lui répond-je avec un air niais, cette fille me plaît, et visiblement il y a quelque choque qui l'a attirée vers moi puisque de tous les fumeurs alentours c'est à moi qu'elle est venue demander du feu, j'ai peut-être une chance et il ne faut surtout pas que je la gâche, surtout que je n'ai plus trop les idées claires et que je ne suis pas toujours serein en présence de jolies filles. Réfléchis, trouve un moyen de susciter l'intérêt, fais-la rire, je n'en sais rien mais trouve quelque chose. Me dis-je intérieurement.

The Last SunsetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant