Éternel (publié sur Amazon)

PROLOGUE

Maddy

Une odeur étrange dans la maison me tire de mon sommeil. À ce moment-là, j'ignore ce que c'est, jusqu'à ce que je vois apparaître de la fumée sous la porte. Puis des bruits comme un feu de cheminée se font entendre derrière la porte de ma chambre. Je commence à tousser à cause de la fumée qui s'infiltre dans mes poumons et commence à manquer d'air. La porte de ma chambre s'ouvre à la volée, en laissant entrer la fumée, et mon père apparaît.
— Maddy il faut que tu passes par la fenêtre ! s'exclame-t-il en se précipitant vers moi en courant.
La fumée s'engouffre dans la pièce, et je prends une grande inspiration sans le faire exprès. Aussitôt j'inspire une grande bouffée d'air et me mets à tousser pour essayer de respirer correctement.
— Quoi ?! m'exclamé-je d'un air affolé. On est au premier étage, papa !
— Fais ce que je te dis ! L'escalier est en feu. Il faut que tu sortes !
— Mais... et toi ?! protesté-je effrayée. Et maman ?!
— Ça va aller. Je te le promets. Maintenant, files !
Il ferme la porte de ma chambre, et me laisse seule. J'hésite à sauter. J'ai vraiment peur du vide. Mais je sais qu'il faut que je la surmonte pour rester en vie. Je prends une grande inspiration, et ouvre la fenêtre en grand en la faisant coulisser vers le haut. L'air circulait et rafraîchissait mon visage. Cela me fait du bien et j'en suis quelque peu soulagée. J'enjambe la fenêtre, et pose mes fesses sur le rebord avant de m'appuyer sur les mains pour me pousser dans le vide, en fermant les yeux. Je tombe lourdement sur le sol et sens une douleur lancinante dans la cheville droite lorsqu'elle heurte le sol. Je grimace de douleur et me lève avec difficulté pour m'éloigner de la maison. Les voisins sont alertés et viennent à mon secours, lorsqu'on entend une explosion. Le souffle me couche littéralement au sol. Au départ sous le choc, je m'accoude au sol et regarde la maison partir en fumée, puis je me relève et cours vers la maison malgré la douleur, quand je suis retenue par des bras. Je ne prends pas la peine de regarder qui me retient, et je m'en moque à cet instant précis. Je hurle les prénoms de mes parents autant que me le permettent mes poumons enfumés, et me débat tant que je peux, mais je sais que c'est peine perdue. Je suis à présent orpheline, et je ressens tout à coup l'envie de mourir comme eux le sont.

Je me réveille en sursaut, et me rends compte que mes vêtements sont trempés. On aurait pu penser que c'est à cause de la chaleur estivale qui m'a mise dans cet état, mais je sais pertinemment que c'est à cause de ce cauchemar. Je fais le même toutes les nuits depuis que c'est arrivé.
Un an maintenant que mes parents sont morts. Apparemment il y avait eu un court circuit au niveau d'une des prises électrique, qui avait provoqué l'incendie. Et la bouteille de gaz, qui avait subie la pression de la chaleur et du feu, a fait explosée la maison juste après. Un an maintenant que je vivais dans une famille d'accueil.
Mes parents adoptifs sont deux personnes adorables, aimantes, et qui prennent soin de moi. Lorsqu'on m'a placé chez eux, ils étaient tellement heureux qu'ils n'ont pas hésité à me préparer une chambre et à l'aménager selon mes goûts après m'avoir emmené dans un magasin de décoration et d'ameublement. Je ne savais pas qu'on pouvait se montrer aussi aimants avec des enfants qui ne sont pas les notre. Pourtant, ils m'ont aussitôt considérés comme leur véritable fille.
Ils n'ont pas eu la chance d'avoir d'enfants, parce que ma mère adoptive est stérile. Alors elle et son mari se sont tournés vers les centres d'adoption et sont tombés sur moi. Je leur dois tout ce que j'ai maintenant. Ils m'ont permis de mener une nouvelle vie. De sourire à nouveau.

Ma vie a ensuite repris son cour. Du moins... en partie. Je ne chante plus, contrairement à il y a un an. J'ai à présent du mal à respirer quand je chante, se manifestant par des crises d'asthme régulières. C'est pour cela que demain je vais voir un pneumologue. Pour trouver un moyen d'y remédier, pour que je réalise mon rêve. Même si je ne me fais pas d'illusion. Mais il est réputé, me répète ma famille d'accueil. Alors je suppose que c'est ce qu'il y a de mieux pour moi. Du moins, je l'espère.