« Quand une situation est au pire, il faut qu'elle cesse ou qu'elle se relève.. »
William Shakespeare▪️▪️▪️
25 janvier 3705, dortoirs d'Obliviøn.
____Je m'étais réveillée tôt. Autour de moi, j'entend les respirations calmes et lentes de mes camarades. Bras derrière la tête, j'observe le plafond. A l'intérieur de mon crâne se pressent différentes voix, dans un brouhaha presque incompréhensible.
La voix d'Angelo, affirmant que je ne suis qu'une marionnette de l'Empire incapable de réfléchir de soi-même. La voix de Jesper, répétant que nous devons être reconnaissants envers la Capitale car ils nous ont recueilli. La voix de la jeune fille demandant inlassablement "Où sont mes parents?» avant de disparaître. Beaucoup de voix qui se lient dans ma tête en un requiem entêtant.
Mon ami me manque. Il avait été envoyé en mission, lui-aussi. Seulement, le lieu qui lui avait été donné se situait au delà des montagnes d'Eirdres, à une vingtaine de kilomètres. Il devait revenir cet après-midi s'il n'avait eu aucun problème. À cette idée, mon cœur se serre. Perdre mon ami? Je ne pourrais le supporter.
Je ferme les yeux, mais Morphée semble me fuir, cette nuit. Je n'ai quasiment pas dormi. Apparemment, la première mission est toujours la plus difficile psychologiquement.
Une alarme stridente tonne dans l'air pendant que les lumières s'allument. Fin du songe, la nuit se termine. Une nouvelle journée à supporter, où tout est déterminé et nulle place à la liberté !
Je me lève, me dirigeant vers les douches. J'entre dans une cabine, me débarrasse de la tenue de nuit, avant d'entrer sous l'eau tiède qui se réchauffe progressivement.
Je sors de la douche, propre et réveillée, et enfile ma combinaison. La vie de mercenaire n'est qu'un long chemin rectiligne: tout est déjà tracé et rien n'est à découvrir. Si seulement je pouvais partir d'ici, décider de ma propre vie.
Allons, reprends-toi. Ce n'est pas le temps de rêvasser.
Je me rends dans la salle commune avaler un comprimé de nutriments, notre seule nourriture, avant de me diriger vers la salle de repos. Il y a un petit attroupement dans un coin de la salle, je m'y dirige presque instinctivement.
J'y découvre E-520, une jeune fille à l'apparence juvénile et aux cheveux châtains. Son visage est torturé. Elle reprend d'une voix brisée.
« Je sais que c'était ma mère, je le sais. »
J'attire l'attention d'une autre personne, lui demandant un peu plus d'éclaircissements.
« E-520 a été en mission hier, m'explique le jeune homme, et elle a dû tuer une femme qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau et qui a pleuré en la voyant... Elle est persuadée que c'était sa mère et s'en veut de l'avoir tué. »
Mon cœur se sert. La jeune fille se prend la tête entre ses mains, continuant de se lamenter. Sa souffrance est palpable. Elle a néanmoins intérêt de vite s'en remettre si elle ne veut pas s'attirer d'ennuis auprès des supérieurs...
Je remercie d'un hochement de tête celuu qui m'a expliqué ce qu'il se passait, et m'éloigne du groupe. Je prends place sur un banc, à l'autre bout de la pièce. Les mots d'Angelo me reviennent. Retrouver ses parents est un rêve que nourrit intérieurement chaque personne, bien que nul ne l'avoue. Quelque part, Angelo avait raison: on nous interdit de réfléchir, nous suivons aveuglement les ordres reçus. Quitte à tuer nos propres géniteurs de sang-froid si le papier l'ordonne.
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NEO
Ciencia Ficción« Ils m'appellent A-487. Je suis une Rejetée, c'est comme cela qu'on nous surnomme. Dès notre plus jeune âge, nous sommes entraînés à manier différents types d'armes. Nous n'avons pas le droit de communiquer entre nous ni d'éprouver de sentiments. N...