Les âmes noires [Changki] [Hyungwonho]

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Changkyun avait sa main dans celle de Kihyun, leurs doigts entrelacés.

Ils ne communiquaient pas, ne décrochaient pas un mot, mais se contentaient juste de marcher dans la rue, en silence et paisiblement.

Les yeux du plus âgé étaient encore légèrement gonflés et ceux du cadet semblaient rouges.

Ils avaient pleuré toute la nuit, dans les bras de l'autre, et n'avaient cessé de sangloter en chœur dans le jardin, où ils avaient tous passé la majeure partie de leur soirée.

Cela avait été le pire feu de camp qu'ils n'avaient jamais pu faire.

Hoseok et Hyungwon ne parlaient plus depuis la veille, de même que Minhyuk, qui s'était enfermé dans sa chambre quelques heures après les dires du plus jeune.

Puis il y avait Hyunwoo, qui avait passé sa soirée, ses joues pleines de larmes, à essayer de calmer Jooheon qui s'était rapidement énervé de rage et de tristesse.

Cela avait été en fin de compte le début de la destruction mentale du groupe.

Plus les secondes passaient et plus Kihyun sentait le poids de la mort de son petit-ami peser sur ses épaules.

Il avait l'impression en fin de compte de le sentir partir à ses côtés.

Comme si l'énergie qu'il dégageait partait lentement sans qu'il ne puisse rien faire.

Et ça lui faisait terriblement peur.

Son cœur se tordit tandis que les larmes commencèrent une fois de plus à s'installer au creux de ses yeux.

Il ne devait pas craquer, pas maintenant.

Alors il serra un peu plus la main de Changkyun dans la sienne avant que ce dernier ne le regarde, inquiet.

Le plus âgé semblait vide.

Il regardait le ciel, désespérément, pour empêcher ne serait-ce qu'une larme de tomber, et respirait d'une façon rapide et irrégulière.

« Ki, calme-toi... »

L'aîné pouffa ironiquement avant de planter ses yeux humides dans ceux de son cadet.

« Comment tu veux que je me calme ? C'est ce soir Changkyun. Putain mais c'est ce soir, tu te rends compte ? »

Des frissons parcouraient leurs échines.

Il lui avait juste dit que tout se passeraient quand la nuit serait tombée et quand la lune illuminerait la ville.

Mais ni lui, ni aucun autre n'était au courant des circonstances.

Il n'avait pas voulu savoir, de peur d'empêcher par inadvertance sa chute dans le monde des morts.

Kihyun se mit à trembler, doucement puis fortement, avant que ses sanglots étouffés ne lui gangrènent la gorge et les poumons.

Il ne pleurait pas, mais sanglotait juste en poussant de petits cris plaintifs, ses larmes menaçant couler le long de ses joues.

Alors le plus jeune retira sa main et le prit dans ses bras l'espace de quelques secondes, de façon à le calmer.

Plusieurs secondes passèrent puis ils s'éloignèrent, les pupilles du plus jeune plongées dans celles de celui aux cheveux noirs.

Ses mains masculines et fines étaient mises de chaque côté du visage de l'aîné, de façon à épouser la forme de ses joues.