Ses mains chaude sur sa peau froide le firent frémir. Bon sang, combien de fois avait il craqué rien qu'en sentant sa main lui presser la cuisse ou effleurer sa hanche?
Et voilà qu'il était une fois de plus nu dans sa chambre, dans son lit, à seulement 18:00.
Le blond se maudit d'être aussi faible face à ses yeux bruns et à ses lèvres charnues, mais quand Simon le regardait c'était plus fort que lui.
Le métisse laissa courir ses doigts sur la peau du plus jeune. Et son touché était si agréable contrairement au sien.
Si Lysandre avait bien honte d'une chose c'était de ses mains. Elles étaient toutes abîmées à cause de l'eau de mer et des cordes. Elles n'étaient pas douces mais rappeuses et cela le dégoûtait.
Le jeune homme se releva, enfilant un sous-vêtement, essayant de ne pas faire attention aux yeux du plus vieux qui le dévoraient. Il mît son jean, son pull ainsi que son bonnet et ouvrit la bouche pour parler mais le brun le coupa immédiatement :« Fais gaffe à ce que tu vas dire Monnet, je te jure que si tu parles de tes parents je..
-Tu sais très bien que je dois aller dîner avec eux ce soir Simon. J'aurais adoré resté mais..
-Mais tu ne peux pas parce que t'a peur que tes parents sachent que tu t'envoies en l'air occasionnellement avec un gars. Ouais je commence à connaître par cœur cette phrase et elle est toujours aussi ridicule. Bordel Lysandre, t'as 28 ans. Qu'est-ce que ça peut leur faire que tu sois gay ?
-Tu ne peux pas comprendre! Puis je ne suis pas gay mais bi. J'aime autant les femmes que les hommes. »Il entendit le métisse soupirer.
Ça finissait toujours comme ça. Ils parlaient de ses parents et tout dérapait.
Ce n'était pourtant pas compliqué, son grand frère avait coupé les ponts avec ses parents. Sa sœur ne voulait pas d'enfants, pas du tout. Il était le seul espoir de ses parents. Ils comptaient sur lui pour avoir des petits enfants.
Bien sûr Lysandre savait qu'on pouvait adopter. Mais c'était tellement plus simple d'en faire un. Surtout qu'il n'était plus tout jeune. Il avait vingt-huit ans et il ne comptait pas attendre quarante ans pour avoir un gosse.
Il appréciait Simon, mais eux c'était du sexe, rien de plus. Alors il était plus facile pour le plus jeune de se projeté dans cinq an avec une compagne enceinte de leur deuxième enfants, qu'avec un homme, encore entrain d'attendre que la demande d'adoption soit acceptée.
Monnet secoua la tête. Ce n'était pas le moment pour penser à tous ça.
Il s'approcha du basané pour l'embrasser une dernière fois mais celui-ci détourna la tête.« Allez, files. Tu m'as encore gâché mon plan cul petit con. »
Cette remarque arracha un sourire au blondinet qui déposa un baiser sur la joue du plus vieux. Celui-ci esquissa un sourire et Lysandre sortit.
Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour atteindre la ville voisine. Juste un quart d'heure à vélo.
Avant d'entrer, le blond fit bien attention à ce que aucun suçon de Simon ne soit visible. Heureusement celui-ci avait, pour une fois, suivi les règles. Son cou n'était pas touché et seul son torse était couvert de tâches violettes.
Il finit par toquer et sa mère l'accueillit avec un grand sourire aux lèvres.« Bon anniversaire mon grand. »
Elle déposa sur ses joues deux baisers et il savait déjà qu'il n'avait pas échappé à la marque de rouge à lèvres rouges. Chaque année c'était la même chose.
Il savait par avance que son père, sa sœur et Adam, le copain de celle-ci attendait dans le salon. Des coupes de champagne étaient sorties et deux paquets trônaient sur la petite table basse en bois.
Ensuite la table était dressée dans la salle à manger. La nappe familiale avait été sorti pour l'occasion ainsi que l'argenterie. Un poulet dorait dans le four avec des pommes de terres alors que le gâteau aux pommes était déjà sorti.
Lysandre retira son bonnet et inspira avant de sortir son plus beau sourire, en entrant dans le salon.« Joyeux anniversaire Lysandre ! »
Sa grande sœur, Émilie, vînt le prendre dans ses bras, tandis que quelques secondes plus tard, Adam, son compagnon, lui tendait une main, qu'il s'empressa de saisir pour recevoir la célèbre accolade de son père.
Lysandre s'assit ensuite sur le canapé où il lui restait une place vers sa mère tandis que son père occupait son propre fauteuil et que sa sœur et Adam étaient dans le sofa en face du leur.
C'était comme ça depuis qu'il était enfant.
Sa mère lui donna une coupe, ils trinquèrent et Lysandre commença à boire. Une fois son verre bien entamé, sa sœur lui tendit son premier paquet. C'était assez fin, et de forme carrée, il ne fallut pas longtemps au plus vieux pour deviner qu'Émilie lui avait acheté des cds. Il adorait la musique bien qu'il chantait très mal comparé à Simon.
Simon possédait un petit groupe de musique sympa, composé de cinq gars tous plus beaux les uns que les autres et assez doués.
Pour lui son amant était le meilleur bien que Zack, un jeune anglais que son tendre ami avait rencontré en Angleterre se débrouillait tout aussi bien.
Le blond remercia sa sœur avant de saisir le paquet de sa mère. Il déchira l'emballage rapidement et découvrit un nouveau bonnet ? Le jeune homme ne s'attendait pas à cela mais il en fut tout de même ravi. Il savait que celle-ci tricotait et il posa sa main sur la sienne, la caressant en signe de remerciement.On passa à table, et le plus jeune fut ravi de déguster un bon plat. Pas qu'il ne mangeait pas d'habitude mais moins bien seulement. Il carburait plus au conserve ou au riz qu'à autre chose. Puis arriva le moment du gâteau et de la chanson. La douce voix de Agnès s'éleva dans les aires et celle plus dure de son père l'accompagna.
Lysandre ferma les yeux alors que sa mère posait le gâteau devant lui. Il avait vu les 28 bougies plantées dans le glaçage impeccable que celle-ci avait réalisé et cela le fit sourire.
Depuis ses cinq ans c'était la même chose et étonnement il n'aurait changé cette façon de faire pour rien au monde.
Il entendit la cinquantenaire lui demander de faire un vœux, et ses paupières se plissèrent un peu plus alors qu'il se concentrait.
Ce n'était pas comme ci il ne savait pas quoi souhaiter, il faisait toujours le même en réalité et malgré qu'il ne se réalisait pas vraiment comme il l'entendait chaque année, il continuait de le faire encore et encore.Faites que quelque chose bouscule ma vie.
Il souffla les bougies et il entendit le déclic que fit l'appareil photo familial.
Sa soeur applaudissait avec Adam alors que son père poussait déjà vers lui une enveloppe.
Il savait très bien ce que c'était, un billet d'avion pour la ville de son choix en Europe, deux nuits.
C'était le cadeau pour le remercier d'être encore là, sur l'île alors que comme son frère et sa soeur il aurait pu prendre son envol.
Lysandre chérissait se présent surtout qu'il pouvait emmener une personne avec lui. Souvent il partait avec un ami et l'année dernière il était parti à Rome avec Simon.
Il se rappelait très bien encore du Colisée et du Vatican. Il avait jeté une pièce avec son amant dans la fontaine de trevit et il avait eu le temps de manger plusieurs fois des pâtes et de boire du lemoncelo, cet alcool qui brûle la gorge et qu'il est préférable de diluer.
Cette année il repartirait surement avec lui, mais ou? Il avait encore le temps d'y penser.
Il n'ouvrit pas l'enveloppe, déposant un baiser sur la joue de sa mère avant de faire pareil avec son père.Il rentra à pieds ce soir là, poussant son vélo. C'était déjà la fin de son anniversaire et il n'avait pas l'impression d'avoir assez profité. Finalement, il caressa la tête du vieux chat de ses voisins avant d'entrer chez lui. Il ne fit pas attention au courrier éparpillés par terre, il marcha même sur une ou deux lettres.
Ce soir il était trop fatigué.
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Les maux bleus
Teen FictionThéodore ne savait pas comment en parler alors il a écrit avec des mots ses maux.