Chapitre 7 : Ashmore anatomy

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Il faisait un temps magnifique pour un mois de mars. Nous étions tous les deux assis dans la voiture en silence.

Je sentais qu'Andy était nerveux. Il n'avait plus été à ce genre de fête depuis la disparition de maman. A New-York, ses amis avaient essayé de le soutenir mais au fil des mois, je n'en vis plus aucun.

Il avait couper les ponts avec la famille, les amis et même ses collègues de boulot et s'est éloigné progressivement de moi.

Sa peine était trop grande pour qu'il continue à vivre, d'après ces dires. Je devais donc nous occuper de nous deux. Ravalé ma peine pour que lui puisse se reposer sur moi.

Avant que l'on emménage ici, Andy m'avait promis de changer, de s'ouvrir à nouveau au monde et à moi.

Je voulais tellement retrouver mon papa comme avant, lui aussi semblait vouloir revenir vers moi.

Donc, ma surprise était totale quand il est revenu à la maison tout content de l'invitation de la maman d'Eva. J'avais eu peur de devoir le convaincre d'y aller alors qu'il y tenait apparement plus que moi.

- Ta mère adorait ce genre de fête, dit-il d'un coup, sans prévenir.

- Ah oui ? Répondis-je.

Je sentais à nouveau sa mélancolie.

Papa et moi parlions peu de maman. Ce sujet était en quelques sorte tabou. J'avais 11 ans quand elle a disparut, mon père a cessé d'assurer. J'ai du me prendre en main et m'occuper de tout. Le paiement des factures, les courses, le ménage, la cuisine en plus de mes devoirs. Il ne faisait que travailler et rentrer tard tous les jours même les week-end.

- Elle me traînait tout le temps à des soirées, au théâtre, au cinéma. Je la suivais toujours, elle était mon rayon de soleil. Quand je l'ai rencontrée, nous avions 16 ans tous les deux. Dés que l'on s'est vu, on s'est aimé. On devait être séparé pour aller à l'université, mais elle décida d'aller dans la même que moi pour que l'on soit ensemble. C'était ta mère: toujours mettre sa famille avant toute chose, dit Andy.

Il poursuivit :

- Tu sais, quand tu étais petit, elle t'accompagnait tous les jours à l'école et c'est moi qui venait te chercher. C'était tellement important pour elle.

- Maintenant qu'elle n'est plus là, c'est toi mon fils mon rayon de soleil, finit-il par dire.

J'étais surpris de cette confession. C'est la première vrai conversation que j'avais avec mon père depuis longtemps.

J'ai toujours voulu être une bouée de sauvetage pour Andy, je ne voulais pas qu'il s'enfonce dans une peine éternelle et qu'il en oublie de vivre. Mais j'avais du réprimer mes sentiments, faire mon deuil de la disparition de maman plus vite.

Une partie de moi en voulait encore à mon père.

- Merci, papa de me parler d'elle, répondis-je avec beaucoup d'émotions dans la voix.

- C'est ta mère, on doit pouvoir en parler. Tu dois t'en souvenir, c'est important, ajouta Andy.

Le changement que j'observais chez mon père était visible. Il s'était vraiment ouvert depuis notre arrivée ici, j'avais tant envie de lui parler de la lettre, de mes visions et surtout de Miles. Mais je ne pouvais pas, il me prendrait pour un fou et me ferait enfermer.

Je voulais pourtant crier sur tous les toits que j'aimais Miles. Mais je ne suis pas sur qu'avoir un fils gay, soit super pour mon père. Surtout que Miles n'apprécierait pas forcément que je le crie partout haut et fort.

- Sam, tu as l'air préoccupé, dit Andy, me sortant de mes délires.

- Oui je me demandais ce que donc tu avais parlé avec l'inspecteur, demandais-je pour éviter de me livrer sur tous ces détails dans ma tête

SOUTH PORTLAND - L'autre monde - A fantastic gay love story Où les histoires vivent. Découvrez maintenant