Recueil OS |hétéro|

Bad Boy - Lee Minki

J'étais assise sur cette chaise depuis plus ou moins quatre heures, complètement ivre et sûrement plus pathétique que toutes les autres pétasses de ce bar. Je me ressassais le passé encore et encore. Mes stupides histoires d'amour, ces putains d'enfoirés manipulateurs, mes saloperies d'amies en qui j'avais aveuglement confiance. Pourquoi je me torturais l'esprit à repenser à tout ça à part pour les maudire à répétition et me faire encore plus de mal à moi-même ? Ça n'en valait vraiment pas la peine... J'ai trente-deux ans aujourd'hui. Putain... Trente-deux ans et même pas capable de trouver un travail intéressant, de garder un homme et encore moins une amie. J'ai peur de continuer à grandir sans jamais rien voir arriver pour me conforter dans le fait que je veuille continuer de vivre... J'ai l'impression que rien ne se passe comme prévu dans ma vie. Chaque jour je succombe un peu plus face à la dure réalité de ma vie. Pourquoi ne puis-je pas avoir ce que toute femme possède autour de moi ? Pourquoi...personne ne m'aime vraiment ? Putain...je crois que je suis vraiment défoncé... Je termine mon énième verre de la soirée. Je n'ai même pas idée du nombre de verre que j'ai bu mais je pense que celui-ci vient de m'achever. La tête appuyée contre la paume de ma main, les yeux minuscule, je tente de garder un minimum de classe, à moitié affalée sur le comptoir de ce bar. Bordel, comment je vais faire pour me lever d'ici et sortir sans tomber devant tout le monde ?

– « Pour vous, mademoiselle. » m'interrompt le serveur dans ma profonde réflexion. Le jeune homme qui m'a servi alcool et dépression toute la soirée vient de m'offrir un nouveau verre. Je suis si minable que ça à tes yeux ? Petit bâtard de mes deux, je suis plus âgée que toi, qui es-tu pour me juger ? « De la part de monsieur. » ajoute-t-il face à mon silence. Monsieur ? Je détourne le regard et tombe sur un homme, un trentenaire ténébreux au regard noir. Cheveux bouclés qui lui retombent sur le front, le teint foncé et les mains toutes abîmées, sûrement par une bagarre, l'homme m'observe de ses yeux sombres et agressifs. Merde, il est vraiment sexy, ce con... Je ne m'attendais pas vraiment à ça... Est-ce le fruit de mon imagination dû au taux d'alcool énorme qui coule dans mes veines ou est-ce les Dieux qui m'envoient un présent en signe de réconciliation ?! Peut-être ont-ils pitié de moi à tel point qu'ils se sentent obligés d'intervenir... L'homme me fait signe d'un léger mouvement de tête, un grand verre de vin dans sa main, certainement pour affirmer qu'il est l'admirateur qui souhaite me saouler encore un peu plus ce soir. Je me contente de l'analyser, déconcerté qu'il s'intéresse à moi. Qu'est-ce qu'il me veut ? Je remarque immédiatement son tatouage en forme de rose dessiné sur le dos de sa main droite. Il en porte un autre au cou, juste à l'arrière de son oreille Il n'a pas l'air du genre à garder sa langue dans sa poche. En réalité, je trouve ce côté mauvais garçon plutôt attirant. C'est comme s'il me tentait vers l'interdit en m'offrant ce verre. L'homme que je me contentais de mater sans trouver la foi de détacher mon regard de lui se lève finalement. Il porte un costume noir très classe, accompagné d'une chemise blanche parfaitement cintrée. En fait, en remarquant à quel point il semble divinement bien formé et de part sa grande taille, il me fait bien vite penser à un mannequin tout droit sorti du ELLE KOREA du mois.

– « Je peux m'asseoir ? » demande-t-il de sa voix grave. Le timbre de sa voix a immédiatement provoqué en moi une pression sur mon bas-ventre. Je dois certainement m'être lamentablement endormi dans ce bar d'hôtel, cet homme ne peut pas être vrai. A moins...qu'il ne soit qu'un imposteur. Quelqu'un qui se fait passer pour ce qu'il n'est pas pour obtenir de moi un quelconque divertissement. Il finit par prendre place à mes côtés sans attendre une réponse de ma part. Il faut dire que je suis tellement lente à réagir qu'il aurait très bien pu encore attendre dix minutes debout. Bordel, Taeim, essaie de te ressaisir... « Quel est votre nom ? » continue-t-il, toujours son verre de vin en main. L'attrayante friandise qui se trouve à quelques centimètres de moi porte un parfum de caractères, viril, une senteur animal, brut. Ce qui me pousse immédiatement à déclarer que l'assurance dont il fait preuve n'est pas qu'illusion. C'est certainement l'un de ses traits premiers.