Le parquet grinçait sous chacun de ses pas qui se voulaient pourtant discrets.
L'atmosphère se voulait étouffant et une fumée épaisse flottait dans la vieille maison.Au bout du long couloir se trouvait une pièce à la porte grande ouverte, d'où la seule source de lumière s'en échappait d'une large fenêtre.
Il s'en échappait également des chuchots suivis de quelques sanglots qu'on ne pouvait entendre qu'une fois bien approché.Elle finit par s'approcher de la porte, mais lorsqu'elle entendit les bruits, prit inconsciemment peur et fit demi-tour pour revenir sur ses pas.
Ces voix, elle les connaissait, elle avait chéri les personnes qui les possédaient.
Elle descendit alors les escaliers se trouvant à sa droite, manqua par inadvertance une marche et le décor changea subitement.
Elle se trouvait désormais dans un grand parc.
Des enfants jouaient, se chamaillaient tandis que dans un coin reculé, derrière des buissons, des enfants s'amusaient à en harceler une. Une plus frêle que les autres, une qui pleurait, une enfant qui ne voulait que le bonheur comme tous les autres, mais qui ne l'a malheureusement pas eu à cause d'un plaisir malsain de quelques égoïstes.Aujourd'hui était le premier jour d'automne alors la maîtresse avait prévue de faire plaisir à ses élèves en les emmenant au parc.
Aujourd'hui, la maîtresse les avait prévenu de ne pas faire de bêtises, de s'amuser mais aussi de profiter de ce grand bol d'air frais.
Certains suivaient ses ordres tandis que d'autres profitaient du "grand bol d'air frais" à leur manière.
C'était vrai, au fond, chacun s'amusait, oui chacun. À part la petite au corps étrangement pâle, au corps étrangement maigre et au corps étrangement petit.Elle voulut l'aider alors elle s'approcha du buisson mais une autre petite fille lui vint en aide.
Elle glissa finalement sur une feuille humide et tomba.Cette chute l'emmena dans un autre endroit encore.
C'était la cantine de sa chère école primaire.
La petite au corps frêle était assise seule au fond, à une table pourtant bien trop grande pour une personne. Elle avait pour seule compagnie la fenêtre qui donnait sur la cour vide.Des garçons se moquaient d'elle en la trouvant bien trop maigre.
Des filles se moquaient d'elle en trouvant ses habits bien trop moches.Seule une fille vint s'asseoir à côté d'elle.
C'était d'ailleurs la seule à lui offrir de sincères sourires tandis que la plus timide des deux lui souriait tout en se sentant coupable car les élèves aux pensées malseines avaient bien évidemment réussis à la culpabiliser lorsqu'elle ressentait ne serait-ce qu'une once de bonheur.Mais l'autre fille était bien plus forte. De son jeune âge, elle avait déjà gagné vingt années de sa vie en comprenant qu'il fallait avancer sans prêter attention aux critiques des autres.
La plus frêle ne pouvait s'empêcher d'aimer la plus forte.
Une amitié forte s'était créée, et les deux amies jouaient de façon pure. L'une des deux avait vécue des horreurs tandis que l'autre avait eut une vie plutôt confortable, ce qui n'empêchait pourtant pas le fait qu'elles soient les seules à sourire parmi tous.
Elles s'étaient créées une bulle féerique où l'une se réfugiait pour pouvoir profiter de peu de temps de bonheur alors que l'autre l'aidait à le trouver.Elle voulait s'approcher d'elles pour pouvoir leur parler mais un garçon la traversa, trop occupé à devoir vider son plateau. Elle fit alors un autre bond dans le temps.
Un jour de décembre, elle vit les autres élèves réunis dans la cour, alors que le froid mordant venait gercer leurs visages d'enfants, décidés à donner le coup de grâce à la fille qu'ils jugeaient bien trop heureuse.
Elle paniqua et voulu prévenir la maîtresse mais elle n'en eût pas le temps car sans le vouloir, elle changea le décor.
C'était désormais le treizième anniversaire de la jeune fille qui avait fait preuve d'une grande maturité.
Ses parents étaient à ses côtés et ses grand-parents souriaient de fierté.
Il y avait également ses cousins ainsi que ses oncles et tantes mais elle paraissait ne pas leur donner beaucoup d'attention. Non, cette enfant autrefois heureuse ne l'était plus.
Pourtant, personne ne semblait remarquer sa peine. Ou du moins, personne ne voulait s'en donner la peine.Un adulte parmi les proches crut l'apercevoir ce qui déclencha un bon dans le temps.
Une porte fermée de couleur rose poudrée s'offrait désormais à elle.
Elle décidai de passer à travers mais ce qu'elle vit semblait la gêner.Elle vit la fille, un ou deux ans plus tard, assise sur son lit, accompagnée d'un garçon qu'elle ne reconnut pas sur le moment.
Ils étaient assis au bord du grand lit moelleux et se regardaient intensément dans les yeux. La forte attraction physique que les deux jeunes adolescents ressentaient se répercutait dans la pièce aux couleurs pâles.Ils finirent par s'embrasser et elle ferma les yeux sous la gêne.
Puis, un autre changement de décor et elle se vit grande, adulte.
Une voix se mit subitement à raisonner dans sa tête.
Une voix sortie de nulle part lui disait d'avancer, de repenser à toutes les philosophies de la vie qu'elle avait pensé étant jeune et de ne plus tenir compte du problème.Quel problème ?
Elle lui répétait qu'elle ne devait plus y faire attention et qu'elle devait guérir au plus vite.
Que si elle ne faisait aucun effort, elle resterait ainsi toute sa vie.
Alors qu'au contraire, si elle fournissait des efforts suffisants et intensifs, elle retrouverait ce qu'elle a perdu.
Elle pourrait alors redevenir heureuse, redevenir ce qu'elle était même si sa famille lui manquerait.Une odeur de livres refaisait surface.
Deux visages refaisaient surface.Un visage triste la fit pleurer.
Un visage pleurant lui brisa le cœur.
Un visage souriant la réconforta.
Et l'odeur des produits ménager la réveilla.
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Amnésie - Kim Taehyung
Ficción GeneralAlors qu'ils étaient enfin sûrs de leur amour commun, une tragédie survint. <><><><><> [TERMINÉE] ᴮᴼᴺᴺᴱ ᴸᴱᶜᵀᵁᴿᴱ septembre 2017 ©YungGam