Les feuilles s'envolent, les soucis aussis.

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  Ils se faisaient face. Au milieu de Nulle Part, dans Leur Monde À Eux. Il y eut des visages déformés par les larmes. Il y eut des visages insouciants affichant des sourires éclatants. Joie, Peine, Bonheur, Colère, Tristesse, Ignorance, Complicité, Rires. Ils étaient là ne disant rien. La brise légère caressait des ses doigts fins la peau du fils d'Hadès et du fils d'Apollon dont les esprits étaient occupés par la douce tourmente de leur amour.
  Leurs yeux ne fuyaient plus. Leurs regards étaient plantés l'un dans l'autre. L'un avait les yeux sans fond, l'autre avait les yeux lumineux.
  Un temps infini s'était passé, maintenant ils se retrouvaient. Ils se redécouvraient.
  La peur de l'amour avait brisé une belle chose.
  Mais se pourrait-il que de valeureux chevaliers aient voulu défier cette entité ?
  Il semblerait que oui car deux héros emplis de sentiments se faisaient face.
  Aucun mot ne fut exprimé. Leurs cœurs parlaient pour eux.
  Bras le long du corps, pieds joints, têtes hautes, aucun des deux ne dégnait bouger d'un iota.
  Le temps passe, les feuilles volent et se déposent délicatement sur le sol encore frais.
L'espace entre leurs deux êtres était si grand mais d'un côté si proche. La distance. Leur relation était imprégnée de distance, mais l'attachement progressif des deux demis-dieux rongeait petit à petit cette barrière idiote, futile, puérile.

  L'étincelle étincella. La lumière chassa les ombres. La distance avait cédé.
  Ils courrèrent l'un vers l'autre laissant derrière eux les douleurs passées, les regrets inutiles et les erreurs à oublier.
  Les feuilles volaient sous leurs foulées saccadées. Ils ne prêtaient plus attention à rien, juste à l'autre car c'est tout ce qui comptait.
  Leurs lèvres se heurtèrent, se scellèrent, leurs âmes se rencontrèrent. Ils partagèrent leur amour silencieux dans un unique baiser désiré depuis si longtemps. Leurs corps s'entrechoquèrent, leurs peaux se mélangèrent, leurs langues s'entremêlèrent. Ils ne pouvaient se détacher l'un de l'autre.
  Le souffle coupé, l'esprit déchaîné, ils mirent fin au baiser. Mais la fin n'est qu'un début.

Ils se faisaient face,

Ils s'aimaient.

Face à face - Solangelo OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant