Sur mes pas

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Hé oui! Je ne suis pas morte. Mon excuse ? Je me suis faite poursuivre par Batman à cause de cette fic! Vous voyez ce que vous me faites endurer ?! Sinon ce chapitre sera très court parce que le prochain sera le dernier. C'est triste hein? Bonne lecture~


      Le regard vide, les mains pleines de sang et souillé jusqu'à l'âme, Batman se laissait traîner par le clown perfide qu'était le Joker sans le moindre soupçon de volonté dans l'organisme. Il ne méritait pas de vivre. Pas après ce qu'il avait fait. Et cela, il essayait de l'oublier en gardant sa face rivée sur la route qui défilait devant ses yeux, pour ne pas entendre les gémissements de l'enfant entre les mains du Joker. Il avait beau faire de son mieux, les images de la scène profane était projetée dans son crane à l'infini : Le visage sans vie de sa toute première victime le fixait, la mâchoire tordue, dégoulinant de fluides vitaux et sa voix jadis fluette gargarisée comme une tuyauterie encombrée vibrant inlassablement. Resserrant ses poings endoloris, il se concentra sur le moment présent. Qu'est-ce que le clown comptait faire du bébé ? Pourquoi l'amener à la tour Wayne lui aussi ?

« Une tour entièrement peinte en noire, comme c'est original...»

Bruce laissa échapper un hoquet de surprise en entendant une voix résonner dans sa tête. C'était la même sensation que l'alarme dont il avait rêvé sauf qu'il était bel et bien conscient cette fois. La drogue était probablement responsable de cette hallucination.

« Surpris ? Ce n'est pas comme si je n'avais pas toujours été dans ta tête. Hein, Batou ? »

C'était la voix du Joker. Pourtant il se trouvait juste à côté de lui, les lèvres scellées. Il agrippa soudainement son propre crâne comme si cela effrayerai celui qui osait violer son intimité. Il n'en pouvait plus. C'était affreux. Horrible. Est-ce que c'était elle qui lui avait ordonné d'exécuter la femme ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Il sentait un cri lui démanger la gorge, le suppliant presque de le laisser sortir, mais tout ce qu'il pouvait faire c'était écouter, impuissant. Ses plaintes étaient à peine audibles et ce sempiternel mal de crâne lui fendait le crâne. Il fallait que cela cesse au plus vite ! La voix lui disait de se laisser aller. De toute manière, il n'avait rien à perdre. Il était déjà un meurtrier.

« Je te parie que si tu te regardes dans le miroir, tu le verras. »

—Sort de ma tête ! Finit-il par hurler au bord de la folie.

C'est le ricanement du véritable Joker qui fit disparaître l'autre. Il était enfin loin de cette voix mais indéniablement plus proche du cauchemar.

—Nous y sommes Brucy ! Lui informa le Joker d'un ton solennel.

Son corps réagit presque immédiatement, il sortit de la voiture et avec facilité, ils entrèrent dans l'immeuble. Les civiles au raie-de-chaussez fixaient d'un air apeuré leur patron vêtu de la tenue du Batman en espérant que le Prince du crime ne comptait pas le tuer.

« Regarde, ce n'est pas plus jouissif quand tu n'as pas à te préoccuper de leurs vies ? Tu veux continuer à jouer les serviteurs ?»

Bruce sentait que sa tête allait imploser et cela, le Joker n'en ratait pas une miette. Ils avaient poursuivis leur ascension vers les étages supérieurs, le Chevalier de Gotham priant pour que le clown n'ouvre aucune porte car dans l'une de ces salles se déroulait une réunion avec une personne à qui il ne souhaitait pas avoir affaire dans cet état. Néanmoins, comme le destin n'avait pitié de personne et certainement pas de lui, avec un grand sourire, il avait défoncé la porte tant redoutée et tiré en rafale sur les personnes se trouvant à l'intérieur. Chaque balle criblaient le cœur du milliardaire comme s'il les recevait toutes.

S'il ne pensait pas pouvoir endurer plus, son opinion changea du tout au tout lorsqu'il vit Alfred allonger au sol, essayant de se traîner vers le clown dans la naïve idée de sauver les quelques survivants à lui seul.

« Tu vas le laisser comme ça ? Je me demande ce qu'il serait pire, que tu le laisses se vider de son sang ou que tu l'achèves comme cette gentille demoiselle en détresse. »

La vue du « héros » était brouillée par les larmes et son cœur par le doute. C'est le tendre sourire de son majordome qui rendit ce qu'il devait faire aussi clair que de l'eau de roche. Il ne savait pas si Alfred avait compris la situation ou si ce sourire était aussi le fruit de son imagination mais l'heure n'était plus au doute. Il enlaça son paternel une dernière fois lui demandant mille fois pardon avant d'abréger ses souffrances. En un bruit mat, le corps de son père de substitution tomba, gisant dans son propre sang comme s'il venait de s'y assoupir. Comme si son rival n'était pas là, il s'agenouilla à ses côtés, laissant enfin couler ses larmes et sa détresse contre le flanc du vieil homme. Son crâne ne lui faisait plus mal mais la voix du Joker ne cessait de commenter ce qui lui arrivait à tue-tête :

« Alors ? Tu as encore quelqu'un à qui te rattacher ? Une petite amie peut-être ? Ah oui, elle n'est plus de ce monde comme tout ceux qui t'ont un jour côtoyé. »

Sans s'en rendre compte, il portait le corps d'Alfred et se dirigeait vers le toit de l'immeuble, suivit de près par le joker. La voix avait raison. Il n'avait plus rien à perdre, plus personne à ses côtés et le simple fait de s'imaginer reprendre son rôle de Batman lui paraissait hypocrite. Arrivé à une certaine hauteur, son masque de nouveau posé contre son faciès, il interpella les habitants de Gotham aussi fort que ses cordes vocales le lui permettaient. Certains passants levèrent les yeux au firmament et furent horrifiés de voir leur chevalier avec un corps sans vie entre les mains:

— Batman est mort !

Ces mots eurent l'effet de libérer tous le poids qui pesait jusqu'ici sur ses épaules et cela lui fit un bien fou. Un râle était passé entre ses lèvres, se changeant au fur et à mesure qu'il se laissait emporter dans les abysses de tout ce qu'il y avait de pire en lui. Et, lâchant prise à son passé, à son humanité, il laissa tomber le corps meurtri d'Alfred en contrebas. Les cris des gens sonnèrent à ses oreilles comme une douce symphonie. Il avait toujours vécu au bord d'un précipice à se retenir de regarder en bas pour ne pas être tenté d'y sauter. Il le fixait maintenant, perdu dans le regard amusé du Joker et souriait en retour:

—...Il y aura bientôt un nouveau clown en ville ! Finit-il par déclarer à la populace horrifiée.

Le Joker lui avait enfin ouvert les yeux. Pour tout remerciement, il agrippa la nuque de son ancien ennemi, le tira vers lui, appréciant enfin son sourire sûr de lui et se délecta de ses lèvres qu'il avait pendant si longtemps tenté de garder loin de lui. Ils riaient tous deux, euphoriques dans leurs malsains désirs de laisser une marque profonde dans l'autre. Le Joker avait réussis avant lui.

–il nous reste une chose à faire avant le final.

« Ca va faire boum »

Ce commentaire fait par la voix le fit sourire un peu plus. C'était tellement plus simple de se laisser aller à ses pulsions primaires qu'il ne savait plus comment il avait fait pour se retenir tout ce temps. 

Boum~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant