À mes yeux, la beauté n'a qu'un seul visage.
Chante Muse la couleur de ses yeux :
« Au matin, ils sont bleus comme ciel et mer.
Nuées céruléennes où la vanité se perd,
Ils sont courbes. »
Déesse ô ma Muse, sont-ils toujours bleus ?
« Ils seront Acajou, Céladon, Brume ou Espoir,
Azur, Lavande, Jade, Crème voire Noirs,
Tout du moins tant que leur courbe restera intacte ;
Car même la mer s'aime à changer de manteau. »
Dites-moi ô ma Déesse, dois-je fuir le beau,
Si la folie et la perdition sont son seul impact ?
« On peut fuir le Spleen, le Néant et l'Ennui,
Mais on ne peut pas refuser la vie. »
Ô Muse qui connaissez Beauté, décrivez-moi ses cheveux !
« Ils sont d'or comme le miel, roux plein de fiel,
Brun de volupté et noir en densité.
Flottant dans les airs, ils se frisent pour dessiner les aléas du vent. »
Terpsichore de mes nuits, dansez-moi la douceur de ses joues !
« Elles ont la ferveur d'un sourire et la rondeur d'une lyre. »
Quant à vous Érato, vous qui menez l'amour en bateau, que savez-vous de la Beauté ?
« Beauté n'est jamais droite. Elle est courbe. »
Oui ô mes Muses,
Beauté est courbe, Beauté est Amour,
Beauté est Poésie, Beauté est Femme.