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Le lendemain matin, Louis fut le premier réveillé. Il n'avait dormit que quelques heures, trop préoccupé par ce qu'Harry lui avait révélé la veille. Il passa une main dans ses cheveux puis se retourna pour observer Harry qui dormait paisiblement. Il sourit et déposa un baiser sur le front de ce dernier avant d'aller prendre une douche. Il s'arrêta devant le miroir de la salle de bain, il grimaça face à l'image que lui renvoyait le miroir; Il se trouvait immonde. Selon lui, il avait trop de ventre et de cuisse. Il se demandait comment un homme aussi beau qu'Harry pouvait l'aimer ou encore le désirer. Il était sûr qu'Harry le trompait et qu'il ne l'aimait pas comme il le prétend, personne ne peut éprouver de l'amour ou encore du désir pour lui du moins, c'était ce qu'il pensait. Les larmes le gagnèrent, il s'assit contre la baignoire et ramena ses genoux contre son torse. Il sanglotait, tout en essayant de ne pas réveiller son petit-ami. Il entendit des pas approcher en direction de la salle de bain, lui qui ne voulait pas réveiller Harry, ce fut un échec.

"Qu'est-ce qui t'arrive Lou' ? Je peux entrer ?" Demanda le bouclé d'une voix inquiète. Harry entra sans même attendre d'en avoir la permission. Il s'assit à côté de son petit-ami et lui caressa la joue. Ce dernier s'empressa de se lever et de prendre place sur les genoux du bouclé, et de lui demander de le serrer fort dans ses bras, ce qu'il fit immédiatement.

"Hey calme-toi Louis, respire et essaye de m'expliquer calmement ce qui ne va pas." Demanda t-il en caressant le dos de son petit-ami.

"Respire." Demanda Harry toujours en lui caressant le dos.

Louis prit une grande inspiration puis expira, comme demandé.

"Encore une fois." Demanda t-il encore.

Louis s'exécuta, puis sécha les larmes encore visible. Il avait à nouveau une respiration normale, Harry lui lança un petit sourire et déposa un baiser sur sa joue.

"Tu es pâle, tu n'as rien avalé depuis hier midi. Il faut que tu manges, Lou."

"Je n'ai pas faim."

"Viens manger, même juste un peu mais il le faut." Argumenta le bouclé en prenant la main de son amoureux.

"Tu m'as forcé à manger hier soir même si je t'ai répéter maintes fois que j'avais mangé avant que tu rentre! Je n'ai pas faim, qu'est-ce qu'il y a de compliqué à comprendre dans cette phrase ?!" Cria le châtain.

"Même si tu manges rien qu'un peu, je serais vraiment content Lou'. Je sais que tu n'aimes pas ton corps -bien que moi je le trouve beau même très sexy- tu dois manger un minimum parce que sinon tu risque de te sentir mal et de t'évanouir. Et je ne voudrais pas que ça t'arrive." Répondit le bouclé avec calme.

Louis soupira, il n'avait plus le choix mis à part accepter. Le bouclé lui prit la main, entrelaça leurs doigts et déposa un rapide baiser sur ses lèvres. Ils se dirigèrent à la cuisine et préparèrent leur petit-déjeuner. Harry avala son assiette d'une traite tandis que Louis ne l'avait toujours pas touchée.

"Mange, au moins un peu." Demanda le bouclé avant de boire une gorgée de son café.

"Je te l'ai dit, je n'ai pas faim." Menti une nouvelle fois le châtain.

"Juste un peu et après je te laisse tranquille avec ça."

Le châtain soupira mais ne put résister à la moue que lui fit son petit-ami. Il mangea la moitié de sa tartine et jeta le reste.

Harry ne le trouvait-il pas déjà assez gros pour le forcer à manger?  Que voulait-il ? Qu'il déteste son corps plus que ce n'est déjà le cas ? Sûrement.

Il chassa ces mauvaises pensées et se fit un café avant de revenir s'assoir à table.

"Tu avais faim tout compte fait, tu vois." Commenta le bouclé en faisant un clin d'œil. Louis lui souria faussement, c'était juste pour qu'Harry lui lâche les baskets qu'il l'avait fait. Pour lui manger veut dire prendre du poids, alors moins il le fera, mieux il se sentira. La nourriture le répugnait, et c'était ainsi depuis ses quatorze ans. Les moqueries des autres à son égard le blessaient énormément, comme cette fois où en arrivant en cours, l'un des élèves lui avait brisé ses lunettes, entraînant toute la classe dans un fou rire. Ou encore lorsque le garçon dont il était secrètement amoureux lui avait fait croire qu'il avait également des sentiments pour lui et voulait donc l'embrasser pour 'officialiser' leur relation. Seulement au dernier moment, le jeune garçon avait poussé Louis avec force contre le mur en lui riant au nez et de lui expliquer que ça n'arrivera jamais et que quelqu'un d'aussi répugnant que lui ne méritait pas d'être aimé. Suite à cela, Louis avait commencé à manger de moins en moins jusqu'à atteindre un poids inquiétant. Tellement inquiétant que son pédiatre avait prit contact avec sa psychologue, il détestait son médecin pour cela. Il ne voulait pas d'aide, il n'en avait pas besoin, il se sentait bien comme ça, il avait l'impression qu'enfin il allait être aimé. On peut dire qu'il va mieux même si la nourriture le répugne toujours, il se force de manger un minimum.

"Lou' ?"

"Hm ?"

"Tu m'écoutes où tu es ailleurs ?"

"Désolé, j'étais dans mes pensées tu disais ?"

Le bouclé se leva et s'approcha de son petit-ami avant de l'embrasser avec tendresse.

"Je disais que je suis fier de toi, très fier même."répéta t-il après avoir mis fin au baiser. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Louis, Harry était fier de lui, il avait réussi à rendre quelqu'un fier de lui. Et ce quelqu'un n'est autre que l'homme dont il était amoureux. Sans prêter garde, il se mit à pleurer mais cette fois, c'était des larmes de joie.

"Pourquoi tu pleures Lou' ? C'était un compliment-"

"Je t'aime tellement Harold." Le coupa t-il avant de délicatement poser ses lèvres contre celles de son petit-ami.

Mais bien-sûr, le téléphone du bouclé se mit à sonner.

"C'est le boulot." Avait-il simplement répondu avant de partir s'enfermer dans leur chambre. Louis eût du mal à y croire il colla son oreille à la porte et écouta la discussion. Il n'avait pas oublié ce que lui avait presque avoué Harry la veille et ça l'intriguait.

-conversation téléphonique-

"Ne parle pas d'elle, c'est du passé et tu le sais."

"Non, bien sûr que je ne l'ai pas oubliée et ce ne sera jamais le cas."

Les larmes dévalaient sur les joues du châtain, il regrettait amèrement l'idée stupide qu'il avait eu d'écouter à cette foutue porte.

"Écoute, on en a déjà discuté, oui, je l'ai aimée et ces sentiments seront toujours présents. Je dois te laisser Liam maintenant, bonne journée." Avait-il dit avant de raccrocher. Il soupira et passa une main dans ses cheveux, il ouvrit la porte et pâlît.

"J'ai droit à des explications je pense, Harold."

Le bouclé soupira, chaque membre de son corps tremblait.

Il se sentait incapable d'en parler, en tout cas pour le moment.

Please stay (Larry) (Terminée✔️)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant