Vide. Tout est vide. Seulement toi et ces choses qui se répètent en boucles dans ta tête, comme une litanie doucereuse et interminable, presque enivrante.
Est-ce que ça fait mal? Sûrement.
Est-ce que c'est agréable? Peut-être.
Tu sais plus vraiment, la frontière est devenue si infime...Chaque seconde, chaque instant, ça tourne, le monde devient flou. Tu distingues plus grand chose, comme un état second. T'es plus toi-même mais ça, c'est pas nouveau. Tu resserres un peu plus tes genoux contre ta poitrine, enfin, "poitrine", t'as sauté tellement de repas... tu ressembles plus à rien, t'es paumée.
La crise d'ado qu'ils disent, ça te fait doucement sourire.
Tu te dégoutes tellement. Pauvre attardée. T'es aussi plate qu'aimée, c'est pour te dire.
"Aimer". Tu sais même plus vraiment ce que c'est, tu l'as su, avant. Quand le ciel était bleu, que vous vous battiez dans l'herbe, tu t'en souviens de cette après-midi là. Il avait gagné, mais c'était pas grave. Il avait prit ta main et dit "T'es belle mon chat", le monde était beau. Il était beau. T'étais belle, désirée. Ça valait toutes les défaites de l'univers. Il posait ses lèvres dans ton cou. T'étais vivante. C'était avant. Quand t'étais assez naïve pour aimer plus que tout et penser que rien ne pourrait vous atteindre. Tu lui aurais tout donné. Il était tout. T'étais maladroite, complètement flippée, tu connaissais rien de tout ça. Et t'as tout foutu en l'air.
Aimer suffit pas, idiote. Aimer suffit jamais.
C'est pour ça que t'es seule, repliée sur toi-même, le peu d'ongle que t'as pas encore rongés planter dans les paumes de tes mains. Tu voudrais tellement te faire du mal, tu le mérites. Tu le mérites tellement. Tu foires toujours tout de toute manière, même te foutre en l'air t'y arriverai pas. Bonne à rien. T'es laide. Immonde. La peau trop pâle, trop fragile et bleuie, les lèvres explosées, les yeux trop marrons, les cheveux trop courts, trop foncés. Lève les yeux. Regarde ton reflet dans le miroir. Voit à quel point t'es dégueulasse. Repoussante. Seule. T'es rien. Ça tourne en boucle, constamment, et tu sais que c'est vrai. Tu sais que c'est fini. Tu doutes même que ça ai commencé.
"Pauvre merde."
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Feel low
Short StoryJe crois que tout est dans le titre... ici il y aura surtout des sujets qui me touchent, rarement positifs je pense, je sais pas trop. Juste ce qu'il se passe dans ma tête, évitez de juger, c'est pas utile.