Chapitre 2: Le signe

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Je fus tirée de mon sommeil par de douces secousses. Je grognai un peu, n'ayant pas spécialement envie de me réveiller maintenant.

— Debout ma petite marmotte de dix-neuf ans, déclara une voix familière.

J'ouvris un œil et aperçus mon paternel, Liam McLaren. Je sursautai, avant de me redresser d'un bond dans mon lit, surprise de le voir.

— Père, tu es rentré ! m'écriai-je tandis que les rayons du soleil m'éblouirent brusquement.

Je lui sautai dans les bras.

Il revenait de son voyage de plusieurs mois en Chine, où il avait fait affaire pour la Compagnie des Indes. Sa présence, sa façon d'être avec nous, ses enfants, son humour et tant d'autres choses m'avaient manqué durant cette très longue absence.

— Je suis tellement heureuse de te voir ! Tu es allé éveiller Yue et Alex ? lui demandai-je, voulant connaître la réaction de mon frère et ma sœur.

— Ils se sont réveillés avant que je ne puisse leur faire la surprise, me révéla-t-il.

Étonnée de les savoir déjà debout, je souhaitai être au courant de l'heure.

— Mais... comment cela se fait-il que je sois la dernière à m'éveiller ? Il est tard ?

— Il est dix heures, m'apprit mon père avec un sourire en coin.

Je me mis immédiatement sur mes pieds.

— Comment se fait-il qu'on m'ait laissé dormir aussi longtemps ? Je devais aller aider maman et tante Elizabeth pour préparer l'arrivée de Mary ! Je vais me faire passer un de ces savons ! m'inquiétai-je alors que je me dirigeai vers mon armoire pour sortir des vêtements.

Mon père partit dans un rire homérique :

— Tu es bien comme Héléna, à te faire du souci pour pas grand-chose. Rassure-toi, c'est ta mère qui a demandé à ce que l'on te laisse dormir. L'entraînement a été dur, m'a-t-elle dit, déclara-t-il.

Je me renfrognai.

— C'est sur que si je m'étais retrouvé face à de vrais Mercenaires, je me serais fait réduire en poussière. Mais comment Mère a-t-elle pu réussir aussi facilement à vaincre le dernier ? grommelai-je.

Ce fut au tour de mon paternel de voir son visage s'assombrir.

— Ne dit pas ça Gabrielle, tu n'as pas idée des sacrifices qu'elle a dû faire lorsqu'elle a combattu Fitzgerald. Je prie le Seigneur chaque jour pur que ton frère et toi ne connaissiez jamais cette situation, fit-il d'une voix d'outre-tombe, qui provoqua un long frisson dans tout mon être.

Il était vrai que les parents nous avaient toujours caché ce qui était arrivé à notre mère. Tout ce que nous avions, c'était qu'elle était sur ses gardes à chaque instant, qui la faisait sursauter quand nous approchions trop silencieusement, qui provoquait ses cauchemars et ses hurlements la nuit... Plus d'une fois, tante Elizabeth nous avait dit qu'être Gardien pouvait s'avérer dangereux et que sa nièce avait payé le prix fort lorsqu'elle avait mis un terme à l'existence du dernier Mercenaire.

— Bien, maintenant que tu es debout, je vais aller dans mon bureau. Il faut que je prépare mon rapport pour la Compagnie, annonça mon père en se relevant de mon lit.

Il m'embrassa tendrement sur le front et sortit, prenant soin de refermer la porte derrière lui afin que je puisse me dévêtir et m'habiller d'une tenue de jour.

Je me dirigeai vers le petit baquet d'eau, qui avait plus que probablement été déposé lorsque mon père était venu me réveiller, puisque le liquide était encore chaud. Je me lavai le visage, puis me débarrassai de ma tenue de nuit afin de pouvoir nettoyer les parties intimes de mon corps frêle.

Running Out of Time - Tome II [SOUS CONTRAT D'ÉDITION-ÉDITION ALTER REAL] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant