Chapitre 4: Atlantis

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L'horloge de ma chambre sonna minuit. À pas de loup, j'ouvris ma porte et me glissai dans le couloir, afin de descendre dans le sous-sol, notre lieu de rendez-vous. Une fois dehors, je vis que Alex et Yue me rejoignaient eux aussi.

L'heure était venue.

Nous étions tous trois vêtus de la même façon, à savoir un pantalon, des bottes de cuir souple, une chemise et une cape. Nous avions également pris nos épées et, pour ma part, mon arc. Sans faire le moindre bruit, nous nous rendîmes dans la salle où nous nous étions tant entraînés au fil des années.

Dans la maison, tout était calme. Pour notre plus grand bonheur, tante Mary, son époux et les enfants dormaient sûrement à poings fermés. Les domestiques étaient rentrés chez eux pour la majorité, tandis que quelques-uns s'étaient rendus dans leurs chambres au troisième étage. Il était donc improbable que nous tombions sur une quelconque personne. Une fois au rez-de-chaussée, nous fûmes surpris par un craquement sourd. Je me figeai.

Regardant dans toutes les directions, je ne vis pourtant personne pouvant nous prendre sur le fait. Alexander posa de nouveau le pied, et un nouveau grincement se fit entendre.

— Soit plus discret, Alex ! le réprimanda Yue en chuchotant tandis que je me remettais à respirer.

Il hocha la tête, mais ne dit rien et nous continuâmes notre périple jusque notre destination.
Une fois dans le sous-sol, nous nous dirigeâmes dans la pièce où nous attendaient très probablement ma mère et Elizabeth.

J'ouvris la porte et nous pénétrâmes dans la petite salle, mon frère, ma sœur et moi. Dans celle-ci se trouvait également mon père, qui serrait sa femme dans ses bras.

— Ah, vous voilà enfin ! s'écria ma grand-tante.

— Nous commencions à penser que nous allions être obligées de venir vous chercher, renchérit ma mère.

— Nous avons pris nos précautions pour ne pas être entendus, déclara Alex en souriant.

Elles hochèrent la tête.

— Bien. Il est temps de partir, assura Elizabeth.

Je haussai un sourcil.

— Nous ne devrions pas nous changer ? Enfin, je ne sais pas, histoire que nous collions à la mode de l'époque... commençai-je.

— Gabrielle a raison, les gens risquent de nous regarder de travers, ainsi vêtus, ajouta Yue.

Avec un sourire mystérieux, l'octogénaire répondit :

— Cela n'est pas nécessaire.

S'approchant de nous, mon père nous prit tous dans ses bras.

— Prenez soin de vous. Prenez soin de votre mère et de votre grand-tante. Et revenez-moi vite. Quelle que soit l'issue de ce fameux conseil. Je resterai ici, patiemment, nous ordonna-t-il, ému.

Je souris faiblement :

— Nous serons rapides, père, vous vous rendrez à peine compte de notre absence, lui jurai-je.

— Et bien évidemment nous prendrons soin de mère et de tante Elizabeth, poursuivit Yue.

Il rit, amusé :

— N'oubliez pas que je suis un Sensible les filles. Allez, plus vite vous partirez, plus vite vous reviendrez, précisa-t-il.

Nous nous éloignâmes de notre père, tandis qu'il embrassait avec amour sa moitié de toujours.

Running Out of Time - Tome II [SOUS CONTRAT D'ÉDITION-ÉDITION ALTER REAL] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant