Des éclats de nos vies

Chapitre 9

Le temps passa, les missions de l'Ordre se faisaient de plus en plus dangereuses. Lily avait diminué ses interventions afin de s'occuper d'Harry le plus possible. Et, quand elle partait, si elle ne le confiait pas à James, elle le confiait volontiers à Remus ou Sirius, qui adoraient s'occuper de lui. Un soir de janvier, ils étaient tous réunis, attendant le retour de Sirius et Marlène, partis en mission ensemble. Remus était fébrile. Normalement, ce qu'ils avaient à faire n'était pas plus dangereux que les missions habituelles, mais il avait peur, comme à chaque fois qu'il le voyait partir lui, ou un de ses amis. Lily passa ses bras autour de son cou.

« Allez Remus, ne t'en fais pas. Sirius est un des sorciers les plus doués que je connaisse. Il va revenir sain et sauf. »

Remus sourit faiblement, et Lily retourna s'asseoir à côté de James dans le canapé. Ce dernier était occupé à jouer avec Harry, âgé alors de 6 mois, sur ses genoux. Un bruit. Deux bruits. Ils étaient revenus. Marlène et Sirius débarquèrent dans le salon, le sourire aux lèvres. Le jeune homme déposa un fougueux baiser sur les lèvres de Remus, légèrement surpris de cet entrain.

« Tu m'as l'air en forme dis donc.
- Je pète le feu ! Ah cette mission ! Jouissive ! »

Lily et Marlène échangèrent un regard.

« Ah ! Voler des plans aux Mangemorts devant eux ! C'était magnifique ! »

Remus sourit mais, au fond de lui, il savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Sirius en faisait bien trop. Et à la vue des regards que Lily et James s'échangeait, eux aussi l'avait remarqué. Marlène décida de partir déposer les plans à Dumbledore, laissant les 4 amis seuls. Lily n'avait même pas encore servi le repas que Sirius en était à son 4ème verre de Whisky PurFeu. Personne ne releva. Le repas fut très tendu, et, en sortant de table, Lily partit coucher Harry. Sirius se rendit dans le jardin, embarquant la bouteille avec lui, non sans avoir dit à James qu'il lui revaudrait ça. Ce dernier dit à Remus :

« Va le voir Remus ... Il me fait peur. Je ne sais pas ce qu'il a vu ou vécu ce soir mais il n'est pas dans son état normal. Si tu as besoin de moi, tu me fais signe. »

Remus acquiesça et, prenant son manteau et celui de Sirius, le rejoignit dehors. Il était adossé contre un arbre.

« Eh ...
- ...
- Sirius ?
- Quoi ?
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien.
- Arrête un peu. On a bien vu, tous, que ça n'allait pas. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce-que tu as vu Sirius ? »

Ce dernier leva ses grands yeux bruns vers lui, et plongea son regard dans le sien. Regard qui glaça le sang de Remus tant il y voyait de haine. Puis, d'un coup, la haine s etransforma en larmes, coulant abondamment sur les joues de Sirius, qui, s'étant relevé, s'écroula à genoux. Remus le pris aussitôt dans ses bras, et, comme un réflexe ...

« JAMES ! JAMES ! »

Ce dernier se précipita dehors, et rejoignit ses amis. Lui et Remus aidèrent Sirius à se lever et à marcher jusqu'aux marches de la véranda. Il ne voulut pas aller plus loin. Il fallait qu'il parle.

« Je ... Je ne sais pas ce que j'ai vu ... Je ne sais pas ...
- De quoi tu parles Sirius ?
- Il y avait plein de Mangemorts là-bas et ... Pendant une seconde j'ai cru voir ... J'ai cru voir Peter. »

Personne ne parla pendant plusieurs secondes.

« Peter ? Notre Peter ?
- Oui James ...
- Mais attend, attend ... Tu es sûr de ce que tu as vu ?
- Non ! Je vous l'ai dit ! Je ... J'ai cru le voir.
- Sirius ... Ça ne peut pas être lui. C'est juste impossible.
- C'est bien ce que je compte aller vérifier. »

Sirius se leva, mais Remus le rattrapa et le fit se rasseoir.

« Où tu vas comme ça ?
- Chez Peter. Lui poser la question à ce fumier !
- Mais arrête ! Tu ne vas pas y aller, comme ça, en pleine nuit !Tu imagines si tu le soupçonnes d'avoir changer de camp et que ce n'est pas le cas ?
- Et si c'est le cas ? Si c'est le cas Remus ?! Je reste là et j'attends qu'il nous tue tous ?! Je vais le lui faire regretter de nous avoir trahi !
- Calme-toi. Tu n'iras nulle part ce soir Sirius.
- En plus t'as 2 grammes, je ne te laisse pas partir comme ça, dit James.
- Attends demain. La nuit porte conseil. Si demain tu as encore des doutes, alors on ira tous lui demander. D'accord ? »