Chapitre 3 : Let's never forget the echoes of our times ?

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« Look at us now, travelers through time. Pictures and sounds, pixels turn into lines. Let's never forget the echoes of our times. In your memories take my hand to the other side. »

By your side, SHE


Une blancheur pure des neiges éternelles des hautes montagnes. Ou la pâleur jaune maladive d'un vieux crépis abandonné depuis les âges obscurs. Ce même crépis perdant de son opacité où je distinguais à travers les fines fondations apparentes la charpente moisie et rongée par les mythes. Comment toute cette morphologie faisait pour tenir debout sans poutre d'acier. Les vitres des fenêtres sont fêlées et cela fait bien longtemps que plus rien de vivants ne poussait. Une terre désolée, aride qu'ils arrosent de leurs bombes dévastatrices. Et malgré tout ce qui est tombé certains vestiges s'efforcent de rester sur le sommet comme en mémoire d'une apparence révolue par les tempêtes chimiques. Des fois si je fixais suffisamment je voyais le tout chanceler. Et même parfois basculer. Dans une chute que l'on savait inévitable. Et pourtant à chaque fois nous renforcions les fondations du plus que nous pouvions. Pour retarder la dégringolade. La réaction en chaîne. Soulager la peine de notre impuissance. Pour se dire que nous ne sommes pas restés à attendre que tout s'écroule. Que nous avons fait notre possible pour retenir la dernière pierre avant . . .

.. . à vrai dire on ne se fait jamais à cette idée.

Thomas se tenait dans l'encadrement de la porte barrant l'entrée à Damien.

Désolé Damien qu'importe ce qu'elle a pu te dire, je ne veux pas. Il n'est plus question de ça. Je refuse de te faire du mal aussi. De toute façon c'est trop tard. Tu ferais mieux de commencer à m'oublier et de refaire ta vie avec quelqu'un qui vivra plus haut que 27 ans.


Thomas, c'est fini arrête cette histoire de vivre plus ou moins longtemps, une course contre le temps c'est vain à tous les stades. Pour ça on a déjà perdu en naissant. Peux tu croire que le temps nous a déjà dépassé ?


Moi oui Damien, pas toi, pas encore ! Je ne veux pas gâcher le temps que tu pourrais passer à te construire une vie, une vie durable.


Thomas avait du mal à tenir la cadence de l'échange. Il comprenait l'espoir de Damien qui essayait avec toute la peine du monde de sauver ce qu'il aimait le plus. De sauver un avenir si bancal et futile soit-il. De fuir vainement son impuissance. Mais à ce jeu Thomas faiblissait, il aimait Damien et ainsi se devait de ne pas l'enfermer dans un cercueil de douleurs avec lui. Il redoublait d'effort pour vaincre les nausées, la fatigue dû à la chimio et l'amour persistant qu'il éprouvait. Tout ça confronté à la simplicité de seulement dire oui à son amant et de se résoudre à la solution de facilité. Mais Thomas l'avait décidé, plus personne ne donnerait pour lui. La maladie ne le fera pas tomber, il restera fort dans ses convictions. Malgré la faille que Damien avait entre ouverte.

Tu ne veux pas entendre ce que je te dis. Tu ne m'écoutes pas mais tu ne t'écoutes pas plus. As-tu peur de te rendre compte que ce combat est inutile là ou même ta conscience joue contre toi ? Regarde-toi au bord de l'implosion, tu es un champs de bataille dévasté ! Arrête les frais et stop les combats inutiles pour te concentrer sur le vrai front. Celui qui se niche non en ton âme mais dans cette tête et qui dans l'ombre te gangrène.


La faille s'ouvre.


Damien, je suis fatigué, s'il te plaît on se fait plus de mal que nécessaire.

Et puis au pire on meurt . . .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant