Dans les ténèbres silencieuses de la nuit, un cri strident résonna à travers la forêt, perçant l'obscurité épaisse comme un couteau. Ce cri, empli de douleur et de soulagement, annonçait la naissance du fils tant attendu de Miraz.
Dans ses quartiers privés, Miraz, debout près d'une fenêtre ouverte, contemplait les étoiles, l'air sombre et songeur. Une voix derrière lui le sortit de sa réflexion.
— Seigneur Miraz, murmura le général Glozelle avec une légère inclinaison de la tête, vous avez un fils.
Les mots résonnèrent dans la pièce, lourds de sens, comme si le destin lui-même venait de se jouer. Miraz tourna lentement la tête vers le général, son regard se durcissant alors qu'un sourire en coin étirait ses lèvres.
— Le ciel nous a accordé ce bonheur... fit-il avec froideur. Puis, après une brève pause, il ajouta d'une voix grave : Vous connaissez les ordres, hein, général Glozelle ?
Le général baissa les yeux, visiblement mal à l'aise.
— Oui, mon seigneur, répondit-il en soupirant, la tête basse, avant de s'incliner et de quitter la salle.
Pendant ce temps, loin des festivités silencieuses du château, dans une autre aile du palais, le professeur Cornelius se déplaçait avec calme et discrétion dans les couloirs sombres. Il arriva devant la porte de la chambre de Caspian. Derrière le lourd rideau de velours entourant le lit princier, le jeune homme dormait profondément, paisible et sans soupçonner le danger qui le guettait.
Cornelius écarta doucement le rideau et, dans un geste rapide mais précis, posa sa main sur la bouche de Caspian. Le prince se réveilla en sursaut, les yeux écarquillés de panique. Mais en reconnaissant le visage de son précepteur, son corps tendu se relâcha légèrement. D'un geste, il retira la main de Cornelius de sa bouche, croyant à une simple alerte sans gravité.
— Professeur ? murmura-t-il d'une voix étouffée, encore à moitié endormi. Encore cinq petites minutes, souffla-t-il, en se tournant pour se rendormir, inconscient de la menace qui approchait.
Mais Cornelius, lui, connaissait la vérité et le danger imminent, tira Caspian par le bras, l'obligeant à se redresser.
— Non, pas ce soir. Venez ! Nous devons nous hâter !
Caspian, bien qu'encore endormi, commença à percevoir l'urgence dans la voix de son professeur. Il se leva en enfilant rapidement un manteau, et emboîta le pas à Cornelius tout en essayant de comprendre la situation.
— Professeur Cornelius, que se passe-t-il ?
Le vieux maître jeta un regard furtif par-dessus son épaule alors qu'ils traversaient la pièce à grands pas.
— Votre tante vient de donner naissance à un fils, répondit-il, sans ralentir, ouvrant une petite porte dérobée dans le mur.
Caspian s'arrêta un instant, décontenancé. Un fils ? pensa-t-il. Mais pourquoi cela poserait-il problème ? Les rouages de son esprit se mettaient en marche, et soudain, une vague de compréhension lui coupa le souffle. Le danger était... mortel.
— Venez ! ordonna Cornelius d'une voix pressante, alors qu'il s'engouffrait dans le passage secret.
Caspian, encore hébété par l'enchaînement rapide des événements, ferma derrière lui la porte avec précaution, laissant une petite ouverture pour observer ce qui se passait dans sa chambre. À travers le mince interstice, il vit la porte principale s'ouvrir avec fracas, laissant entrer une demi-douzaine de soldats armés de lourdes arbalètes. Son cœur se mit à battre à tout rompre.
Sans un mot, les hommes prirent position autour du lit, pointant leurs armes en direction des draps en velours. Dans un geste parfaitement synchronisé, ils se mirent à tirer et les flèches transpercèrent et déchirèrent le tissu d'un coup sec.
Le rideau, éventré, tomba lourdement sur le sol, révélant aux soldats que le prince n'était plus là. Un instant de stupeur plana dans la pièce. Caspian avait échappé à la mort... de justesse.
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Narnia : La Voyageuse Inattendue
FanfictionElle n'a jamais cru à la magie, ni aux créatures fantastiques sorties des contes de fées. Pour elle, tout cela n'est que pure fiction, des histoires pour enfants. Et pourtant, du jour au lendemain, la voilà plongée malgré elle dans le monde extraord...